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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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27 juin 2020

Deux raisons de regarder cette "faute à l'Europe"...

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Il y a très peu d'interviews que je regarde en replay jusqu'au bout pour bien m'en imprégner. C'est le cas de la dernière de "la faute à l'Europe" avant l'été ! Je n'ai pas pu regarder la diffusion d'avant-hier soir, la faute à un film déjà commencé. J'ai donc visionné le streaming hier matin sur le site de Franceinfo. J'ai vraiment apprécié à la fois la forme de l'émission et le fond.


Il y a bien des pilotes dans l'avion "Europe" !


D'abord le fond : Les médias français l'ont effleuré. La reprise économique de notre pays, suite au COVID, viendra du nouveau pragmatisme européen ! J'ai déjà lu, que les anglais n'étant plus là, les choses bougeaient... Le général de Gaule avait sans doute raison. On va peut être enfin comprendre que le monde a changé. On a quasiment pas parlé en France de la rencontre UE/Chine qui marque pourtant une virage à 180° de la politique étrangère de l'UE. Celle-ci abandonne sa "naïveté" pour adopter une attitude plus ferme et exiger la réciprocité en matière commerciale. Cela aura d'autres conséquences que les seuls rapports avec la Chine et j'attends, avec presque impatience, de savoir si cette même fermeté s'exercera vis à vis des anglais ? Nos extrêmes, français comme anglais, aiment cultiver l'idée d'un retour à la grandeur passée de nos deux états en omettant d'évoquer la fin de nos empires. L'époque coloniale et ses facilités douteuses est révolue, le poids de nos nations respectives est devenu secondaire dans le monde. De plus, le monde a quitté celui de la bi-polarité Est/Ouest de l'après guerre pour aller vers de grandes zones d'influences économiques. Chine et USA s'affrontent économiquement , la Russie tente de reprendre pied sur la scène mondiale. L'Amérique du sud, l'Inde et autres grands pôles vont monter en puissance. L'autonomie de décision et de gestion ne peut plus s'appuyer sur un seul état européen mais nous oblige à nous rapprocher.


La crise du COVID a mis en évidence cette réalité, notre système de santé français, se prétendant le meilleur du monde en Février, s'est révélé totalement dépassé car dépendant des fournitures chinoises, en médicaments et masques par exemple... Si on extrapole à d'autres secteurs, le réalisme économique est criant : Nous ne sommes plus maître de notre destin. Il nous faut réagir et on ne peut le faire qu'à l'échelle européenne pour être efficace . C'est l'EURO qui peut nous permettre, je l'espère, de limiter les dégâts de la crise sur le plan économique ! Heureusement que nous ne sommes plus au franc, sinon... Et c'est là un autre virage européen majeur : " Le droit est une garantie pour les citoyens mais on doit rester flexible dans son interprétation, réaliste face aux situations !"


En clair, en gestion monétaire, la rigueur ne doit pas conduire à l'effondrement économique. La mutualisation de la dette est un acte majeur de solidarité si ce n'est fondamental au vrai sens du terme ! Le plan de relance de 750 milliards d'euros peut jouer le même rôle que le plan Marshall ! On parle de subventions aux états, qui logiquement, devraient redescendre aux entreprises, aux collectivités  et aux particuliers. Par exemple, la transition vers une certaine autonomie énergétique peut alors devenir réalisable à court terme. A condition que le système sur-administratif français ne freine pas voir ne bloque pas tout le processus...


Je suis obligé d'ouvrir une parenthèse à ce niveau pour expliquer mon propos par l'exemple: Dans les années 90, l'Europe a donné des subventions d'investissements aux agriculteurs. Pas de dossiers à remplir, ni d'études à fournir... Il fallait simplement justifier l'achat d'un équipement par une facture acquittée et quelques lignes expliquant l'utilité du choix de cet achat pour la ferme. Je l'ai utilisé pour acheter un couple aplatisseur/mélangeuse de céréales avec un système de pesée et d'arrêt automatique. C'était le top de l'époque, l'informatique ne s'y intéressait pas encore. 25 ans après, cet équipement a été repris par mon successeur sur la ferme ! J'ai ainsi pu transformer toutes mes céréales en aliment pour mes animaux, avec la seule énergie électrique ! De plus, techniquement, économiquement et côté simplification du travail, cela a été un vrai progrès... A l'époque, c'était encore le choix du tout maïs qui prévalait ou de tout livrer pour racheter ensuite ces propres céréales. Donc, sans la liberté de choix accordée au moment de l'attribution des subventions, je n'aurai pas pu le faire car déjà à l'époque les revenus de l'élevage ne permettait plus de couvrir un autofinancement complet d'investissements... J'espère donc que, quelques soient les acteurs, on lâchera la bride en donnant la possibilité d'innover dans les investissements à chacun. Dans le secteur agricole, je suis certain que les paysans ont des idées qui s'avéreront très efficaces au regard de la lutte contre le réchauffement climatique, sans passer par l'aval de tous les organismes intermédiaires...


D'autres sujets sont abordés dans l'émission ! L'Europe a mis sur la table le double de la somme qu'a pu mettre Mr Trump pour la recherche sur le vaccin contre le Covid. Aucun état européen aurait pu le faire individuellement à un tel niveau. C'est la garantie pour chaque européen d'avoir accès au vaccin dès qu'il sera disponible. C'est la force d'une union et d'un marché de plusieurs centaines de millions de citoyens comparé à une population de quelques dizaines de millions...


Ces changement ne s'arrêteront sans doute pas là. J'espère donc que l'alimentation, donc l'agriculture, sera à nouveau au centre des préoccupations européennes et que la PAC ne sera plus abordée sous le seul angle budgétaire comme ces dernières décennies...

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