Un coup du maître apiculteur..
Comment ne pas retrouver un brin de sourire ?
Hier, alors que je terminais en vitesse les soins aux animaux pour retourner à Lyon finir les peintures, Dominique est arrivé ! Je n'avais plus repensé à ses pensionnaires qui bourdonnent depuis quelques temps dans la plante qui pousse sur les murs de la maison ! Inlassables travailleuses qui depuis le mois d'avril collectent le pollen...
Je l'ai déjà dit : ici, elles font parties de la ferme ! Nous y sommes toujours attachés même si nous n'entretenons aucun lien direct avec elles... Il y a un mois, ma mère me faisait écouter l'incroyable bruit lorsque le tilleul qui était en fleur ! Elles repartaient parfois tellement chargées que l'on avait l'impression qu'elles allaient s'écraser au sol, redressant leur vol au dernier moment pour reprendre la direction des ruches !
Je n'avais pas eu de nouvelles depuis un moment ! Hier, Dominique m'a expliqué rapidement être un peu déçu. " On a eu l'impression qu'au moment où la chaleur a fait son apparition, elles se sont arrêtées de travailler ! " La récolte s'en ressent. L'explication est possible, les pauvres ont du souffrir bien autant que les animaux bien plus gros...
Pourtant, un moment plus tard, il me donnait des pots. J'étais gêné car c'est son travail, pas le mien ! Je pense même que c'est plutôt l'inverse qui devrait susciter un remerciement ! Toutes ces fleurs fécondées enrichissent le territoire. Certaines sont sans doute directement productives. Et c'est un réel plaisir de savoir qu'elles sont là...Mais rien n'y a fait, il m'a laissé beaucoup plus de pots que de raison !
Ne croyez pas que je fasse le difficile. Je termine le pot de confiture "maison" entamé et je passerai au miel ! J'ai déjà les papilles qui sont impatientes de goûter ! Je crois que la saveur des produits de la ferme est différente. J'imagine déjà des tartines dégoulinantes dont le goût sucré va remettre en mémoire toutes les fleurs du printemps. Oui, il y aura une sorte de prolongation de cette période féconde. Je repenserai ainsi aux cycles de floraisons qui se succèdent , au bourdonnement d'un travail rythmé par les heures du soleil ! A l'incroyable travail de ces petites bêtes qui font, sans doute , des milliers de kilomètres ! Chaque cuillère de miel sera une envolée vers une partie connue de la ferme, chargée d'un profond respect conduisant à ne pas changer l'ordre des choses inutilement !
Bref, je sais que je ne vais pas seulement me régaler mais rêver en même temps ! Y a t'il des remerciements possibles à l'apiculteur pour cela ? Je n'en suis pas sûr...