La gestion des déchets de la ferme

Mercredi matin, je suis allé patienter pour les déchets vétérinaires. Je n’ai pas attendu très longtemps, heureusement. D’ailleurs la météo nous encourageait avec un beau soleil. Un chèque contre une facture et l’on peut échanger une boite pleine contre une vide.

                                         

C’est maintenant bien ancré dans nos campagnes. Chaque année, nous remettons ainsi dans des boites identifiées, tout ce qui concerne les bidons, fioles et autres déchets véto. Dans une boite à part, la même que celles que j’ai remarqué chez les médecins, tout ce qui concerne les seringues, aiguilles et autres coupants éventuels…

En repartant, j’ai fait un tour à la coop voisine pour prendre des sacs, jaunes, pour les ficelles. Bien que je n’aie que cinq bidons phyto à recycler, j’ai eu droit à un grand sac blanc pour ne pas mélanger. Au printemps, je ferai des fagots de bâches plastiques et des big-bag. Régulièrement je rends les bidons d’huile vide et l’huile de vidange est récupérée… En faisant le tour, tous les déchets de la ferme sont triés et tout ce qui peut l’être est recyclé. Sinon, c’est détruit selon des procédures précises. Nos plastiques servent à faire les gros tuyaux noir annelés. J’imagine que les déchets véto et phyto sont incinérés à très haute température pour qu’aucune matière active se retrouve dans la nature…

Nous payons pour tout cela, mais la plupart des paysans du coin sont dans ces protocoles. Personnellement j’essaye d’empiler les bâches plastiques au fur et à mesure. Il est vrai que quelques jours avant la collecte, la pile n’est pas très jolie mais tout est trié pour être recyclé. Ce qui semble très loin d’être le cas pour ce qui concerne les déchets ménagers. C’est ce que j’entends dans les réunions de la com-com qui a en charge cette gestion. Du coup, les coûts s’envolent. Le vrai problème tient à ce que ceux qui font bien ne sont pas forcément favorisés financièrement.

Donc avant de toujours de voir les agriculteurs comme des pollueurs, j’aimerai juste qu’un jour, on parle de ceux, et c’est une majorité ici, qui font l’effort de collecter tous les déchets de leur ferme. Et qu’on arrête de prendre pour une généralité les manquements d’une petite minorité !

Comments

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Ça c'est très bien! Chez moi, le centre de tri (Rhône) accepte depuis l'automne des nouveaux plastiques dans la poubelle des emballages (pots de yaourt, barquettes à viande) et permet de diminuer d'autant de qu'on met aux ordures ménagères (en ayant un jardin, tout ce qui va au compost est depuis longtemps réutilisé dans le terrain) . Mon fils habite à Yokohama ; là-bas , il faut rincer les bouteilles plastiques et enlever leurs étiquettes qui sont recyclées dans un circuit différent; il faut s'habituer à une autre manière de trier,et cela prend du temps.Un village japonais pousse même le tri à une haute spécialisation : http://www.maxisciences.com/dechet/kamikatsu-le-village-japonais-qui-ne-veut-plus-produire-aucun-dechet-d-039-ici-2020_art36751.html . Mais le tri à la maison est bien plus efficace que de trier du vrac à l'usine de recyclage!

[aln03]

Tu as raison de parler de ce tri bien organisé dans les fermes.Je pense que vous êtes moins pollueurs que beaucoup .

Dans certaines communes , on commence de peser les déchets ménagers pour faire payer les taxes au poids ( si j'ai tout compris ).Je ne sais pas si c'est appliqué dans mon département .

Bravo pour ce tri !

[francois]

Oui, nous payons et cela engendre bien sûr un surcroît de travail (pas ou peu de fibres de foin ou de paille sur les ficelles, le temps de trier, d'emballer, de livrer lors des collectes qui ont lieu à la coopérative...) mais les fermes sont propres, pour la plupart. La famille citadine s'étonne toujours lors de ses visites, de notre exigence...



C'est une vraie discipline qui s'est, ici au moins, propagée aux déchets ménagers. Le tri est impératif. Il en résulte vraiment peu de déchets incompressibles, pas plus de cinq poubelles par an pour un foyer de 4 personnes.