La dernière botte...
Je n'ai pas encore fait les additions...
Vers 19 h 30, la presse a craché la dernière botte, une" crotte de tracteur" ( j'ai trouvé cela amusant) comme diraient les filles d'un lecteur sur tweeter... J'ai mis la photo de cette botte qui doit être la six centième environ , peut être plus... C'est une petite délivrance ce soir. Petite car il reste énormément de travail. La grande majorité des bottes sont dehors et vont y rester encore un moment. Le foin doit faire sa sueur. Il y a toujours une fermentation même avec du foin très sec donc plus virulente quand le foin a été pressé pas très sec. Au cours de cette fermentation, il y a un dégagement de méthane qui est hautement inflammable. Un éclair, un court circuit ou même une petite flamme et tout peut s'embraser... En laissant les bottes 15 jours au moins, ce dégagement se fait à l'air libre et le risque d'incendie est moindre. Mais les bottes, une année comme celle-ci où il pleut régulièrement noircissent un peu ! Cela se voit mais cela ne gêne absolument pas les vaches en hiver et il n'y a pas de pertes...
Petite délivrance car le retard des foins provoque un télescopage avec les moissons. Le vent d'Est violent d'aujourd'hui m'a permis de faire sécher avec deux fanages le foin. Ce matin, j'ai demandé à mon réparateur de matériel de venir démarrer la mloissonneuse. Je pensais commencer si le foin n'avait pas séché. Comme cela marchait, j'ai décidé de finir les foins pour ne pas avoir à changer d'outils derrière les tracteurs. La moissonneuse a bien démarré. Il me reste à la graisser demain matin, à préparer remorque et cellules ! J'espère commencer à couper avant midi. Ensuite, pas de repas mais du grignotage pendant que la remorque se décharge... Ceci jusqu'à la nuit ou jusqu'à ce que l'humidité du sol remonte. Demain, si ça va, à cette heure, je serai sur ma machine...
J'appréhende beaucoup ! La pluie en avril et début mai n'a pas permis à ma coopérative de désherber ! La pluie incessante a donc favorisé les mauvaises herbes ! Cela va mal couper et surtout les mauvaises graines vont mettre beaucoup d'humidité dans les cellules. Je crois donc que ce ne sera pas un plaisir de moissonner cette année ! Cette situation va m'obliger à revoir mes choix d'équipement. Même si je ne suis pas accroc des produits chimiques , le désherbage des céréales est indispensable ici, où l'herbe pousse partout. Ok pour faire des impasses sur fongicides et insecticides, pas sur le désherbage... J'en reparlerai !
Restera ensuite la gestion de la météo. C'est très différent des foins ! Là, quand il pleut, il faut trois jours avant de couper pour que le grain soit sec. Un fois le chantier en route, il faut protéger le grain dans la remorque en cas d'orage. La seconde problématique est la paille. Vue sa valeur, je n'ai pas envie qu'elle mouille et qu'elle soit ainsi abîmée. Le dilemme est donc de savoir quand arrêter de couper pour la presser ! C'est pour cela que les prévisions auront une importance majeure. Et une nouvelle fois il va falloir surfer sur l'organisation du chantier et certainement changer de stratégie plusieurs fois !