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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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9 juillet 2020

Verts contre ruraux ? 1/4

Comment je suis passé d'un certain optimisme à une grande inquiétude pour l'agriculture, en quelques jours !


C'est une chance extraordinaire d'avoir pu passer le confinement à la campagne ! Nous avons eu sur le plan météorologique l'été en avril-mai ! Un bonheur pour les confinés, un surcroît de travail pour les paysans qui ont du réaliser des travaux au pas de course. Une statistique, que je n'ai pas gardé malheureusement, montre que la profession agricole, est la catégorie professionnelle qui a le plus travaillée ! Je le répète, c'est la météo qui a commandée, à l'image du travail exceptionnel des abeilles ! De plus, il est vrai que sur les routes , les tracteurs n'étaient pas gênés par la circulation...


Pratiquement, ici, toutes les maisons secondaires étaient pleines pendant le confinement. Si les 15 premiers jours, les citadins devenus ruraux par obligation  vivaient discrètement. Doucement, beaucoup d'entre-eux ont profité du moment pour s'intégrer aux mouvements de solidarité locaux, que les chaînes de télévision ont largement ignorées. Ce qui s'est vécu alors est formidable et mis à part quelques incidents mineurs sur lesquels je reviendrai, l'heure était au consensus face au danger. Les liens se sont resserrés, les néo-ruraux du confinement ont cherché les produits locaux et des contacts se sont noués, fait d'authenticité et de respect mutuel. Globalement, on a redécouvert l'importance de ceux qui nous soignent, qui nous nourrissent, qui nous approvisionnent... En sus des soignants, tout le monde était heureux que commerçants, caissières, routiers bossent malgré les risques, sans aucune protection les premiers jours ! On a aussi noté l'abandon de poste d'une partie des agents de la fonction publique qui a complètement occulté, fort injustement, l'autre partie qui a assumée !!!! Bref, il régnait une atmosphère particulière qui personnellement m'a conforté dans ce qu'il y a de bien chez les humains ! On avait l'impression que "l'église retrouvait sa place au milieu du village" ! Nos dirigeants évoquaient la nécessité de réfléchir à l'indépendance de notre approvisionnement "santé", alimentaire... Bref, ceux qui travaillaient se sentaient indispensables... Pour l'agriculture, on parlait de secteur stratégique. Nous étions réconcilié avec la société même si les activistes verts essayaient, sans grand succès, de casser l'ambiance...

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Pendant cette période, j'ai réussi à prendre beaucoup de recul par rapport à l'information télévisuelle. Côtoyant une soignante de terrain, j'ai été très vite lassé de la niaiserie des débats permanents sur les chaînes en continu, en particulier concernant l'interêt de tel ou tel traitement. Que ce soit pour la méthodologie des études médicales qu'elle me décrivait ou que ce soit de ma petite expérience d'éleveur, il me paraissait aberrant que l'on traite de la pertinence de ces études à la télé, sans compter les faux espoirs entretenus. Le pire a été atteint avec des sondages pour déterminer quels sont les bons traitements. C'est nier la compétence des médecins et scientifiques. Il faut dire que les centaines de "spécialistes épidémiologistes", aux avis contradictoires intervenant chaque jour ajoutaient à la confusion.  Ils nous exaspéraient tandis que les messages simples, de bon sens, ne passaient pas. Les hauts fonctionnaires, aussi zélés qu'imbus de leur fonction, ne voulant pas admettre leurs erreurs, n'ont pas arrangé les choses, en affirmant des contre-vérités. Cela en dit long sur le fonctionnement de notre société, sur la prise en otage de l'opinion pour tenir les audiences, sur la transformation en prétendu lanceur d'alerte de n'importe qui. Nous suivions juste les évolutions journalières dans  la région et Mme recevait les consignes et échangeait des conseils entre collègues !!!


Cette situation originale a pris fin avec l'annonce de la vente des masques en grandes surfaces! Je l'ai pressenti en écrivant ici. "Le monde d'après" redevenait "le monde d'avant" ! Et malheureusement, cela se confirme de jours en jours.


Quelques jours après l'épisode des masques, des remous très forts ont suivi cette entrée en lice des GMS. Mr Leclerc relançait la guerre des prix. Son credo ; "vous avez perdu 16 % de revenu , je vais vous les rendre en baissant les prix !" C'est séduisant et simpliste. Simpliste car pendant le confinement, la nature des dépenses a changée. Ce sont les hôtels, restaurants et autres activités de loisirs ou culturelles par exemple,qui ont perdu un chiffre d'affaire conséquent, et ce définitivement. Ce sont les vrais perdants. Les GMS, elles, ont vu les leurs augmenter, du moins pour les meilleurs d'entre-elles. Mais la guerre est relancée, tous les arguments sont bons ! Sur les radios, dans chaque spot publicitaire, il est courant d'avoir des messages de deux ou trois enseignes  de distribution, cela de façon régulière et constante, chacune vendant moins cher que l'autre... Pour financer cela, il faut des marges énormes. Cela confirme ma réaction de l'épisode "masque" : Le prix coûtant évoqué est un leurre car la pub est une charge ! Pour alimenter cette guerre, les paysans, comme avant, sont mis à contribution. Finie la parenthèse COVID, il faut à nouveau voir les prix baisser à la production... Déjà, lactalis anticipe les prochaines négociations pour le lait, même si le groupe a fait des choix d'investissements énormes à l'étranger que paie les éleveurs français... Les exemples ne manquent pas !


Fin de la période de mise en valeur de l'agriculture locale, retour aux vieux démons. Le salut de l'agriculture française ne viendra pas des GMS. Et celles qui avaient misés sur la proximité doivent y réfléchir à deux fois aujourd'hui. Deux autres événements seront lourds de conséquences et méritent quelques explications...

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Commentaires
O
J'ai complètement arrêté de regarder les journaux télévisés il y a plusieurs années. Ça me stressait inutilement. Et depuis près d'un an, je ne regarde plus que des séries pour me détendre et des documentaires à la demande. Mais j'ai tendance à accéder à l'information en navigant sur les réseaux sociaux et donc je suis soumis à un biais de sélection. Mais peut-on avoir une information non biaisée ? Globalement, dans la presse comme sur les réseaux sociaux, les avis, débats, informations se focalisent sur les personnes, voire les personnalités, dans les deux sens du terme, plutôt que sur les idées.
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