Incompréhensibles paysans
Il a plu presque tous les jours depuis le 20 décembre environ. Deux mois et demi, sans qu'il soit possible de travailler dans les champs ou prés, tant le sol était détrempé. Alors, pour les paysans comme pour tout le monde, le retour du soleil depuis presque 3 semaines a été un bonheur.
Nous nous attendions à un ressuyage lent, donc long. Avec précaution au départ, puis en nous enhardissant, nous avons pu passer de mieux en mieux sur les parcelles pour rattraper les retards, puis effectuer les travaux de saisons. Fin du broyage des haies, épandages des composts puis des engrais sur les cultures. Rouler ensuite les fumiers pour dégager les fumières et reprendre des clôtures en vue de lâcher les animaux.
Depuis 3 semaines, c'est à fond en sus des soins aux animaux. Mais on ne se refait pas et un paysan n'aime pas un temps qui ne change pas. Alors, depuis une semaine, une certaine impatience traverse nos campagnes. La pluie de l'hiver a battu les sols, le vent de cette période de beau temps a séché sa surface, créant une croûte dure. Le gel quasi quotidien en début de période a freiné la pousse. Bref, la bénédiction du soleil retrouvé a fait place à une inquiétude : "Faudrait qu'il pleuve !" Dans un premier temps, nous savons bien qu'il faut laver la gelée ! Pas de vraie pousse sans une petite pluie. En filigrane, une inquiétude non avouée : Ne pas partir pour une période sèche aussi longue que celle de pluie.
Donc chacun consultait la météo. Hier, j'ai croisé un pair : "Ils annoncent de la pluie pour ce week-end ! Ouf,mais il ne faudrait pas qu'il y en ait de trop !"J'ai éclaté de rire et je lui ai répondu " Comment veux tu que l'on nous comprenne ? Il fait beau depuis 15 jours et déjà on réclame de l'eau. Mais pas trop en plus !" Il a partagé mon rire ; "c'est vrai". Il n'y a que les paysans pour avoir autant d'exigences climatiques, presque contradictoires...