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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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2 avril 2014

Perception du marché

Je fais des clôtures et commence de lâcher les animaux. Le temps pour écrire est donc limité. Cet hiver pluvieux nous a fait prendre un gros retard dans les prés, retard qu'il faut combler au plus vite pour que la mise à l'herbe soit réussie. Reprendre les clôtures n'est pas un boulot passionnant mais il est indispensable. J'y passe du temps car je redistribue les barrières d'une partie importante de la ferme. Il faut peindre les supports, les sceller ! Poser ensuite les barrières puis refaire les clôtures. L'objectif est double. Faciliter les accès avec le matériel ou le C15 par tous les temps et pouvoir manoeuvrer les troupeaux seul.

J'espère mettre un nombre conséquent d'animaux dehors cette semaine. Depuis deux jours, l'herbe pousse vraiment. En attendant cette pousse, j'ai fait le choix de préserver l'herbe de printemps. En chargeant trop tôt une parcelle, on risque de voir les animaux prendre le dessus et d'avoir une très mauvaise pousse ensuite. Par contre, en attendant un  peu, l'herbe plus haute est en quantité suffisante pour que les animaux ne râpent pas trop et mieux implantée, elle résiste au piétinement ( pour le moment, c'est sec en surface).

En parallèle, je lis beaucoup pour me détendre. Hier je suis tombé sur un article intéressant de la filière bovine. Une analyse interrogative sur ce qui s'est passé l'été dernier avec les génisses finies. "Incompréhensible" : Pour faire simple, les abatteurs n'ont pas compris pourquoi ils ont manqué de génisses finies en été 2013 puis en ont eu trop à l'automne, avec les mouvements de prix qui vont avec ? La réponse est très simple : Un été humide, avec beaucoup d'herbe, incite les éleveurs à garder les animaux plus longtemps en espérant les faire peser donc en tirer plus de profits puisqu'il n'y a pas besoin d'acheter de la nourriture en plus. Ce comportement collectif génère donc des à-coups d'approvisionnement. On réagit en fonction des informations que nous renvoie le marché. En voyant le prix d'une catégorie monter, on a tendance à garder les animaux, à les alourdir puisqu'on vendra plus cher. Comme on ne sait rien de ce que font les collègues, le truc a sa limite lorsque les animaux commencent à sortir. Voyant la baisse des cours se produire, on a tendance à accélérer les sorties donc les baisses de prix, donc à vendre encore plus vite... Cet exemple m'a interpellé une nouvelle fois. Il n'y a pas d'organisation réelle de notre filière. Cet article démontre qu'il n'y a pas de communication non plus entre maillons. On erre ! Nous au grès de la météo et de la nature, tandis que les maillons suivant se comportent en chasseurs ou pêcheurs, venant se servir sans même comprendre les comportements et les situations. De quoi faire réfléchir sur les effets de la politique agricole et alimentaire européenne dans notre région et nos filières !

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Commentaires
Y
Et oui, l'homme rêve de maîtriser, canaliser des processus complexes mais chaque maillon de la chaîne ne pense qu'aux tensions ressenties à ses points d'entrée et de sortie. Cela me rappelle des formations Logistique mais aussi la gestion des crues sur une rivière séquencée par une trentaine de moulins et autant de propriétaires ...
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