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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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29 août 2012

Sécheresse US, l'élevage est concerné...

Différentes céréales…

Tout d’abord, le document de Franceagrimer est rassurant sur un point. Il ne devrait pas y avoir de pénurie physique de blé.  Ce graphique résume le bilan mondial du blé.

 

utilisation blé monde

Les stocks, si les chiffres sont justes, permettent de tamponner les problèmes d’approvisionnement. Plusieurs questions se posent à leur sujet : Qui les financent ? Qui les contrôlent ? C’est l’enjeu des politiques agricoles, vaste sujet qui nécessite un ou des billets ! C’est donc la tension sur les cours qui pourrait engendrer des émeutes de la faim, surtout si la spéculation touche le riz qui ne sert qu’à l’alimentation humaine, bien souvent dans les pays les plus pauvres.

 

bilan riz monde

Avec un tel équilibre, on peut espérer que les spéculateurs s’en désintéressent…

Revenons à notre graphique. Ce qui est appelé consommation fourragère est en fait la part du blé destinée à l’alimentation animale. Avant de porter un jugement sur cette utilisation, il convient  d’en connaître les modalités.

Première chose : Il y a deux grands types de blé tendre : Ceux qui ont une forte valeur boulangère et les blés fourragers. Les rendements de ces derniers sont très supérieurs, donc rendent plus attrayante leur culture. Par contre, impossible de faire du pain avec !  Pour rééquilibrer les choses, les blés « meuniers » sont un peu mieux payés. Cette distinction a son importance. Le choix est de la responsabilité du paysan et se prend 9 mois avant la récolte, ce qui conditionne le marché pour l’année qui suit celle-ci. En clair, si tous les céréaliers passaient au fourrager, il y aurait de sérieux problèmes  pour faire du pain. Une situation aussi extrême ne peut arriver, il y a les contrats, les engagements coop…

Deuxième chose : Tous les blés meuniers ne sont pas panifiables. Il existe une multitude d’accidents, de la culture à la conservation qui peuvent altérer la qualité et rendre le grain impropre à la consommation humaine. Au niveau cultural, la verse, de mauvaises conditions de récolte par exemple peuvent générer des problèmes dangereux pour la santé humaine. La conservation des grains a été le premier problème pendant des siècles. Les historiens s’accordent pour dire que bien souvent, ce sont les pertes au stockage qui ont générés des disettes, plus que les volumes récoltés…  On  peut encore rencontrer ces problèmes, de façon très limitée certes, mais qui provoquent le déclassement du grain et son basculement vers l’alimentation animale !

Autrefois, il y avait très peu de variétés fourragères de blé. Il était cultivé pour faire le pain blanc qui avait lentement remplacé le pain de seigle dans les campagnes. On le faisait moudre au moulin voisin ! Mais on cultivait d’autres cultures sur les fermes, surtout des orges, pour nourrir les animaux. C’est la spécialisation de l’agriculture qui a changé la donne. Aujourd’hui, je ne peux pas faire moudre facilement du blé si je voulais faire ma farine. En conséquence, je produis des céréales pour mes animaux et j’achète la farine de blé pour faire mon pain. Je cultive donc des blés fourragers, plus productifs. Je cultive aussi d’autres céréales. Le triticale en particulier qui servent exclusivement à nourrir les animaux comme d’autres céréales dites secondaires peuvent le faire. Mais celle qui est devenu une base pour l’alimentation animale est le maïs. Très exigeant en eau, je l’ai abandonné car les résultats variaient trop d’une année à l’autre avec les sols trop séchant de ma ferme. Il aurait fallu irriguer. En très bonne terre, c’est devenu la plante reine. J’ajoute un point important, trop souvent oublié. La monoculture du maïs est possible en très bonnes terres. Par contre, on ne peut pas faire plus de deux blés de suite sur une même parcelle sans hypothéquer les perspectives de récolte. Il en va de même des autres céréales à paille. Quand on oppose consommation animale et consommation humaine, il faut y penser. Bien sûr, d’autres plantes peuvent entrer dans un assolement, des oléagineux, des betteraves, des pommes de terre… et même l’herbe !!! Je veux dire par là qu’il serait quasi impossible de ne cultiver que des plantes directement consommables par l’homme sans nuire aux sols et affecter les récoltes. Peu de terres pourraient supporter un assolement soja-blé-blé.  Une mesure européenne, dite d’écoconditionalité, impose une rotation minimale ! Au niveau mondial, toutes céréales confondues, consommation humaine et consommation animale sont les deux grandes utilisations. Une nouvelle commence d’émerger de façon non négligeable : Les biocarburants ( industrielle sur le tableau suivant )!

 

utilisation céréales monde

Sur ce tableau, il est intéressant de noter les quantités échangées / quantités produites entre pays. Un peu plus de 14 % pour la campagne 2011/2012. Or, ce sont les cours pratiqués pour ses échanges mondiaux qui fixent les cours internes aux états quand ceux-ci n’interviennent pas au travers de politiques publiques…

Lorsque des événements climatiques ou autres interviennent sur le marché des céréales, les conséquences ne concernent pas que l’alimentation humaine. L’élevage est tout autant touché. Mais toutes les productions animales ne le sont pas de la même façon….

A suivre donc…

 

 

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Commentaires
O
Le maïs doit tout de même rapporter plus que les autres céréales, soit par un rendement plus élevé, soit en raison d'un meilleur prix sur le marché, parce que je vois des parcelles propices cultivées tous les ans en maïs, depuis de nombreuses années, sans rotation de culture.
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