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renault contre ferrari, pas qu'en F1 !
La route a été pénible en France. La pluie n’a pas discontinué ! Les 100 premiers kilomètres ont été longs et fastidieux ! Les routes permettant de rejoindre l’autoroute datent d’un autre age ! Sur cette distance, nous n’avons que 10 Kms de 4*2 voies, et pas en continu ! Je peste contre nos politiques ! Quand ils sont dans l’opposition, ils râlent contre le manque de crédits et une fois leurs amis au pouvoir, ils expliquent que les budgets… Ainsi, la transversale reliant Suisse à l’Atlantique, Bretagne à l’Italie ou le sud est, l’Allemagne à Bordeaux ou l’Espagne basque…passe par ce goulot d’étranglement. Comme il n’affecte pas les fonctionnaires parisiens pour leur départ en vacances, il n’avance que 3 Kms par 3 Kms tous les 5 ans…. Route surchargée de camions, très dangereuse, qui est limitée sur une bonne partie du trajet car non conforme aux normes actuelles….
A partir de Macon, tout change, des autoroutes permettent de s’échapper vers le nord, le sud et l’Est… Je partage l’avis des gens de cette ville qui ont l’impression d’aller dans le Far West en s’enfonçant vers ma région charolaise ! Quelle impression d’habiter un pays « paumé » ! Pourtant, si on s’en donnait quelques moyens…
Malgré la pluie, nous avalons maintenant les Kms à bon rythme, sans excès (110 – 120) mais très régulièrement ! Ainsi, arrivons nous sur la rampe d’accès au tunnel vers 8 heures 30, juste avant le flot important qui semble nous suivre et nous rattraper ! Vous connaissez les exigences pour la traversée de l’ouvrage, aussi afin de cadencer la circulation, il nous faut attendre une bonne dizaine de minutes… Je suis devant Mme PH, nous sommes dans la file… Pour ne pas trop tirer sur l’embrayage dans la côte, je laisse une petite distance se creuser avec la voiture précédente !
Triste........
Sur le côté, un douanier fait les 100 pas devant sa guitoune… L’air douanier, je repense au sketch de Fernand Raynaud, « le douanier ». Soudain, pourquoi ? Sans raison si ce n’est celle d’un ennui profond, il se fige dans un garde à vous impeccable, le bras droit pointé sur moi et le gauche indiquant l’obligation de se garer sur le coté. Prit dans ma file, je n’obtempère pas immédiatement, vieux relent soixante-huitard, pour bien manifester mon agacement. Je sais, vous allez dire comme Mme PH, que cette « réticence devant l’uniforme ne sert à rien sinon à t’attirer… » Oui, mais c’est plus fort que moi. Je ne conteste pas le passage sous un portique en ce moment, ni même une fouille systématique de tous les véhicules. Je n’aime pas ces arrêts intempestifs, inutiles car attendez sans chien, faut pas croire que la drogue serait en haut du sac dans le coffre ! Allez donc détecter quoi que soit ! Non, je rejette cette façon de faire, « Je suis payé pour faire le planton au bord de la route, donc, j’ai le droit d’embêter qui que ce soit, selon mon bon plaisir, mon choix… » Si encore, il faisait cela en continu, mais non, là, vraiment au hasard !
Mais PH était dans un bon jour, la détermination ressentit au travers du geste fit peur à l’automobiliste devant moi, un belge, qui impressionné et ne voulant pas provoquer le pouvoir français, à ma grande surprise se gara immédiatement et docilement sur le côté. Et comme je n’étais pas repéré par ailleurs, je poursuivis ma lente ascension vers le péage, laissant mon
pauvre substitut ouvrir coffre, portières pour une fouille sans conviction…. N’empêche, 2 histoires récentes me laissent penser qu’il en faut peu pour que le pouvoir donné sans contrôle à quelque fonctionnaire zélé ne se traduise vite en dérapage….
Au terme de ce voyage français, après être sorti du Far West, avoir traversé Bugey et les alpes françaises, nous pouvions enfin plonger dans le tunnel. Sans le savoir, nous quittions le crachin pour découvrir quelques kilomètres plus loin le soleil ! Traversée à 70 km/h , sans encombres si ce n’est un automobiliste qui me suivait au plus près, incapable de laisser les distances réglementaires… Certains pour se rassurer ont besoin de rouler près des autres ! Incroyable, quand on sait que l’on ne peut de toute façon pas doubler avant la sortie, soit au bout de 21 kilomètres !
