Manipulation de vaches ...

Quelle journée ! Elle s'est terminée par un nettoyage général. Harassé au terme de la journée, je n'avais qu'une hâte : prendre le plus vite possible une douche. Les vêtements de travail étaient tellement sales qu'ils ont atterri dans la machine à laver le linge juste avant que PH, en petite tenue, ne passe dans la salle de bain, sous le flot de la pomme de douche pour une délivrance tant espérée... Je rassure tout le monde, la distance entre les lieux se limite à deux portes, la traversée se fait donc sans risques. Ce soir, au retour du tour de vaches, le contenu de la machine passera dans le sèche-linge et demain matin, tout sera sec et propre...

À 23 heures, hier soir, il n'y avait aucun doute sur l'imminence du vêlage de truffe. A 0 H25, le veau est fait, je le vois avec la caméra et je vais désinfecter le cordon... Rien d'anormal à 6 H 30... À 8 H, udane a vêlé ! J'isole les deux vaches avec leurs nouveaux nés et je prépare la prise des laitonnes et de deux mâles, retardés de l'année dernière, pour les rappels FCO. Cette dernière opération se passera très bien, tellement rapidement qu'il nous faudra plus de temps pour remplir les papiers que pour vacciner. Je reprends le cours de mon travail. Vers 12 H, c'est vanité qui met bas ! Entre temps, j'ai appris à téter aux deux premiers. Enfin, j'ai guidé le second, car le premier avait déjà trouvé... J'ai tellement pris de retard que je paille en début d'après midi. Surprise, vedette est malade entre deux pailleuses. Comme je veux bouger les lots, je la rentre en case particulière. J'aide le dernier veau à saisir les trayons et je termine la paille.

Vedette, stressée par le changement, prend son temps. J'ai réussi à coincer tous les veaux dans les cases qui leur sont réservés. Ce n'est pas aussi facile que cela, mais le soleil leur inspirant un brin de sieste m'a bien aidé. Je commence alors un long travail de tri des animaux. Je le fais deux ou trois fois dans un hiver. Les vaches sont par cases de 16, 8 et 5... Comme je ne connais pas le travail exact des taureaux, je ne peux pas faire les cases sur des dates présumées de vêlage. Comme les vaches se battent systématiquement à chaque changement de lot pour établir la nouvelle hiérarchie, j'essaye de les changer le moins possible pour éviter les accidents. Donc, à la rentrée d'hiver, je ne casse pas les lots, pas plus que je ne les ai cassés après le sevrage. Ainsi, les mêmes vaches restent souvent ensemble du lâché jusqu'au travail d'aujourd'hui.

Il naît donc des veaux dans toutes les cases. C'est mieux au départ pour éviter les maladies des très jeunes veaux. Je peux profiter également des cases d'isolement de chaque case. Mais cela devient ensuite un handicap, à la fois pour les maladies des veaux plus vieux et surtout parce qu'avec l'âge, ils s'enhardissent à voler sous les autres mères. Je préfère donc avoir des lots de couples avec des dates de vêlage assez proches. De plus, l'alimentation n'est pas du tout la même. Enfin, je prépare les mises aux taureaux, j'en reparlerai. Début janvier, j'ai donc fait un lot de veaux nés l'année dernière. Aujourd'hui, j'ai fait deux cases de veaux de nés ce dernier mois ! Il faut donc trier les vaches une à une ! Je le fais seul en prenant mon temps, bien souvent avec des éclats de voix. Pour éviter qu'elles piétinent les veaux dans les bagarres générales, j'isole ceux-ci en les enfermant. En un quart d'heure, la litière est ravagée. Il faut au moins deux heures pour que cela cesse. Par contre, autant pour les cases de couples, je suis obligé de croiser des lots, autant je fais très attention de le faire à minima pour les lots des mères pleines (porteuses). Même très proche du terme, une reine veut rester reine ! Le résultat peut être un avortement. C'est pour cela que je ne le fais que deux ou trois fois par saison d'hiver.

Ce soir, j'ai ainsi pu ramener toutes les vaches restant à vêler dans deux cases. Pour réussir la manœuvre, il fallait que j'aie assez de couples dans toutes les cases pour ne les bouger que deux par deux. Ce rapide schéma vous permettra de comprendre. Les cases ne sont pas complètes ce soir, car trois couples sont dans les cases individuelles de l'autre bâtiment. Dès que j'aurai 3 vêlages de plus et que les veaux iront bien, le schéma évoluera vers un truc comme suivant :

Je déplacerai la caméra... Ensuite, je ne pense plus trop toucher sauf dans les deux cases des vaches ! Mais à minima. Le vrai prochain brassage se fera au moment du lâché, et ensuite on recommence... Entre-deux, vedette a vêlé. J'ai ensuite vacciné les veaux pendant que je les tenais, un peu de sélénium également et j'ai ouvert les cases. Vous comprenez pourquoi j'étais aussi sale !

Bon, je pars faire mon tour du soir, vais je encore devoir intervenir cette nuit ?

Comments

[Jean 74]

Quel travail ! Jamais je n'aurais imaginé qu'il y avait tant à faire dans le métier d'éleveur ! En plus du travail physique, avoir une connaissance parfaite des animaux, et ... de la bureaucratie !

[Yanik]

Belle organisation qui demande une sacrée connaissance de la physiologie mais également de la psychologie de chaque animal.

[Annick]

Impressionnée. Quel casse-tête.

Et puis toutes ces naissances en si peu de temps !

[fusette2]

Souvenir, souvenir..Ah les vêlages à répétition !
Notre record : 5 naissances (en fait 6 veaux)(cheptel de 50 VA) entre minuit et 5 h du mat'..les cordelettes n'avaient pas le temps de sécher !
Bonne journée

[francois]

A part la vaccination, tu as tout fait tout seul???