Point de situation au 3 avril...
Cette nuit est un peu particulière ! C'est en effet, la nuit où il y aura le moins d'animaux au pré de l'année. En fait, les lots vont se croiser, entre les dernières vaches qui n'ont pas vêlé, qui ont passé l'hiver dehors et que je viens de rentrer, et les lots vêlage précoces qui vont sortir demain...
Ce sont les prévisions météo qui m'ont fait retarder le lâcher d'une journée. A quoi bon mettre des veaux dehors avec la goutte froide actuelle et les giboulées qu'elle engendre. De plus, la pluie a fait un bien énorme. Il était plus que tant. Les anciens, dimanche; évoquaient 1976 et à force de l'entendre, je finissais par craindre le pire. Rien n'est définitif, mais disons qu'on est mieux ce soir.
Donc demain, deux lots conséquents vont retrouver le pâturage. Enfin ! Bien sûr, j'aurais pu le faire plus tôt, mais il n'y avait pas d'herbe ou si peu que les vaches auraient pris le dessus en quelques jours. Là, c'est mieux. Je lâcherai ensuite par petits lots.
On peut faire un petit point de situation. Côté foin , je pouvais tenir encore une quinzaine de jours au régime actuel. Je vais mettre de la paille dans les râteliers dehors pour assumer la transition alimentaire car l'herbe va être violente. Cela me laissera quelques bottes de foin pour les derniers vêlages et au cas où... Disons pour faire simple que j'ai réussi à gérer les stocks au plus juste. Un énorme merci au programme sous exel de mes enfants !
Côté travaux, le beau temps nous a permis d'être à jour. Samedi j'ai fait le second apport d'azote sur les céréales. Puis la coop est venue pour le désherbage. Je finis en beauté ma carrière car le diagnostic des adventis a mis en évidence qu'un tiers de ces surfaces n'avaient pas besoin d'un désherbage chimique. C'est le résultat des techniques employées cet été et cet automne, qui ont été rendues efficaces avec l'hiver sec. Pour le reste, ce sont les clôtures qui vont m'occuper ce mois avant de passer aux fumiers pour faire du compost...
Gros bémol de cet hiver, des vêlages en retard. Il m'en reste une douzaine et je crains que les derniers arrivent bien tard. J'attendais cette fin qui marque vraiment la fin de l'hiver et le retour de ma liberté. Depuis six mois, je répète que le dernier vêlage marquera la quasi fin de ma carrière même si je resterai paysan encore quelques mois. Mais en attendant, je suis toujours au régime surveillance à 4 ou 5 heures, donc une fois par nuit au moins, je me lève... De même, je ne peux pas m'éloigner de la ferme plus d'une demie journée. Décidément, mon métier joue les prolongations, et avec la fatigue, je suis crevé. Même si j'essaye de ne rien laisser paraître.