Boucher = l'art de séduire
Des images, négatives parfois, collent aux professions. Nous avons toujours des à-priori sur les autres, leur façon de travailler...
Soucieux de revaloriser le métier de boucher, puisque c'est lui le seul capable de valoriser la très bonne viande, nous avons lancé, à Charolles, depuis plusieurs années, un concours de vitrines qui se déroule en même temps que le festival du boeuf. Ce dernier permet de présenter les plus beaux animaux de la race. Le coup d'oeil est exceptionnel. Mais que valent ces animaux si la viande n'est pas mise en valeur auprès des consommateurs ? Une belle vitrine est un oeuvre d'art éphémère, faite pour attirer. Le conseil culinaire et la capacité à expliquer l'origine du produit sont des arguments de vente tout aussi importants que la qualité de découpe d'une carcasse.
Sur ce blog, j'essaye de raconter l'histoire d'une passion qui conduit à produire un bien alimentaire unique comme le sont des vins d'une même appellation par exemple. Troupeau, méthodes de travail , terroirs font que nos produits ne sont pas homogènes Les industriels le regrettent souvent mais cette diversité est peut être la vraie richesse d'une partie de notre agriculture française encore familiale ! Malheureusement cette histoire se perd dans le cheminement complexe du circuit de la viande d'aujourd'hui. Je suis convaincu, qu'avec les nouvelles technologies informatiques, elle pourrait être racontée. Mais pour cela, faut il qu'il y ait à l'autre bout de la chaîne, un narrateur auprès du consommateur, un passionné comme peut l'être un vrai boucher.
Nous avons fait tourner un petit film pour mettre en avant ce métier. Écoutez bien ces jeunes apprentis. Je trouve qu'ils sont porteurs de la passion que j'évoquais. Ces quelques images démontrent leur talent artistique et une créativité certaine. Je trouve cette vitalité réconfortante dans notre monde professionnel toujours blasé et peu innovant. Je ne sais comment faire, mais ce petit film mériterait une diffusion très large, tant il me semble contribuer modestement, à la réhabilitation des talents manuels... Peut être serez vous, comme moi maintenant, attentif aux vraies devantures, trouvant les murs de barquettes des grands magasins bien insipides...