labours, suite...
Une énorme averse orageuse a interrompu le labour cet après midi ! 20 mm en moins d'une heure...
J'avais un peu avancé, dépassant même le premier tiers des surfaces à retourner :
La terre se labourait très bien, c'est agréable quand c'est comme cela. Mais...
Normalement je devrais être dans cette configuration ( dernière photo en bas ) . Mais je me retrouve avec mon vieux tracteur, plus économique que le Renault pour un travail de force comme le labour :
Le sort nous a joué des tours ! En avril, j'ai reçu un coup de fil pour me prévenir que nous avions un gros pépin avec le tracteur en CUMA. Un collègue roulait du fumier avec ! Il chargeait l'épandeur en haut d'une butte. Au dernier crocodile, le tracteur est parti dans la pente avec l'épandeur chargé de 10 tonnes de fumier. 2 haies, un petit bois plus loin, il a sauté dans un ruisseau. Les ponts ont explosé sous la violence du choc, la cabine également et l'épandeur s'est plié y compris l'essieu qui a coupé. L'énorme chance est que contrairement à certaines fois, sa fille de 8 à 10 ans, n'était pas sur l'engin !
Je ne jette pas la pierre car les nouveaux tracteurs ont un défaut majeur. Il n'y plus d'embrayage mécanique mais des boites hydrauliques. On ne peut donc pas passer de vitesse lorsque les engins sont à l'arrêt ! Tout repose sur le frein à main qui ne serre que les roues arrières ! J'avais noté qu'il fallait faire attention avec des remorques lourdes. Ici, le plat n'est pas légion !
Donc le tracteur était fichu ! L'assurance a versé la valeur argus. Nous y retrouvons presque nos billes, sauf pour 3 fermes dont la mienne, qui avaient quelques heures de retard, payées mais non faites, à rattraper sur cette année. Personne n'était chaud pour repartir sur un nouveau tracteur. Il faut dire que pour du neuf, les prix sont exorbitants ! De plus, au groupe des 4 de départ, 4 autres paysans sont venus s'ajouter pour pouvoir garder assez d'heures pour que l'opération soit raisonnable en coût. Mais les distances étaient un handicap. Je devais faire 10 km pour récupérer le tracteur, 10 pour le rendre. Inutile de vous dire que je groupais son emploi. Il fallait que je trouve quelqu'un pour m'emmener ou me ramener !!!! Pas très pratique. Nous avons donc jeté l'éponge, c'était notre troisième tracteur acheté ensemble.
Je ferai donc avec les deux miens ! Mais sur le vieux, le siège laisse à désirer. La cabine n'est pas suspendue et les deux soirs de labour, j' étais cassé en descendant, obligé de marcher courber en avant, tant les vibrations ont eu raison de mon dos. Heureusement que les anti-inflammatoires font effet. Je vais essayer d'adapter un siège pneumatique mais il faut 6 ou 700 € ! Nous avons tous le dos en compote. On critique souvent les paysans parce qu'ils s'achètent des tracteurs neufs. Les mêmes qui critiquent ont souvent des voitures climatisées... J'avoue que sur le Renault, entre le bruit, la poussière et le confort du siège et de la cabine, je suis moins en morceaux le soir ! Un tracteur neuf serait mieux pour ma santé ! Mais ce n'est vraiment pas le moment d'investir dans un tel engin. Le vieux reste donc la bête de somme pour le labour et les travaux de force, financièrement j'ai intérêt à l'utiliser... Ma santé passera après et je ne serai pas critiqué...
Les lumières de samedi et dimanche, au lever comme au coucher du soleil, étaient fabuleuses !