Toujours 15 jours de retard et règlementation stupide...
J'ai l'impression de ne pas parvenir à rattraper le retard. Les moissons se terminent enfin. L'entrepreneur est venu lundi. Une bruine mardi m'a contraint à attendre mercredi après midi pour presser la paille. Pas question de se donner des priorités ou du moins de les respecter. J'ai terminé seulement aujourd'hui de rentrer le foin. Il a fallu couper les chardons au lieu de rentrer les bottes de foin puis, le 1 er août, broyer les parties de haies qui posent problème.
Une nouvelle réglementation de nos chers technocrates parisiens, nous interdit de toucher aux arbres et aux haies entre le 1 avril et le 1 er août ! Motif; protéger les nids. Cela m'a posé deux gros problèmes.
Un, les haies montent très vite en juillet et les sorties de parcelles le long de la route sont très dangereuses faute de visibilité. Idem pour la sortie du chemin ou les virages. Cela concerne 300 ou 400 m de haies, c'est à dire rien par rapport aux plus de 10 km de haies de la ferme. Mais, le règlement ne fait pas de nuances et je n'ai pas osé passer outre.
Deux, les clôtures électriques le long de haies sont devenues inefficaces car cela touchait de partout. Je suis passé avec le rotofil en juin, une corvée vite inutile avec la pousse des ronces. J'ai été dépassé et faure de jus, j'ai retrouvé les vaches ou génisses faisant des trous pour manger les feuilles de frêne ou autres. Heureusement, elles ne sont pas sorties sur la route... Dans ce cas, il ne s'agit pas de couper la haie en hauteur, juste de passer un coup latéral ! Il n'y a pas de nids sur les ronces et ce n'est pas un zone de nidification puisqu'on la broie chaque année. Le comble est que le désherbage chimique est autorisé, à l'heure où les pesticides sont mis à l'index. On n'est pas à une contradiction de l'écologie de salon près !
Alors que j'aurai pû faire l'opération un jour d'orage en juillet et éviter de prendre des risques pour sortir de la plaine en tracteur avec des voitures ou des motos, bien en dessus des limitations de vitesse et n'imaginant pas le danger, j'ai respecté l'absurdité ! D'autant plus absurde que la météo a toujours une quinzaine de jours de retard et que nous sommes en phase de sécheresse estivale. Moment où la végétation est fragile et où un broyage un peu agressif, autorisé maintenant, risque de la détruire. Les oiseaux seront sauvés mais les haies peuvent disparaître !
Imaginez vous à la place du conducteur de la voiture dont on devine le toit. Il ne voit rien sur sa droite, ni sur sa gauche. Mettez vous à la place de celui qui doit sortir le tracteur et la remorque du champ. Il faut que la cabine soit au niveau de l'accotement pour voir sur sa gauche, ce qui veut dire que l'avant du tracteur est déjà engagé sur le goudron d'un bon mètre...Je prendrai une photo du même endroit une fois mon broyage fait, vous pourrez juger des "dégâts" !
C'est vrai qu'on peut finir par se demander si ceux qui sont dans des régions d'openfield ne sont pas privilégiés ! On aurait peut être dû tout raser pour ne pas être ennuyé ! On ne nous fait pas confiance et ce sont sur ceux qui ont préservé le bocage que les réglementations tombent. C'est décourageant d'autant que le coût global de l'entretien de celui-ci sur une ferme comme la mienne revient, clôtures et main d'oeuvre comprises, à sans doute de 5000 € par an... Ce serait autant d'économie, ce qui par les temps qui courent...
Rassurez vous, je suis trop amoureux de ma ferme actuelle et fier de son bocage pour y toucher quelqu'en soit la contrainte de travail et financière. Mais avouez que ces règlements méprisent notre compétence, nos valeurs, nos savoirs-faire...