Raz le bol...

Si je fais un premier bilan du premier mois de vêlage, je suis partagé ! 

Côté positif : Une gestion de troupeau au top ! Je m'explique. Le mois de mars a été exceptionnellement beau et doux. J'ai donc eu la chance de réussir comme jamais la gestion des retours en chaleur des vaches. Difficile de croire que je puisse garder un tel avantage plusieurs années, le soleil jouant un rôle primordial. Ainsi, aujourd'hui, cela fait exactement un mois que les vêlages ont commencé. Plus de la moitié des animaux devant vêler l'ont fait. Mise à part deux ou trois primiparts, les retours ont été réguliers et fécondants. En parallèle, j'ai pesé, comme chaque année, le lendemain du jour de l'an pour avoir une pesée pour le bilan ! Pour 2012, les veaux nés en décembre 2011 sont ceux qui ont les meilleurs GMQ... Mieux, en réestimant les coûts de production de ces veaux, ce sont eux qui ont le meilleur indice de consommation autonome. Comment expliquer simplement ? Un veau profite du lait de sa mère, de l'herbe et d'un complément en été ! Depuis plusieurs années, j'essaye de privilégier les deux premiers et de limiter le complément. Il est facile de donner un complément donc de "forcer" ainsi la croissance. Mais cela a un coût et ne reflète pas forcément les vraies qualités de chaque animal ! Les Italiens sont en avance sur nous en sélectionnant la piémontaise sur l'indice de consommation, c'est à dire en comparant la croissance des animaux à nourriture égale, tandis que nous, nous restons sur celui qui mange le plus... Donc, je ne suis pas capable de faire un indice individuel de consommation, mais en notant ce que je donne par lots, je suis capable de cerner le coût de l'alimentation par groupe d'animaux... Or, en tenant compte de la nourriture de la vache en hiver qui nécessite aussi un complément, je peux appréhender ce qui constitue le coût final de mes veaux !!!! Bien sûr, ce n'est pas scientifique mais cela donne une indication. Les naissances vers Noël sont intéressantes !

Côté négatif de l'année : Je fais le tour de toutes les complications possibles au cours des vêlages. D'abord, les veaux naissent très gros cette année, la faute à une herbe abondante durant toute la période de pâture des mères. On ne peut pas limiter les vaches. En fait, ce sont les génisses qui m'ont vraiment posé problème. Les vaches ont de gros besoins pour allaiter, elles donnent donc moins aux foetus. Ce n'est pas le cas des génisses. Le taureau utilisé sur les génisses n'est pas un débutant, je n'avais eu qu'un vêlage difficile l'année dernière. Mais lors des vêlages cette année, j'ai l'impression que l'on rencontre plus de problèmes avec des gros veaux. J'ai eu tous les types de présentations anormales cette année. Aucun vêlage de génisse n'a été serein, sauf le dernier ! Elle a vêlé seule en fin de nuit... Je l'ai vu commençant d'être malade à 6 h et surprise, le veau était fait à 8 h ! Le premier veau du nouveau taureau ! Comme quoi... Une super nouvelle pour l'année prochaine ! Sauf que cela arrive à l'avant dernière génisse de la saison, la seizième ! Côté vache, j'ai juste tiré la très grosse génisse dont j'ai parlé l'autre jour. Sinon, une torsion au départ, suivie de la tête repliée sur le côté. Par contre, j'ai eu un vrai siège sur une autre vache, le veau a bu. Le poids empêche d'aller vite. Une autre fois, le veau s'est présenté sur le dos. A 2 heures du matin, je n'ai pas osé le retourner. Le véto a pensé de même , le poids rendant l'acte délicat. Résultat, la césarienne était une sécurité ! 

J'avais dit à Mme PH qu'une fois l'avant dernière génisse vêlée, je relâcherai un peu la surveillance pour dormir un peu. Mais rien ne marche tranquillement. Ainsi hier soir, une vache vêle. Je la voie et je me précipîte pour me changer ! J'ai, au plus, mis 5 minutes pour le faire et redébouler dans la stabulation. Veau fait, éjecté à un mètre et le "ventre", c'est à dire renversement de matrice donc à nouveau véto.... Il est donc clair comme me l'a fait remarquier Mme PH que ce n'est pas le moment de relâcher l'attention. Et j'avoue que je sature un peu. Je rêve d'une vraie nuit, entière et complète. Le rythme des vêlages va diminuer mais rester continu. Je n'aurai donc pas de vraie rupture pour récupérer. 

Reste un autre aspect de cette année ! L'incroyable travail des taureaux. Ils méritent un billet rien que pour eux... Je suis très loin des anciens schémas établis. J'y reviendrai...

Comments

[Yves]

Bonsoir PH,



A situation égale, cela t'aurait été encore plus pénible l'hiver dernier avec la longue période de température négative. Tu n'as pas encore envisagé d'utiliser des ceintures de vélage pour la surveillance des dernières heures? L'idéal serait les thermométres embarqués avec la ceinture pour les dernières 24 heures. J'ai vu des vidéos sur le Net, les utilisateurs disent être satisfaits mais il y a un côté "publicité". Evidemment cela n'est pas bon marché et reste à voir la fiabilité ! Chez nous en Blanc Bleu Belge viandeux vu que c'est du 100% césarienne ou presque, certains n'attendent pas le déclenchement de la mise bas pour appeler le véto pour la césarienne s'ils voient que ce sera pour la nuit. J'ai demandé à mon vétérinaire si dans ce cas, la vache accepte son veau vu qu'elle ne l'a pas senti venir si je peux dire; il m'a répondu qu'il n'avait pas systématiquement de refus. Il faut dire aussi qu'il n'y a pas beaucoup de veau au pis en BBB viandeux vu que la production de lait est généralement faible si pas même insuffisante.



Bonne chance et courage pour la suite,



Yves

[YMDS]

Pas simple cette production naturelle qui demande tellement d'investissement humain !

A propos d'humains, après les agapes de fin d'année, il pourrait être intéressant de mettre en place cet "indice individuel de consommation" ....