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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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12 janvier 2010

4 heures...

Impossible d'avoir une image à 4 heures du matin. J'ai donc enfilé manteau sur pyjama et j'ai traversé la cour enneigée. En arrivant vers la stabul, avant d'allumer les lampes, je savais qu'il y avait un nouveau-né.  Le bruit de la mère appelant en léchant. C'est caractéristique... La génisse venait vraiment de le poser. Elle commençait tout juste de s'occuper de lui. Je soupçonne la lumière de la caméra de l'avoir poussé à se lever. En effet, la caméra marche, mais l'image ne passe pas tout le temps. Le coaxial doit avoir un problème quelque part. J'ai peut être trouvé cet après-midi. Quand j'ai voulu désinfecter le cordon, le flacon était gelé. Il m'a fallu retourner à la maison, mettre de l'eau chaude puis de l'eau de javel. J'ai fait ce qui convenait ensuite et j'ai pu regagner le lit.

Mais vous imaginez bien  qu'une demi-heure dans le froid et la neige envoie des signaux clairs au corps. Impossible de me rendormir avant 6 heures et le réveil qui sonne quelques minutes plus tard.

Dans la matinée, je remarque que les jeunes mères que j'ai remontées du bas sont tout le temps en train de bramer dès qu'elles me voient. Au début, je pense que c'est par gourmandise, mais cela continue après la distribution de concentrés. Je paille, je mets du foin, cela ne cesse pas. Je jette un coup d'oeil à l'abreuvoir et là, je comprends. L'une d'entre elles a bousé dedans et bien sûr, l'eau est trop sale pour qu'elles puissent boire. Je le nettoie (bonjour l'eau froide pour les doigts ) et commence la bagarre pour savoir dans quel ordre, elles vont boire. Les vaches ne sont pas très futées et elles se grattent sur les supports de barrière. Et dans ce cas, l'une s'est sentie si bien qu'elle s'est lâchée ! Comme dans tous les cas, elles ne savent pas où cela tombe, cela a atterri dans l'abreuvoir.

Le plus incroyable est qu'elles ont conscience que c'est moi qui aie la solution à leur problème. Donc à chaque fois qu'elles me voyaient, elles appelaient. Mais je suis loin de connaître tout le langage "vache ". Je comprends donc que quelque chose ne tourne pas rond, mais c'est à moi de trouver. Ce n'est pas toujours facile... Cela m'inspire une petite histoire très connue. Un véto est malade et va consulter son copain médecin. Celui-ci commence son examen par un questionnaire normal pour déterminer la direction où chercher. Le véto répond à la première question par un magistral " Moi, les animaux ne me parlent pas, je dois trouver tout seul !" Le médecin poursuit son examen sans un mot. Un long moment plus tard, il délivre, toujours muet, une ordonnance au véto. Sur celle-ci figure une prescription impressionnante de médicaments ( Dans le doute, il ne fallait rien laisser passer ) avec une mention spéciale en bas de page :  " Si pas d'amélioration sous 48 h, abattre d'urgence !" S'en suit un fou rire.

Il faudrait actualiser l'histoire qui date de plusieurs décennies... Fourrure sera d'accord, je l'espère, avec moi : la dernière mention ne pourrait plus figurer aujourd'hui. Dès qu'un animal est malade et fiévreux, il est exclu qu'il rentre dans la chaîne alimentaire. Si on  lui a fait prendre un médicament et qu'il guérisse, il y a un délai minimum avant d'avoir le droit de l'abattre. Dans le cas d'antibiotiques, c'est au minimum 15 j et cela peut aller à plusieurs semaines... Dommage pour les histoires, sourire.

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Commentaires
A
La bouse dans l'abreuvoir, ça me rappelle des trucs : faut pas avoir peur de se salir les mains, hein!<br /> <br /> L'histoire du veto nous a bien fait rire mon copain et moi : il est étudiant en médecine.<br /> <br /> <br /> Sympa.<br /> <br /> Préocupant aussi l'article sur le nombre d'agriculteurs demandant le rsa. Je me rappelle qu'au passage de la Pac, on n'était pas très rassuré chez moi non plus. Mais mon frère a eu la chance de pouvoir "hériter" des terres de paysans partis à la retraite, ce qui augmente de beaucoup sa surface cultivée.
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Y
L'histoire de la bouse dans l'abreuvoir ça me fait penser à tous ceux qui ont encore leur évacuation d'eaux usées directement dans ... le puits ou dans une faille du sous-sol. <br /> <br /> Et merci pour cette histoire que racontent également les toubibs.
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E
J'aime bien ici, comme toujours!
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