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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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14 décembre 2018

Agribashing, comment réagir ?

Les réseaux sociaux bruissent d'opinions trop souvent déconnectées des réalités. Internet permet à chacun de réagir en direct aux événements, d'émettre des idées, voir de propager de fausses informations. C'est un outil remarquable et dangereux à la fois.

Mes 13 années de bloggeur m'ont conforté. Plus que jamais, nous, paysans, devons communiquer. La génération qui a connu le travail de la ferme, puis qui est partie à la ville est en train de s'éteindre. Les générations qui suivent, n'ont aucune connaissance de la réalité de la nature au quotidien. Notre métier se résume pour eux à des clichés, des tiroirs dans lesquels on catalogue les différents types de productions, sans nuances. Ainsi, presque chaque jour, sur la communauté que je suis sur twitter, apparaît une attaque sur l'élevage, presque toujours accompagnée d'une photo prise à l'autre bout du monde ! L'amalgame permanent permet d'entrenir le débat sans qu'à aucun moment les efforts que nous faisons au quotidien ne soient valorisés. Il est vrai que nous sommes desservis par les très grosses structures commerciales françaises, qui se servent des ambiguïtés pour tirer les prix vers le bas en entretenant une concurrence déloyale tout en sachant utiliser notre image dès qu'un problème survient...

le-monde-11-12

Ce genre d'exploitation n'éxiste pas en France, mais l'amalgame met en danger la production vertueuse !

La seule façon de contrer cela est de renvoyer, inlassablement, (et sans rémunération) la vérité des vécus sur nos fermes. Cela suppose de notre part, un souci constant de saisir les instants de vie professionnels. Dans la pratique, il y a peu de jours, où il n'y ait rien à montrer. La difficulté tient au fait de pouvoir saisir ce qui nous fait nous accrocher dans ces moments où l'on aurait envie d'être ailleurs. On ne peut pas travailler avec en permanence une caméra, un APN, un super-objectif de photo. On ne peut pas non plus, comme le font certains reporters animaliers, passer des heures à attendre le bon moment et encore moins faire des montages improbables dont les internautes sont si friants... En même temps, c'est ce qui fait notre force puisque ce que nous transmettons est authentique.

Reste ensuite le fond des messages et les relais indispensables. Je ne vais pas me plaindre de ce côté là puisque la pratique m'a ouvert des portes. Je peux juste remercier ceux qui me font confiance. Et dire que la plupart des journalistes font un boulot formidable. Pour le moment, je n'ai jamais été trahi (dans ma petite expérience) par une utilisation dévoyant mes propos, quelque soit la forme d'interviews ; articles écrits, enregistrements radio ou télévisuels ! Pourtant, je ne suis pas un as de la com ! A chaque fois, j'ai apprécié le sérieux pour comprendre la situation évoquée et après coup (normal, le trac, ça existe) j'ai eu le sentiment d'avoir vécu de beaux moments.

J'entends dans les réunions des propos qui voudraient interdire nos détracteurs. Ça ne marche pas comme cela! Nous avons le devoir de nous impliquer et surtout nous ne devons compter que sur nous-même. Je ne peux pas parler de ce que je ne fais pas !!! Mais c'est la somme des partages de l'expérience de chacun qui permettra de faire redécouvrir à nos concitoyens la richesse extraordinaire d'une agriculture française qui reste encore (pour combien de temps?) une agriculture paysanne dans une majorité de cas ! C'est aussi celle-ci qui est mise en danger par les attaques incessantes, utilisant des arguments inexacts.

Je regrette vraiment de ne pas avoir pu participer hier à l' AG de notre petite coop locale où le sujet a été abordé. Déjà, la discussion avait été intense lors de l'assemblée de section. De même, ce soir, je ne peux aller à cette soirée !

soirée Sanvignes

Dommage, j'y aurai certainement beaucoup appris au contact de la journaliste nationale. Mais je ne doute pas que d'autres rencontres seront possibles au printemps, en d'autres circonstances et avec d'autres journalistes tout aussi désireux de sortir du sensationnel pour expliquer la réalité de nos pratiques!

Il faudra plus d'une réunion pour convaincre que c'est notre affaire à tous !

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Commentaires
D
Je te suis depuis longtemps. Le travail de ta ferme, tous tes soucis, tes préoccupations, l'analyse de la situation agricole et paysanne m'ont passionnée. Surtout cela m'a permis d'avoir aussi du recul, pour comprendre les préoccupations de mes hommes : d'abord mon compagnon, puis de notre fils qui a repris la suite depuis 10 ans. Ils sont éleveurs de limousine avec la spécialité des veaux sous la mère, plus rémunérateurs que les broutards, mais combien plus de travail : 2h le matin et autant le soir, pour qu'ils tétent leur mère.<br /> <br /> Sans parler du reste, comme toi, et des céréales pour l'élevage ainsi que le blé et colza pour vendre.<br /> <br /> Merci de continuer ton blog, comme tu le fais.
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