A chacun son pré...
J'ai commencé de casser les troupeaux ! Le temps, maussade et triste de cet été plutôt froid, hormis début juillet, a permis les retours en chaleurs des vaches qui rencontrent des problèmes de fertilité, beaucoup plus tôt que d'habitude. Comme , contrairement à l'ouest de la France, nous avons eu de la pluie, les repousses sont bonnes. Résultat, à cette saison habituellement déficitaire en herbe, où il est courant de compléter la nourriture de vaches avec du foin, elles restent dans un état remarquable et ne maigriront pas, du moins dans l'immédiat. La conséquence est de permettre d'anticiper la suite de l'année.
C'est la première fois que je retire les taureaux des troupeaux aussi tôt. Je prend le risque qu'ils manquent des retours et de voir ainsi mon nombre de vêlages en baisse. Mais je ne peux pas emmener des troupeaux entiers dans toutes les parcelles de repousses. Contraintes de route, de taille de parcelle, de voisinage... J'ai donc commencé à les scinder en mettant les génisses pleines par exemple qui ne nécessitent pas d'interventions avant le début d'hiver dans les parcelles éloignées. A l'inverse, les couples mères veaux restent dans les parcelles proches et équipées pour complémenter les veaux. Moins nombreuses, elles auront plus d'herbe et seront moins stressées ! J'ai également mis un taureau dans le lot de bêtes en finition pour éviter les cavales lors des chaleurs toutes les 3 semaines ! Il est plus facile de finir des vaches pleines. Toutes les parcelles ont donc des animaux. Il n'y aura pas d'herbe perdue car au bout d'un moment, même les repousses sèchent.
J'en ai également profité pour jeter un coup d'œil en fouillant les génisses. Toutes celles qui sont passées sous ma main sont pleines, ce qui laisse augurer une saison de vêlage assez groupée au moins pour cette catégorie. Nous sommes peut être enfin sorti des affres de la FCO et j'espère ne plus avoir ces vêlages retardés qui nous usent au printemps ! Fouiller à cette saison est un peu compliqué car c'est très tôt. Les veaux ne sont pas gros, et les panses pleines à craquer occupent toute la place !
Comme j'ai repéré les vaches à soucis, début septembre, si l'herbe est toujours abondante, je vais sortir ces vaches des lots et les finir avant l'hiver. Car depuis cette année, nous avons une nouvelle règle absurde, admise dans l'indifférence générale, qui nous met une pénalité de 100 € pour animal sale à l'abattoir. Absurde, tant les limites de l'appréciation de l'état accepté est subjectif. J'y reviendrai ! Je voudrai donc essayer de sortir toutes les bêtes qui doivent l'être avant l'hiver de façon à pouvoir attendre ensuite le printemps. Car vue depuis un bureau à Paris, tout semble simple et facile. Mais sur une ferme, une fois les décomptes de bottes de paille fait, c'est un peu plus compliqué et on ne se complait pas à avoir des animaux sales. On subit avant toute chose depuis que l'on nous a imposé des stabulations libres ! Les conseilleurs ne sont pas les payeurs !