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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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22 février 2013

Déjà il faut passer à l'année prochaine...

Le paradoxe de l'élevage tient au croisement des années et des saisons d' élevage. Une culture succède à une autre, avec un temps de repos plus ou moins long laissé à la terre pour se reposer. On peut donc aisément identifier les saisons culturales ! Pour l'élevage, ces saisons se croisent compliquant la définition d'un début et d'une fin ! Ainsi, la saison de vêlages  2012/2013 est elle encore en cours que celle de 2013/2014 commence, en conception du moins ! Quelque soit le choix de l'éleveur entre insémination artificielle ou mise au taureau, on commence la saison suivante bien avant d'avoir terminé les vêlages.

J'évoque cela ce soir car j'ai mis aujourd'hui le taureau dans la stabulation avec les vaches.  Les vêlages de l'année prochaine débuteront donc vers le 10 décembre. J'étais ennuyé de ne pas pouvoir faire de même avec le lot de génisses, alors que depuis 15 j, il y en a toujours une ou deux en chaleur chaque jour. Impossible de mettre un taureau dans la case actuelle, ce serait trop dangereux pour lui ou pour les génisses. Le fumier est trop haut pour que la monte puisse se faire sans risque. J'ai réussi à curer une case plus appropriée cet après midi, terminant à la nuit. Il faut maintenant que je paille demain, que je récupère le taureau et en route....

Le résultat du vêlage décrit dans mon dernier billet est fondamental pour me confirmer dans le choix du taureau à mettre avec les génisses. J'ai très peu de descendants de ce jeune taureau arrivé ici au printemps dernier. Chaque vêlage donne une petite indication de ses qualités et défauts. Les autres, plus âgés sont plus connus. Pourtant, d'une année sur l'autre, les résultats varient car les conditions d'élevage ne sont jamais les mêmes. Il faut donc emmagasiner les informations et comme toujours avec dame nature ne pas avoir d'idées trop arrêtées... 

J'avais annoncé à l'acheteur de mon groupement mon intention de me séparer, à contre coeur, de Chamois ! En effet, je commence à avoir des génisses, filles de ce taureau. Il est moins casse tête de ne pas gérer la consanguinité, c'est à dire d'avoir le constant soucis d'éviter des rencontres père /fille. Les problèmes de vêlages rencontrés avec Douglas m'ont fait douter de la pertinence de ce choix et un dernier événement a fini de me convaincre. J'ai peu dormi cette nuit, ressassant tout ce qui se passe cet hiver. Dès mon lever, j'ai repris les listes sur l'ordinateur et j'ai édité celle des consanguinités possibles du troupeau. Je l' ai croisé avec les listes des lots actuels et je me suis dit que le jeu en valait la chandelle. Je pouvais garder Chamois en changeant juste quelques façons de faire dans l'élevage. Cela me donnera un peu plus de travail et nécessitera de la rigueur tout au long de cette campagne. 

Aussitôt dit, aussitôt fait ! J'ai donc mis Chamois et non Douglas dans la stabulation ce matin et c'est ce dernier qui quittera la ferme. J'avais évoqué cette possibilité avec l'acheteur la semaine dernière. Il conviendrait très bien pour mettre un peu de viande... Et je vais chercher un nouveau taureau pour le remplacer ! 

Mais cela a bouleversé complètement mes plans de gestion de la mise à l'herbe puis des lots pour les prochains jours et les prochaines semaines. Il faudra défaire des lots et les refaire, changer l'ordre de pâturage. Le jeu en vaut la chandelle. Une nouvelle fois, je dois me rendre à l'évidence : Rien n'est panifiable dans notre métier et la réactivité aux événements est fondamentale....

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Commentaires
M
depuis plus d'un an je vais sur votre blog au moins une fois par semaine et j'adore surtout les billets sur la vie de votre exploitation;fils d' agriculteur mais ayant préféré le milieu medical grace a vous je suis encore un peu a la ferme merci beaucoup.
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M
Tu as aussi un ordi dans la tête? Que c est compliqué ce métier!
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Y
Je ne sais pas pourquoi mais, en dehors des raisons statistiques, tu me semble très attaché à Chamois .... nous aussi.
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E
Bon, c'est rassurant : comme les instits, les paysans sages et avisés doivent bien travailler au cours de l'année N pour que N+1 voire N+2 soit une année faste.<br /> <br /> <br /> <br /> J'en conclus, par contre, que certains fabricants de produits surgelés n'ont pas eu l'heur d'avoir du Douglas ou du Chamois à mettre en barquettes... (Hihihi!)
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D
Bonjour PH,<br /> <br /> <br /> <br /> Pourras-tu expliquer pourquoi tu préfères la monte naturelle à l'IA, en particulier sur pour les premiers vêlages des genisses?<br /> <br /> Bon courage
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