Nuit d'hiver...
Nous vivons les nuits les plus longues de l'année mais ce sont les plus courtes pour moi !
Hier après midi, je remarque qu'une génisse, galipette, fait une belle glaire ! De celle qui ne laisse aucun doute sur l'imminence du vêlage, mais à 24 h tout de même. J'ai mis ma génisse dans une case de vêlage...
22 h 30, je jette un coup d'oeil pour la èime fois avant de me coucher. Galipette rumine tranquillement, elle n'est plus inquiète comme à chaque fois qu'on change une vache de bâtiment...
2 h 30 du matin, je me réveille sans réveil. C'est le subconscient qui fonctionne comme il le fait lorsqu'on a des enfants en bas âge. Galipette est inquiète, elle tourne sur elle-même, renifle... Le compte à rebours a commencé, mais c'est le tout début. Je règle le réveil sur 5 h 30...
4 h, je me réveille à nouveau ! Je dois être inquiet. Côté stabul, galipette est au même point que précédemment. Rien dans l'autre bâtiment. Mais je n'arrive pas à me rendormir, toujours les mêmes soucis, pas du troupeau, qui m'assaillissent... Comment ai je pu me faire avoir de la sorte, alors que j'ai fait confiance, ce qui est normal avec une mutuelle ?
5 h 30, le réveil sonne ! Il ne doit pas y avoir très longtemps que j'ai rejoint les bras de Morphée car je suis loin... Regarder la stabulation avec la caméra me demande un effort réel. Galipette est étendue, elle a des contractions mais il n'y a rien derrière. Je me rencogne...
6 h 30 : Je me lève. Je regarde la télé stabulation en buvant mon café. J'ai l'rimpression qu'il n'y a rien de nouveau mais la génisse est couchée sans que je vois son train arrière. Il va falloir que j'y aille. Je prends le temps de boire deux ou trois cafés pour me réveiller en regardant et écoutant la chronique de Mme De Malherbe qui commente les " blagounettes "de notre président...
7 h, je suis en tenue de combat dans la stabulation. J'entre dans la case où galipette est couchée. Un peu trop près du mur à mon goût. Je vois un bout d'onglon et la langue du veau. La génisse se laisse toucher et je vais chercher les liens que je passe. Il me faut la vêleuse mais celle-ci fait peur à galipette qui se lève. Impossible de tirer avec la vêleuse car elle tourne en rond. Je la passe dans la case piège et la prend. Je met la vêleuse et commence de tirer. Le veau s'allonge mais un lien est mal passé. Je détends, le veau retire ses pattes et les deux liens glissent et tombent. Je les repasse et la suite ressemble mot pour mot à la description d'hier soir... Galipette est un ange de gentillesse et de patience, une super mère.... Je suis en nage et termine trempé de sueur malgré la température fraîche du matin. L'effort a été intense, harassant car à froid. Il n'y a pas d'échauffement pour une telle épreuve sportive. Je me dis que s'il fallait un défibrillateur sur la ferme, c'est vers la case de vêlage qu'il le faudrait. Sauf que je suis seul, donc que je ne pourrai pas l'utiliser.
7 h 45, le jour se lève, je file faire le tour de tous les lots, le plus vite possible, de crainte de trouver d'autres soucis. Le travail continue, une journée chargée malgré une nuit bien courte...