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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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19 septembre 2009

Ulysse from bagdad

Même causes, même effets ! Comment occuper son esprit entre l'attente de l'opération, l'attente de la visite post opératoire, l'attente du départ pour le retour à la maison ? En fuyant par la lecture... Le thème de ce roman est dur et pourrait ne pas se prêter à la situation, pourtant... Mission accomplie ! Je l'ai terminé avant que le médecin ne me libère, m'obligeant à un repli sur le sudoku pour oublier la tristesse d'une journée brumeuse...

                         

ulysse_from_bagdad

Mais revenons au livre. Il y a plusieurs façons de rentrer dans les grands sujets d'actualité ! On peut montrer des images chocs pour faire réagir au risque de généraliser des situations qui ne le sont pas. On peut se taire et se masquer la réalité. On peut partir d'études complexes, lire des tas d'articles témoignant de réalités qui nous dérangent... Ou tout simplement se laisser porter par une histoire, fut elle romancée... C'est cette dernière qui me touche le plus, lorsque l'auteur arrive à nous faire prendre la place de son héros ne serait ce que quelques minutes.

Il y a des livres qui m'ont aidé à comprendre certaines choses parce qu'ils nous ramènent sur les grands sujets par le quotidien vécu de personnages simples dans lesquels on peut facilement s'identifier. "Étoile errante" en fait partie, "Ulysse à Bagdad" permet de mettre en perspective les conséquences de stratégies politiques bien réelles et d'actualité sur les oubliés des dégâts collatéraux de décisions prises à des milliers de kilomètres par les grands de ce monde...

J'ai envie de revenir sur deux passages :

" A la loterie de la naissance, on tire de bons, de mauvais numéros. Quand on atterrit en Amérique, en Europe, au Japon, on se pose et c'est fini: on naît une fois pour toutes, nul besoin de recommencer. Tandis que lorsqu'on voit le jour en Afrique ou au Moyen-Orient..."

L'entrée en matière est directe, fracassante. Le livre, sans lourdeurs, nous amène à prendre conscience de l'énorme inégalité des hommes à la naissance. Il est plus facile, pour qui naît en Auvergne par exemple, de jouer les caïds en utilisant la démagogie et le nationalisme de bas étage que d'amener les peuples européens à une vraie réflexion sur comment aider les pays voisins à se construire afin de donner une vrai projet de vie à leurs habitants ! On ne réglera pas le problème de l'immigration en érigeant des murs et des barrières. On le fera en permettant aux africains, aux irakiens ou aux afghans de pouvoir vivre et non survivre dans leur pays. Le temps des armes ne peut être, au pire, qu'un temps très limité, la solution est ailleurs.

De même, on ne peut se satisfaire ou se repaître de la médiatisation de mesures de fermeture de tel centre d'accueil ou de telle jungle, en se voilant bien la face des conséquences bestiales sur ceux qui restent les victimes de la loterie de la vie ! Il est tellement plus facile de clamer qu'ils n'ont rien à faire là que de se poser la question de pourquoi ils sont là ? En ayant abandonné tout derrière eux, y compris leur identité...

Dans un tout autre registre, un autre passage mérite réflexion :

"Nous traversâmes la France en remontant par l'Est.
Sans doute parce que c'était le premier état d'Europe que je parcourais, le nez écrasé contre la vitre, je n'arrivais pas à croire qu'un pays puisse être si vert, ni qu'une terre se prête à des plantations aussi diverses, grasse, riche, humide, généreuse, encore moins qu'un paysage puisse accumuler tant de châteaux, de clochers, de forêts. Après quelques heures, j'enviais les troupeaux que nous dépassions, les vaches nonchalantes sur leur tapis d'herbe drue, les chevaux de trait dodus, les moutons obèses, indifférents. Même chien de ferme dans ce royaume somptueux me semblait une condition désirable."

Nous cultivons un jardin, avons nous le droit d'en gaspiller les produits seuls et égoïstement ? Pire, avons nous le droit de nous priver des jardiniers en allant voler plus qu'acheter les produits dans les jardins à l'autre bout de la terre ? L' Irak est riche de pétrole, le peuple y est affamé ! Il n'est pas impossible qu'en se trompant de choix, l'Europe devienne un jour un jardin sans produits ! 

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Commentaires
G
Si le livre de EE Schmitt vous a touché, lisez donc "Little Bee" (je crois que c'est le titre français de "The Other Hand") de Chris Cleave.
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G
Si le livre de EE Schmitt vous a touché, lisez donc "Little Bee" (je crois que c'est le titre français de "The Other Hand") de Chris Cleave.
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S
Je trouve que tu écris de mieux en mieux PH :) Ce texte est vraiment très bien, d'autant plus que je partage ton opinion de bout en bout. <br /> <br /> Pour appuyer ton propos, je reviendrai bien sur certains propos tenus par le président de tous les français possédant des papiers hier soir, masi je n'en ai pas le courage...
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V
Un bon rétablissement et surtout une bonne réducation EN DOUCEUR HEIN !
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L
Bon courage et tout doux pendant votre convalescence. Faut savoir s'économiser à nos grands âges !!!
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