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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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13 mars 2016

L'eau, élément essentiel à la vie

Décidément, je connaîtrais tous les avatars cet hiver... L'abreuvement des animaux est un enjeu majeur et permanent !

soleil-sur-l'étang

Vendredi, après 19 heures, je termine à la nuit de rouler du fumier. On peut enfin dégager un peu sans trop abîmer les chemins. Je suis fatigué car j'ai attrapé une bonne crève ! J'ai sans doute un peu de fièvre et j'ai hâte de rentrer. Je fais le tour des stabulations. 20 cm d'eau sur le trottoir !!! il y a sans doute 2000 l d'eau ... Je me précipite en pensant qu'elles ont réussi à casser une protection et retourner l'abreuvoir. Mais là, c'est pire, elles ont arraché le tuyau et cassé le Té sous le béton, à 1 mètre de profond pour éviter le gel ! Je n'ai d'autre solution que de couper l'eau de tout le bâtiment. A l'époque de la construction, on faisait l' installation des abreuvoirs en série. Un seul tuyau pour tout le bâtiment avec des tés à chaque abreuvoir. Aujourd'hui, je passerai un tuyau entre le regard d'entrée et chaque abreuvoir. Ainsi, on peut isoler le seul point à souci. Dans ce bâtiment, j'ai prévu une solution de secours pour chaque case avec l'extension en construction, mais les travaux ne sont pas terminés. La cata, d'autant qu'il y a deux vêlages, enfin plutôt deux veaux nés sans aide. Cela vient d'arriver et je suis incapable de déterminer l'ordre de naissance. Je suis angoissé. Je pare au plus pressé en coupant l'eau, sauf que mon regard est compliqué à atteindre car il sert très peu. Je m'occupe des veaux puis je cure le trottoir. Il est plus de 21 h 30 ! Je rentre dépité...

baquet-pré

Je dors très mal. J'ai mal à la gorge et surtout je me demande comment je vais faire pour gérer l'eau ! Une nuit, ça va, mais pas question de dépasser 24 h. J'envisage toutes les solutions possibles. Lâcher les vaches; c'est hypothéquer la pousse d'herbe. Faire boire les lots alternativement au ruisseau : Possible mais avec des lots de petits veaux et des vaches qui n'ont pas l'habitude, cela risque d'être coton ! Casser le béton et changer le Té: Trop compliqué car il faut curer la case, tout casser puis couler le béton. La case, indispensable, serait indisponible au moins 4 jours ! Abreuver par l'arrière, compliqué et surtout difficile à gérer dans le fumier, les vaches en mettant partout. Vers 4 heures du matin, je me souviens d'avoir un petit abreuvoir de pré ! Je me dis que je devrais finir vaccinations et traitements des veaux et mères pour essayer de ne garder que deux lots : Un qui sorte boire dans le ruisseau et l'autre qui puisse boire avec ce baquet... Harassé, je m'endors pour deux heures...

baquet-380

7 heures, je commence par prendre les vaches pour traiter et vacciner. J'avance doucement trop lentement pour pouvoir espérer constituer les 2 lots envisagés avant la nuit si je veux pailler et donner à manger. J'ai branché le petit baquet. Le premier lot boit. Celui du fond va au ruisseau. Je pars au village à la coopérative et chez le marchand de matériel à la recherche d'un autre abreuvoir de pré. Rien, si ce n'est des baquets de 400 l et plus. Je décide d'en acheter un mais il ne tient pas dans le C15 et je vais le chercher avec la pailleuse. 13 heures, je monte le robinet à niveau constant mais impossible de m'en servir. J'ai rassemblé tous les tuyaux d'arrosage de la maison, le "nez" n'est pas à la bonne taille... Il faut attendre que la coop rouvre. Je remplis le bac en paillant et je vais manger ! Il reste un lot qui ne boit pas...

baquet-600

De retour de la coop, je peux terminer le branchement de la seconde case et réparer les tuyaux dont les raccords étaient cassés.... J'ai ramené un second niveau constant. Je pars récupérer un bac plus grand qui sert dans une parcelle. Je le ramène et vers 16 h 30, le troisième lot boit. Je n'ai donc pas besoin de bouleverser les lots ! Il y a des tuyaux dans tous les sens. La chance, à cette saison, est qu'il n'y a plus de risque de gel. L'inconvénient est que si une bête s'échappe est vient au milieu de l'installation cela risque d'être une inondation... Mais je n'ai pas le choix, il faut terminer l'hiver. Vers 17 h 30, paillage effectué, je peux achever le fumier ce qui me permettra de permuter les lots dès que les broutards seront expédiés comme prévu ! Encore un imprévu dont je me serai bien passé...

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Commentaires
J
niveau bêtises, cette chèvre se pose là aussi : <br /> <br /> http://greece.greekreporter.com/2016/03/27/men-rescue-goat-hanging-from-power-lines-in-greece-video/
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O
Je me rends compte que j'ai une vie super tranquille...
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F
La loi des séries... 3 "imprévus" à suivre, plus qu'à espérer que cela s'arrête, maintenant!<br /> <br /> Quelques nuits complètes ne seraient pas du luxe, j'imagine.
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Y
Ben dis donc, quel métier ! Difficile de se ménager avec tous ces imprévus qu'il faut compenser.<br /> <br /> Sois tout de même prudent.
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J
Bonjour<br /> <br /> Paysan heureux. Depuis un mois que je vous lis régulièrement, je finis par me le demander.<br /> <br /> Y'a pas à dire, la vie d'éleveur, ce n'est pas du "gâteau". Ca me fait penser à l'abreuvoir chez mes parents, abreuvoir en béton fabriqué par mon père. Mais, nous, nous n'avions que 2 ou 3 vaches, mon père étant par ailleurs cantonnier (maintenant, on dit "fonctionnaire de la DDE). Abreuvoir, alimenté par l'eau du puits et dont je suis un jour tomber dedans. C'était la bonne du curé qui m'avait repêchée....et m'avait bien sermonnée..<br /> <br /> Je pense à une chose. A un site "allô, besoin d'un coup de main" ou un truc de ce genre. Je me dis qu'il y a beaucoup de retraités qui s'ennuient. Voilà qui serait une aide utile, aller donner de temps en temps un coup de main à droite et à gauche... gratuitement. Bon, à la rigueur, contre un petit casse-croûte et un verre de blanc. Pas plus, sinon, cela voudrait dire qu'on ne vient que pour picoler.<br /> <br /> Bon courage.. je me répète, mais, avec la crève, du courage il en faut. Moi, jeune retraitée, si je ne suis pas bien, je me couche, n'ayant ni bête, ni homme à m'occuper. Je n'ai même pas de chien, mon voisinage m'en ayant fait rappeler tous les inconvénients ( l'homme se débrouille..même que présentement, il est en train de mettre le lave vaisselle en route, ensuite, comme il fait beau, il va aller dans le jardin chatouiller les vers de terre)...Dire qu'il pourrait aller donner un coup de main à quelqu'un. Bon, d'accord, il va aider de temps en temps une charmante jeune femme, mais, c'est une femme...et, mon mari a peur des vaches, des chiens, de tout ce qui a 4 pattes.
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