Le repos des guerriers
J'ai été scotché par mes taureaux aujourd'hui. Je pensais qu'ils seraient furieux de quitter les troupeaux de vaches. Je pensais qu'ils se bâteraient. Je pensais en baver pour les faire monter dans la bétaillère.
Rien de tout cela ! Il y avait comme une sorte de patience, de tranquillité comme si il était normal que je les mettent ensembles et les prive de leurs femelles. Ont ils la "mémoire" du cycle d'une année ? Une chose est certaine, ils savent où se situent leur copain ! Mais j'ai vraiment eu l'impression qu'ils se reconnaissaient et n'avaient aucune envie de se battre. Cela m'a bien arrangé et permis de gagner du temps. Dans la bétaillère, au contraire des vaches, aucun moment d'impatience, comme s'ils avaient confiance en moi et se disaient que j'allais leur donner de la bonne herbe !
Ce fut le cas ! Ils ont fait 20 mètres en descendant et ont brouté ensemble tout l'après midi, se déplaçant tout au plus de 100 m dans le pré. Bon, demain, il faudra bien qu'ils aillent boire ! Mais cette quiétude me fascine. Peut être ont ils le sentiment du devoir accompli et d'un besoin de repos bien mérité ? Ils vont rester ainsi, seulement dérangés pour la prophylaxie, jusqu'au printemps. Je vais leur donner du foin à volonté quand il fera froid ou qu'il neigera et une petite gâterie tous les jours pour qu'on reste copains... Si tout va bien, ils seront en pleine forme vers le 20 février mais là, cette quiétude, cette douceur feront place à l'instinct....