Comme en plein été...
3 jours sans pluies annoncés... Et 7.5 ha à semer !
Premier problème : Impossible de travailler sur la ferme jeudi, mis à part les soins et la surveillance des animaux, pour cause d'une rencontre le matin et d'un topo, un des plus compliqué qu'il m'ait été de faire, le soir... Donc, c'est vendredi matin que j'ai pu me mettre au labour... Que ce soit hier ou ce matin, le lever du brouillard était fabuleux à observer. Cela casse la monotonie apparente du labour. Pendant au moins une heure, la brume jouait à cache cache avec le paysage. Une pièce de théâtre d'une rare beauté changeant à chaque instant.
J'ai le droit de regarder, pas trop de photographier. Il faut que je retourne la terre du bois le plus vite possible de façon à ce que l'entrepreneur puisse venir la semer. Le soleil monte ensuite, je tombe les épaisseurs dans la cabine pour me retrouver en polo d'été. Je n'ai pas un gros débit de travail avec ma trisocs, seule la régularité des manoeuvres me permet de tourner de façon performante la terre. En milieu d'après midi, elle est terminée. Je passe dans le rocher sans transition. Les prévisions météo sont moins évidentes pour samedi après midi. Il faut donc tenir le rythme. Vers 18 h, l'entrepreneur arrive. Je ne reviens même pas à la ferme. Avantage des téléphones portables, nous nous coordonnons à distance. Je lui dis envisager de continuer jusqu'à la nuit n'étant pas sûr de la qualité des phares de mon vieux tracteur.
Heureuse surprise vers 19 h 15, ces derniers suffisent même si je ne vois pas vraiment le résultat de mon travail, je peux surveiller la charrue et trouver la raie à suivre... Vers 20 h, je dois me rendre à l'évidence, ma jauge de fuel est dans le rouge et les pointes me semblent usées. Je rentre à la ferme pour faire le plein puis remettre à niveau les pièces d'usure de la charrue à la lumière de la stabulation. Cela me prend du temps, presqu'une heure. Je n'ai pas envie de repartir mais il le faut. Mon collègue sème, je décide donc, malgré la fatigue d'y retourner. Le but est d'avancer assez pour que je puisse finir à midi le lendemain, à savoir aujourd'hui. J'ai en tête ma parcelle malgré sa forme originale et j'atteins la ligne fixée vers 22 h 15 , je rentre, non sans avoir croisé le goupil des moissons. L'entrepreneur me suit de près puisqu'il finit de semer la terre du bois vers 22 h 30.
Même spectacle ce matin. Il est convenu que l'entrepreneur sème ailleurs pour me rejoindre pour semer dès la fin de matinée ou le tout début d'après midi. Je termine sans problèmes, comme prévu vers midi. La matinée a été marquée par le passage d'un vol d'oiseaux migrateurs, suivant la vallée, direction plein sud. Le temps de dételer la charrue, de manger et je me renseigne sur le devenir de mon collègue. Je dois semer avec mon combiné, assez ancien, que j'ai réparé l'autre soir, et qui était resté plein après mes déboires. Il m'annonce avoir un gros problème avec un de ses tracteurs et être très en retard :" ne compte pas sur moi avant la soirée ! Sème tout ce que tu peux car..." Le ciel s'est voilé, le soleil ne brille plus. Me voici comme avec le foin en été. A cette saison, une fois une terre labourée, si elle prend une grosse pluie, il faudra plusieurs jours sans pluie pour pouvoir semer. Alors qu'une terre non labourée peut être labourée et semée en suivant dès quelques heures sèches.
Je pars semer. Tout l'après midi, des nuages voyagent dans le ciel. Plusieurs fois des gouttes marquent sur le capot du tracteur, sans jamais altérer la qualité de la terre, qui sont quasi idéales pour ce travail... La dernière demie heure, un orage voyage à quelques kilomètres, je vois même les éclairs. Je me croirai dans la même situation que cet été lorsque je pressais la paille ! Je termine vers 18 h 30, range le combiné et met en route la pailleuse car les mâles ont besoin d'une bonne litière !
Retour à la maison vers 19 h 45, sous un ciel menaçant, un brin fatigué, comme en été pendant les foins ou moissons. Mais les semis sont terminés.