fièvre catastrophe la pagaille

Si vous aviez traversé la région ce matin, vous vous diriez que dame nature est bien belle :

Trop calme pour...

Ce matin, vers 9 heures l'arrêté préfectoral a été publié :

Implacable ! Les premières mesures sont connues, la plus importante : Les exportations des animaux issus des zones colorées sont interdites !

Depuis 2 jours, l'incertitude planait . Premier constat, lorsqu' on ne sait pas, on sait tout ! .  Donc hier, tous les ragots possibles et imaginables traînaient. L'un m'a certifié que l'on avait tout bloqué avant notre manifestation du 1er septembre... Si ils savaient le stress que nous avons vécu la dernière semaine... Attendez, les cas sont déclarés à l'OIE , vous imaginez que l'on peut jouer ? Ridicule. Un autre m'a annoncé qu'il y avait un cas dans la Loire... En fait, comme l'information ne circule pas, tout le monde confond tout, invente...

Plus grave sont les premières répercutions. Certains marchands n'osaient pas rentrer des animaux dans leur centre de regroupement. Il faut que je vous explique. Lorsque je vends des animaux pour l'exportation, ils sont ramassés par un premier camion qui prend tous ceux qui sont achetés par le groupement dans les fermes du coin. Ensuite, ils sont regroupés dans un centre d'allotement pour être pesés, triés par catégories et vendus aux marchands italiens. Ils sont ensuite embarqués dans de grands camions et partent directement en Italie. Les petits marchands locaux, qui ont des petits volumes, se les échangent entre eux ou sur un marché local... Bref, entre le départ de la ferme et l'embarquement, il y a une période de 1 à 4 jours...Lorsque l'arrêté préfectoral tombe, la licence d'exportation n'est plus délivrée, le chargement des animaux dans les camions pour l'Italie est interdit.

Donc, comme personne ne connaissait l'heure de l'arrêté, les marchands n'avaient pas envie de se retrouver avec des animaux bloqués dans leur centre, d'où un quasi arrêt hier après midi des transactions. Sur le marché local, 85 % des maigres ont été invendus et sont retournés en ferme. Certains éleveurs ont tellement insisté pour vendre qu'ils ont bradé des animaux à 150 ou 200 € de moins que la valeur de la semaine dernière. Et je n'exclue pas que quelques rares marchands , peu scrupuleux, aient profité de la situation pour acheter à vil prix des animaux directement en ferme. Il suffisait d'annoncer le pire et de faire peur.

Quand on ne sait rien, tous les coups sont possibles ... L'ancien responsable que je suis, le sait bien ! Faire circuler une information claire et vérifiée est la première règle lors d'une crise et la meilleure protection contre les opportunistes et les opportunismes...

Depuis 2 jours, je rumine pour aider au développement d'outils pour faire circuler l'info au plus vite... Souvenez vous !

Il n'en reste pas moins qu'annoncer la vérité aux gens est un exercice périlleux ! Si les mesures actuelles n'évoluent pas, nous sommes ruinés... Je vous en reparlerai. Dire la vérité est parfois dangereux...

Hier soir, Mme PH regrettait vraiment de ne pas avoir un contrat de mariage en "séparation de biens" , pour vous dire que je ne suis pas le seul à être inquiet.

Mais il existe des solutions, encore faut il que les règles évoluent !...

Pour finir,je me trouve dans le vert clair, à peine moins contraignant que le bleu au nord, mais à 500 m du second... Les chevreuils vont de l'un à l'autre... Comment je leur explique ? sourire

Comments

[jean-Robert D]

Ce n'est pas le contrat de mariage qu'il faut changer c'est la fomre sociale de l'exploitation.

[dany]

Bien sûr il n'existe pas d'assurance pour ce type de problème???? Bon courage PH !

[Méry]

C'est terrible,.... pensant que nous sommes mal informés je me suis dit " allons voir chez PH " .
Notre omniprésident est venu à Rennes répandre promesses et parlottes à nos agriculteurs bretons, gageons que tout cela va s'arranger.
Amitiés de l'ouest.

[Valentine]

PH un contrat de mariage peut se changer et vous pouvez opter pour la séparation de biens...