"mes parcelles" !

Il y a d'un côté les exigences administratives ! De l'autre, un outil de gestion...

La cohabitation des deux n'est pas chose facile. Pourtant, je pense que l'investissement financier dans un logiciel d'enregistrements des données concernant les parcelles devrait d'abord servir la gestion de la ferme et accessoirement répondre aux contraintes administratives. Il nous faut donc enregistrer nos apports d'engrais ou de compost, d'éventuels apports phytosanitaires et de travaux voir de rendements... Cela fait des années que je note les deux premiers, par obligation, sans que cela puisse me servir en terme de gestion. Je note les rendements également car ils constituent les stocks qui permettent de nourrir le troupeau.Mais je ne le faisais pas de façon très formelle ! Quand aux pratiques, je ne trouve pas que cela me soit vraiment utile ! Quand on ne fait qu'un désherbage d'automne ou de printemps, les risques de rémanences dans la culture, récoltée en juillet, ne me parait pas présenter un risque réel !

Mais depuis 3 ans, on nous demande un plan prévisionnel de fertilisation ! Un peu casse tête comme truc. Autant, il est assez facile de prévoir les apports pour les parcelles de cultures, autant c'est autrement plus compliqué pour les parcelles d'herbe ! En effet, dire en octobre quelles parcelles seront récoltées en foin, en ensilage ou simplement pâturées l'année suivante, relève de la gageure ! Météo, problèmes de troupeau compliquent les choses ! Par exemple, je devrais épandre le compost dès maintenant ! C'est impossible en ce moment, pour des raisons de portance des sols et de présence de vaches... Où pourrai je passer dans un mois ? Tout va dépendre de la météo.

Faire ces exercices à la main est complexe, d'autant qu'il faut tenir compte des années antérieures... J'ai donc choisi d'enregistrer sur un programme en ligne :

 

En remplissant ce plan prévisionnel, je me suis rendu compte que cela pouvait devenir un outil de gestion précieux ! En fait, en simulant des prévisions de rendements en tonnes de matières sèches, on peut déterminer les apports à faire. Ensuite, en calculant les apports de compost possibles, je peux déterminer  les achats d'engrais. La prévision est assez précise pour se rendre compte qu'en changeant ce qui se pratiquait, on pouvait baisser un peu et donc faire des économies. Mais, mieux, en cette période où on veut revenir à plus d'autonomie, au bout de 5 ans, j'aurai assez de recul pour savoir comment ajuster le troupeau à ce qui sera produit par les parcelles sans engrais si leur prix continuent de flamber ou au contraire avec un peu plus s'il faut produire plus ! Sachant que le pluviométrie reste et restera le vrai facteur limitant.

En fait, ce programme va me permettre de gérer au mieux la fertilisation de la ferme. Je tiens à garder mon autonomie de décision, c'est pourquoi j'investis dans la formation !   Je ne tiens pas à déléguer ces fonctions. Pour le coût de services extérieurs d'abord. De plus, ils prennent du temps puisqu'il faut donner toutes les informations que l'on doit recueillir au fur et à mesure de notre travail ! Autant dire que la majeure partie du travail est déjà fait. La saisie des données n'est pas le plus compliqué. Ensuite, il faut pouvoir être certain que les éventuels intervenants n'ont pas d'intérêts commerciaux dans l'affaire, la pertinence du conseil en dépend ! Mais surtout, je veux rester réactif. En fonction des événements, je pourrai faire des simulations... Enfin, en cas de contrôle, je suis responsable de tout mon travail. Tandis qu'en délégant, je suis responsable d'éventuelles erreurs de saisie des intervenants...

Je veux donc rendre utile une obligation administrative. Pour que cela ne soit pas rebutant à la plupart, il faudrait faire évoluer la notion de prévision ! Je m'explique, on pourrait admettre que pour répondre à un besoin global des parcelles herbe, j'ai d'un côté des tas de compost et de l'autre, si besoin, des sacs d'engrais. On pourrait alors partir des parcelles de l'année où le compost est interdit pour cause d'épandage important l'année précédente. Resterait alors une liste de parcelles où cet épandage est possible. La suite serait simple ; soit je peux passer, soit je ne le peux pas et auquel cas je passe du minéral plus tard ! Cela serait respectueux de notre capacité d'adaptation ! Et cela serait respectueux de l'environnement puisque l'on ne dépasserait pas les doses d'azote, de phosphore et de potasse maximales ce qui est bien le but recherché ! Simple bon sens. Mais en attendant que l'on prenne en compte ces réalités de terrain, je vais continuer de prévoir beaucoup plus de parcelles à compost, que nécessaire et me retrouver avec des tas de lignes inutiles puisque je pourrai pas passer partout ! Cela complique l'interprétation finale, mais tant pis, c'est la règle administrative.

Comptabilité, gestion du troupeau et gestion des parcelles : Trois programmes  et beaucoup de temps pour enregistrer ! Temps que la gestion peut valoriser !

Comments

[françois]

Oui, c'est du simple bon sens..., du savoir-faire, de l'expérience, un peu de culture et de mémoire de l'exploitation aussi. Ces formations administratives...proposées (imposées??)par les chambres d'agriculture,au prétexte de se justifier aux yeux des autres; grrrrr; moi, je ne supporte pas!!!
Ceci dit, le plan d'épandage et le plan prévisionnel sont de sacrés casse-tête en matière de physique-chimie!
Mais je fais confiance à l'éleveur: il saura, il sait depuis toujours quelles sont les quantités d'azote, de phosphore, de nitrates à ne pas dépasser....Y a-t-il vraiment besoin d'un nouveau logiciel pour ça???