Nous descendons maintenant la vallée d’Aoste dont on ne voit que peu de choses car les tunnels se suivent et au moins au départ, il y a peu de passages à l’air libre… Ensuite, la vallée s’élargie… Nous sommes en Italie et je mets mes feux de croisement comme bon nombre d’Italiens ! Rappelez vous, mon premier post !
A 13 heures, nous nous arrêtons pique-niquer sur une aire, à mi-chemin entre Bologne et Milan. Nous avons laissé des orages de part et d’autre de notre route, nous roulons sagement sur des autoroutes au trafic encore fluide ! Nous avons un soleil atténué par la brume. Il fait plus chaud qu’en France, mais il ne fait pas très chaud, je ne mets pas la climatisation dans la voiture. Nous sommes en Lombardie, là où la plupart de mes veaux sont engraissés. La plaine du Pô a été aménagée, le maïs est devenue la plante reine ! Les pieds font presque 3 mètres de haut, rien de comparable avec ce qui pousse chez nous ! C’est le vrai pays de cette culture et tant que transformer cette plante en viande sera rentable, ils achèteront nos animaux. Par contre, qu’adviendra t’il si un jour ??? PH tu es en vacances !!! Ainsi, en moins de temps qu’il n’en faut pour aller en Bretagne, nous sommes déjà en plein cœur de l’Italie du nord. Ces voyages me convainquent de plus en plus sur la nécessité européenne. Nous sommes très proches sur tant de choses ! L’Europe, ce n’est pas si grand que cela !
A partir de Bologne, la galère commence. Il y a d’énormes travaux sur l’autoroute entre cette ville et Florence. Nous entrons dans une succession de bouchons qui vont nous contraindre à une patience digne des meilleurs moments de l’A7 les samedis d’été ! Des averses orageuses font leur apparition ! Nous mettons 2 heures pour faire les soixante derniers kilomètres d’autoroute ! J’ai compris le truc depuis quelques années. Les grosses voitures restent toujours à gauche, vieux réflexe de celui qui pense que la voie de gauche est toujours la plus rapide ! Moi, je roule à droite, j’ai remarqué que les camions s’en sortent toujours mieux dans les bouchons ! Donc, je les suis, y compris dans les péages, bizarre que certains n’aient jamais réfléchi à ce que 2 camions équivalent à 6 voitures, et qu’ils ont rarement des problèmes de paiement !
Au fil de ces bouchons, nous nous rendons compte que nous doublons certaines voitures qui nous redoublent à tombeau ouvert dès que l’autoroute se dégage, pour les revoir ensuite sagement empilées sur leur file de gauche au prochain arrêt. Ainsi, nous avons l’impression d’un jeu ! Faut bien s’occuper. Dans un virage dégagé, je débute un dépassement en respectant la limitation de vitesse des 130 kms/h. 400 mètres derrière moi, une voiture s’efface devant une autre qui commence à allumer ses pleins phares pour me demander de dégager… Je continue et cela me chauffe tellement que je ralentis et me mets à la vitesse de celle que je dépasse.. Le » fou » est déjà derrière moi, planté dans le pare choc, n’arrêtant pas de faire des appels… Au bout de peu, j’accélère un peu et termine mon dépassement. Une Ferrari se propulse devant nous, rugissant de tous ces chevaux ! Superbe, elle est bien petite ma mégane... Inutile dépassement pourtant puisqu’un bouchon se forme 300 mètres devant nous et que je repasse nettement devant en restant sur ma file. Elle me redouble à nouveau, et je repasse une nouvelle fois au bouchon suivant ! Cette fois nous roulons côte à côte, les enfants s’amusent et s’inquiètent de la réaction du conducteur craignant que notre homme ne croit qu’on se moque de lui ! C’est un peu ce qu’on a envie de faire mais nous restons discret. Soudain, malgré leurs récriminations, je baisse ma vitre, sort mon appareil photo et par signe demande l’autorisation au pilote de prendre en photo sa monture ! OUBLIE les appels de phares, la rage d’être enfermé dans la même file que les petites voitures….Les occupants se redressent dans leur belle voiture, tout fiers de l’intérêt que nous leur portons ! Nous sommes à nouveau copains ! La suite ? Notre file a été beaucoup plus rapide que la leur et nous sommes sortis de l’autoroute loin devant eux après avoir doublé une porche et je ne sais combien d’autres belles voitures….
Enfin, nous sommes en Toscane, à nous le Mugello, terre de naissance des Médicis !!!!
Scarperia !
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