De saison, anciennement
Journée très dure aujourd'hui. Début à 6 h 30 pour un vêlage et je ne suis rentré de la stabulation que vers 20 h. Les mains deviennent râpeuses et se colorent... Mais l'important est ailleurs, je ne sais pas si je réussirai à sauver mère et fille ?
Heureusement, il reste au cours d'une journée comme cela, pleine de contrariétés, des petits instants de respiration. Vive le C15 pour s'évader quelques minutes à l'autre bout de la ferme, sur la "montagne" ! Visite aux vaches, qui pâturent tranquillement, délaissant pour quelques heures seulement, la botte de foin mise hier soir...
Ils sont dquasi oubliés maintenant car gênant pour les tracteurs, mais pendant des siècles, on entretenait un réseau de petits rus dont le but était d'évacuer l'eau qui stagnait. Ce réseau réapparaît après les fortes pluies de ces derniers jours. Il parait même qu'il est interdit aujourd'hui, dans le cadre de la préservation des zones humides de faire les "rigoles" qui est le nom local donné à ces rus. Je me souviens d'avoir vu mon père les faire à la main, avec un outil énorme et lourd qui devait se nommer "couteau". Il faut que je regarde s'il n'existe pas encore, juste pour le prendre en photo. C'était un travail de bagnard. On donnait de coups de chaque côté pour découper puis on retirait le centre à la pelle. Plus tard, il y a eu, elles existent encore, des rigoleuses. Pour qu'elles soient efficaces, il fallait faire cela à cette saison, quand c'était humide. Les petits tracteurs de l'époque s'embourbaient. On faisait souvent trois rigoles au lieu d'une. On partait le matin vers 9 heures à deux tracteurs, avec d'énormes chaînes, les plus longues possibles. Comme pour le labour, la difficulté était de tenir le relevage pour que la pente soit régulière...
Dans le cas présent, à cet endroit, cela n'a plus grande importance et n'empêche pas la pâture de l'herbe. Au loin, dans la brume, le village...