Ce soir...
"Allô PH, tu sais, c'est incroyable le nombre de commentaires qu'il y a sur ton blog ! " Sur mon lit d' hôpital, j'oscille entre sourire et larmes d'émotion... Très ému au fond de moi-même par cette vague de témoignages qui viennent s'ajouter aux innombrables autres témoignages reçus par téléphone ou par visites...
Ce soir, alors que je viens juste de rejoindre la maison, après avoir pris le premier dîner en famille, c'est la même émotion qui m'étreint en découvrant tous les commentaires déposés et non publiés. Les larmes ne sont pas loin ! Je n'ai encore pas eu le temps d'ouvrir les boites "mails ". Vos mots me touchent tellement que je me sens le devoir de vous donner ce rapide signe de vie ! Peut être est ce la meilleure façon de vous remercier de votre sympathie manifestée avec tant de chaleur ? Même si les douleurs me pousseront bien vite à aller me coucher pour me reposer !
MERCI mille fois à vous tous. Je prendrai le temps de lire les premiers commentaires demain, tranquillement pour y puiser le courage pour garder un moral qui ne m'a jamais fait défaut !
Je vous raconterai l'accident, pas le côté sordide de la chute sauf pour souligner l'extraordinaire capacité de notre cerveau humain à faire ce qu'il faut pour tenter d'éviter le pire ! Mais surtout pour souligner l'extrême importance de ne pas sacrifier sur l'autel des économies stupides, le formidable réseau de secours qui irrigue encore les campagnes ! Tout comme la nécessité de garder des hôpitaux de proximité...
Le soir du 3, lorsque Mme PH m'a laissé, à peine rassurée sur mon sort, le visage décomposé par l'émotion et l'angoisse, je lui ai demandé d'écrire ici pour vous informer simplement... Ma fille cadette était alors à la maison et elle lui a préparé la connexion. C'est elle qui a validé ensuite les premiers commentaires... Elle était encore là pour un second billet, puis elle est partie et Mme PH n'a plus eu de connexions, les jours suivants, suite aux orages... Voilà pourquoi vous n'avez pas eu de nouvelles depuis 4 jours.
Lorsque les pompiers m'ont embarqué, alors qu'en les attendant longuement au sol, j'avais pu téléphoner pour organiser la suite immédiate sur la ferme, j'ai abandonné mon téléphone portable ! C'est ma cadette qui l'a pris en charge et qui a ensuite géré les appels professionnels ! Il y a un moment où il faut admettre que l'on est vaincu. J'étais un paysan à terre, qui n'était plus en mesure de gérer quoique que ce soit ! La seule préoccupation possible : se soigner ! Le relais a été immédiatement pris par un voisin et ma cadette, qui de l'avis de tous, a parfaitement su transmettre les messages et s' organiser à la très grande surprise et fierté de ma maman !
Elle a ainsi épaulé de façon plus que classe sa maman, qui en avait bien besoin, tout comme mon aînée qui a fait des centaines de kilomètres pour venir plusieurs fois entre ses obligations professionnelles ! Mais mes mots ne pourront jamais être assez forts pour traduire l'extraordinaire force de Mme PH au milieu de la tourmente ! Déclaration d'accident à faire sous 7 jours par exemple, contacts pour les prises en charges et mille autres contraintes qui ignorent l'état réel de ceux qui sont d'abord des victimes... Sans relais de proches, vous pourriez ainsi perdre tous vos droits en deux temps trois mouvements alors que vous avez cotisé pendant des années sans rien demander. Il faudra un jour réfléchir au contraste entre la froideur exigeante d'obligations sociétales strictes et la chaleur extraordinaire de la vraie solidarité des personnes, parfois inattendue !
La douleur est trop forte, il me faut me reposer ! J'ai été heureux de vous retrouver ce soir, quelques instants ! Je termine juste en vous disant que c'est beau d'être aimé ! Merci mon coeur... Merci mille fois...