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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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25 février 2015

Une semaine pour comprendre...

Lapinou, un très beau mâle, est né en siège, c'est à dire que les pattes arrières sont arrivées les premières. On dit familièrement "le cul le premier !" Je n'ai pas eu trop de soucis au vêlage même s'il faut aider dans ce cas là et que c'est un peu plus stressant. Le cordon se coupe alors que le veau a encore la tête dans le bassin. Lapinou a rapidement repris ses esprits.

Reste que c'est un beau veau qui a mis une semaine pour comprendre. Debout assez vite, il n'a pas su trouver les trayons de fauvette, sa mère ! Celle-ci était très craintive au début et il m'a fallu la prendre pour apprendre à son veau à téter... Il m'a même fallu la délivrer, ce qui n'a pas arrangé nos relations. Mais au fil du temps, elle a compris que je ne lui voulais aucun mal et que j'aidais son veau. A tel point que je pouvais mettre ma main au pis sans la prendre ces derniers jours. J'ajoute que sa crainte ne s'est jamais traduite par le moindre coup de patte ce qui est déjà pas mal pour moi et son veau...

Lapinou n'avait pas compris que sa mère allaite en libre service. Seul dans une case avec celle-ci, il se précipitait vers moi dès qu'il me voyait. A chaque fois qu'il perdait le trayon, il se tournait vers moi.. Il ne luttait pas, il n'y arrivait pas ! Il était convaincu que j'étais indispensable pour sa tétée, comme si je devais lui donner la permission d'aller sous sa mère pour boire. Au grand désespoir de fauvette qui faisait pourtant preuve d'une grande patience. Le manège a duré une semaine, matin et soir. Je devais à chaque fois passer un quart d'heure à lui remettre les trayons dans la gueule.

Mardi soir, il n'a pas appelé en me voyant, ne s'est pas levé quand je me suis approché. Le bout du museau était bien chaud, preuve qu'il avait enfin compris que ma présence n'était pas indispensable. J'ai perdu d'un seul coup mon statut de père nourricier. Dans quelques jours, papinou m'ignorera avant de me craindre ensuite. Pourtant que serait il devenu sans mon concours ?

Je préfère ce nouveau statut et j'avoue que je ne coure pas après ce genre de veau. Mais quand le cas se présente, je me dois d'agir !

 

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Commentaires
S
Tes explications sur les naissances en siège et le fait que les veaux peuvent alors "boire la tasse" m'a permis de comprendre ce que j'avais devant moi cette semaine, quand un chevreau s'est présenté "par le cul". Du coup, j'ai aidé, évitant un stress accru à la mère et au petit qui a quand même mis un peu de temps à retrouver ses esprits. Internet qui remplace les échanges de proximité... et qui aura sans doute sauvé la vie à mes bêtes!
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Y
Une Fauvette qui pond un Lapinou ! La nature réserve de belles surprises !! ;o))<br /> <br /> <br /> <br /> Belle histoire avec cette relation maternelle particulière.
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A
"Ton viau, né le tchou le premier " ( patois des bouchures ) se porte bien et il aurait préféré un biberon. Tu aurais pu le domestiquer pour en faire ton "veau de garde" puisqu'il t'avait pris comme Père nourricier . Veau ingrat! ;-)<br /> <br /> Je trouve vraiment sympa le fait que tes vaches et veaux aient des prénoms.Et comme un "Lapinou",ça se chouchoute, voilà la raison de son manque d'indépendance :-))
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B
L'ingrat ! mais c'est mieux ainsi !
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