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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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4 juillet 2010

Fausse alerte mais repos mérité...

Vendredi restera une journée indéfinissable...

Dès le matin, les bulletins météo marquent des changements notoires. Indécis, ils annoncent même une possibilité d'orages pour le soir. Le sud ouest est placé en vigilance orange.Il n'est pas question de couper ce qui aurait pu être la dernière journée de fauche. Au contraire, il faut mettre les bouchées doubles et changer de stratégie pour tenter de presser la totalité de ce qui est coupé. Cela commence par un fanage avant l'arrivée des heures les plus chaudes, puis l'andainage des deux tiers restants avant le déjeuner qui se trouve retardé. Il faut profiter au maximum du soleil et des températures qui frisent les 33 ou 34 °. Temps idéal pour faire les foins ! Les vaches sont couchées à l'ombre des arbres. A aucun moment de la journée, elles n'en sortiront. Je prends la précaution de m'excuser  auprès de nos amis qui nous ont invité à dîner le soir. Mme PH ira et je la rejoindrai dès que...

Je commence de presser vers 14 h 30; la chaleur dans le tracteur est intenable. Ce qui sert de climatisation est en panne et le ventilateur brasse de l'air aussi chaud que dehors. Pas question de stopper le chantier, il y a trop de foin par terre et au loin, très loin, des nuages bourgeonnent un peu. C'est vrai qu'au mois de janvier, une panne de climatisation est moins grave. La cabine est une vraie serre et cela s'aggrave avec la lente descente du soleil, le toit ne fait même plus d'ombre. Mes voisins de l'autre côté de l'Arroux ont du faire le même calcul que moi. L'un andaine, l'autre presse. Je suis obligé de m'arrêter toutes les heures pour boire. Je ne sais combien de litres seront ingurgités dans la journée.

Travailler seul oblige à de savants calculs pour gérer le chantier. Vers 17 heures, je cesse donc de presser pour andainer ce qui initialement devait se récolter le samedi ! Comme c'est coupé depuis moins longtemps, il faut relever le foin afin de lui faire profiter des derniers rayons du soleil. Je retourne ensuite presser. Toujours dans ces mêmes conditions extrêmes. J'ai tant de bottes à faire que je dois profiter des moments de ré-hydratation pour remettre de la ficelle. L'heure tourne, j'ai l'impression que cela ne va jamais finir. Sur la route, c'est un balai incessant de tracteurs. Il est rare qu'il y en ait autant qui circulent en même temps. Cela doit faire râler les premiers vacanciers pressés car ce sont autant d'obstacles ralentissant la circulation. Les uns vont sans doute faire réparer un matériel en panne, les autres courent travailler dans une parcelle éloignée souvent suivis de petites files de voitures ou camions.

Vers 21 h 30, nouveau problème ! La poussière et le foin ont eu raison des radiateurs du tracteur. Par deux fois, les alarmes indiquant une température excessive du moteur m'obligent à ralentir après avoir laissé à l'engin le temps de souffler. J'hésite à remonter tout nettoyer ce qui me prendrait une bonne demie heure. Je termine à la nuit, complétement assommé.  Il est 22 heures, même les vérins des machines sont bouillants. Je ne pense qu'à boire, me laver et filer rejoindre les amis. J'arriverai près 22 h 30...

Soulagé mais crevé ! Dans la voiture, je compte les bottes de la journée. C'est la plus grosse journée de presse de la saison ! Environ 140 dans l'après midi. Disons, que ce n'est pas forcément un record mais sans climatisation, cela en approche.       

pr__gorneille

La journée de samedi me sera nécessaire pour récupérer. La matinée servira à remettre le reste de la ferme en état, l'après midi à faire les commissions...Car les frigos sont vides après ces journées à fond. Nous sommes sous vigilance orange mais aucun nuage ni pluie ne viendront perturber le beau temps si ce n'est un vent persistant. Ce matin, le ciel est chargé mais pas menaçant. J'attends donc demain pour couper et terminer les foins cette semaine avec également la moisson de l'orge. Le tout devant être terminé pour vendredi et le passage du tour qui me mobilisera par ailleurs. Ajoutez à cela, l'obligation de sortir les bottes d'une parcelle pouvant servir de parking et vous avez le programme de la semaine à venir qui sera encore chargée...

Ce matin, une fois les animaux soignés comme toujours, au moment d'immortaliser le champ de bottes, une nuée de motos pétaradantes et pressées ont traversé la plaine. Il y en avait des dizaines et des dizaines. Sur un plan sonore, on aurait cru une reconstitution d'un vol de bombardiers de la guerre de 1940 ! Je me suis amusé à photographier : On dirait qu'ils volent au dessus des bottes...

motos_dans_bottes

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Commentaires
M
Je ne peux m'empêcher de penser que tu vas encore galoper pour le chargement !<br /> <br /> nous le faisons à deux , c'est tellement plus pratique ...<br /> <br /> Je veux bien croire que seul c'est beaucoup plus fatiguant dans de telles conditions en plus ...<br /> <br /> quoi dire ? bon courage !!
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A
Un marathon de l'extrème tout près de chez nous et nous ne le savons même pas ... <br /> Quelle santé !!<br /> Ton blog permet de nous rappeler une réalité cachée ou que nous ne voulons pas connaitre ...<br /> Style et mots efficaces ...<br /> J'admire que tu aies encore le temps et le courage de venir écrire ce billet!
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I
les invitations à cette époque sont parfois chanceuses, accepte accepte pas?? en 2003, alors que nous partions habituellement la dernière semaine de juin en vacances, je suis partie seule avec les enfants pour cause de sècheresse et d'avancement de tous les travaux!
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F
Oui, 140!! Bravo!<br /> Nous avons fait le même chiffre cet après-midi et dans les mêmes conditions (sans clim), mais à deux...<br /> Cette journée intense de fenaison est extrèmement bien racontée!
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O
140 ! Tu en avais plein les bottes !<br /> Et nous avons suivi ta journée harassante, au frais, bien assis, une petite boisson fraîche à la main !
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