3 jours de la vie de PH...
Non, je me suis pas trompé de
rubrique, vous allez comprendre pourquoi !
J'ai la chance
et l'honneur d'avoir été sollicité pour participer à un groupe de
réflexion sur l'avenir de l'élevage...Cette chance s'est traduite
par deux journées consécutives et complètes de travail intense...
Les réunions, par chance, se tenaient à une demi-heure de chez
moi ! C'est déjà mieux que le lieu traditionnel qui est
souvent à la ville préfecture soit à une heure et 20 minutes !
Avec le retour, cela fait presque 3 heures en voiture...
Donc,
jeudi et vendredi, je devais être vers 9 heures 30 au Creusot, lavé
et changé ! Le détail a son l'importance, car il est hors de
question de faire l'impasse sur le quart d'heure qui transforme le
parfum " vache " de PH en effluve plus
sympathique, style "JP Gauthier " ou autre... Changé,
car j'adore lorsque, enfilant ma tenue "sortie blazer ",
je perds mon identité paysanne le temps de faire douter les "beaux"
sur l'origine du type en face d'eux ! Mais dans ce cas, il ne
s'agissait que de retrouver des gens que j'apprécie tout
particulièrement et en aucun cas de chercher à impressionner
quiconque !
Pour être à l'heure, je dois à cette
saison, respecter un timing sérieux qui commence 3 h 30 avant de
démarrer la voiture ! Fichu réveil qui vous tire d'un sommeil
que vous aviez eu tant de peine à retrouver après la visite
nocturne télévisuelle de la stabulation ! C'est encore dans un
état semi-comateux que commencent ces longues journées ! La
première partie se passe dans les bâtiments où il y a
l'électricité donc où le travail est possible de nuit ! Cela ne
pose pas encore trop de problèmes à 6 h du matin... Un peu plus
lorsqu'en pleine nuit noire, il faut aller donner à manger dans les
prés ! Mais par chance, les phares du Renault sont puissants et j'ai
pu passer les encombres sans prendre de coups de pieds... Je m'étais
donné comme objectif d'être prêt à 8 h 40 maximum... Le temps de
la douche et du trajet et j'ai pu être en réunion vers 9 h 30...
Jeudi, la réunion s'est terminée à 19 h 15. Le temps du
retour, j'étais en tenue travail vers 19 h 50 dans les
stabulations... Trois quarts d'heure plus tard, je me changeais à
nouveau puis aller-retour à 20 km pour aller chercher PH fils
avant d'arriver en grand retard à l'anniversaire d'un copain vers 21
h 25... Vendredi, je suis rentré plus tôt, mais la séance de
travail du soir a duré plus longtemps pour compléter le retard pris
le matin...
Ce samedi matin, rattrapage général et fin du
travail à 12 h 40... Pour être embarqué par Mme PH pour lui donner
un coup de main sur une partie très particulière de son travail (
ne fabulez pas, c'était très sérieux !) jusqu'à 18 h. Comme
" C'est l'occasion, tu es sur place ! ", on a ensuite
fait le choix de nouvelles lunettes pour mon nez, puis quelques menues courses
indispensables pour la maison. Le truc très court en théorie qui
dure toujours plus que prévu... Résultat, retour à la maison vers
20 h 15 et une petite remarque sur l'heure quand je suis revenu trois quarts d'heure plus tard pour dîner...
Il ne me restait
pas beaucoup de temps pour venir ici sauf hier soir. Mais je me suis
endormi sur le canapé bien avant de surfer !
Mais
ne croyez pas que ce rythme m'ait rendu triste. J'ai l'impression que
le travail des méninges ne s'arrête jamais ! Le sujet peut
paraître fou en période de crise, pourtant nous avons cogité
pendant deux jours sur l'avenir de l'élevage ! En voiture, en
tracteur, en soignant les animaux, il continue sans cesse. Je n'ai
pas encore le droit d'en parler, mais rien ne m'interdit de dire ce
qui va suivre ! Nous avons été séparés en 4 groupes, chacun
travaillant sur un scénario avec des hypothèses bien tranchées et
imposées sur ce qui peut se passer dans notre région d'ici 20 ans.
Je suis ressorti de la mise en commun impressionné ! Je connais
bien la plupart des collègues qui ont joué le jeu. L'important ne
tient pas aux résultats, quoique... L'important est que l'esprit
paysan n'est pas mort. Dans chacun des groupes, tirés au sort, les
paysans présents, même lorsqu'ils devaient imaginer une situation
d'exploitation inédite ou à l'opposé de ce qu'ils pratiquent
aujourd'hui, ont su trouver des idées pour définir les
exploitations du futur adaptées à la commande ! Bien qu'imprégné de la
crise, des difficultés actuelles, chacun d'entre nous a des idées pour répondre aux contraintes, pour peu qu'on lui en donne les moyens, bien sûr ! Et le pire est que
ces moyens ne sont pas seulement économiques... Ils tiennent d'abord à une commande claire de la société, donc à la lisibilité d'une
politique agricole définie et constante, qui ne change pas
tout le temps !
Après laissez nous faire, on saura faire !