Une étincelle d'espérance dans ce monde bien terne
Dans le droit fil du billet précédent, je vais profiter de ces quelques lignes pour remercier à distance ceux qui ont eu le culot de tirer un feu d’artifice à Lyon avant-hier soir. D’habitude, je ne suis pas du côté des contrevenants, mais là, je déroge à mes habitudes…
D’abord il faut se souvenir de l’origine de la fête des lumières. Au moyen âge, Lyon se place sous la protection de la vierge Marie en promettant de lui rendre hommage chaque année… Cela se traduit entre autres par les lumignons posés aux fenêtres ! Cela est assez unique est magnifique.
Depuis quelques décennies, cette fête s’est transformée pour offrir de formidables spectacles mettant en valeur de multiples monuments et facettes de la ville. Cela vaut le coup d’œil et attire une multitude de visiteurs. La foule est immense et il est difficile de progresser dans les rues !
Avec la crise de la COVID, il est normal que cette dernière partie ait été annulée. On sait que les virus adorent les concentrations de victimes. Mais les lyonnais n’ont pas oublié les origines de la fête et en cette année si particulière, ils ont voulu le manifester ! La fête des lumières, c’est une fête de l’espoir. Quand tout semble être noir, pour les croyants ou non croyants, c’est l’expression qu’un avenir meilleur est possible.
Au moment où tout le monde s’interroge sur notre futur immédiat, avec des fêtes de Noël compromises, avec ces mesures coercitives dont on ne voit pas le bout et dont plus personne ne comprend le sens, la fête des lumières, même en étant à 160 km, c’est un brin de ciel étoilé. Les lyonnais nous ont envoyé ce beau message avec les lumignons. Mais mieux, le feu d’artifice, à mes yeux, est le geste d’optimisme, l'étoile filante, qui nous manque tant depuis des mois. Aucune des interventions fleuves de notre président ne m’a apporté ce brin de réconfort : Comme au moyen-âge, nous sortirons de cette peste !
Aucun homme politique n’a compris que nous attendons autre chose que l’éternel « avec la COVID, il est interdit de… » Hier, il n’y a eu aucun rassemblement qui puisse propager la maladie. Les feux ont été tiré avec brio sans prendre aucun risque d’incendie apparent. Quand on voir les images, on se dit que la confusion avec une attaque terroriste était impossible, même pour un nul comme moi.
Mais la froideur administrative ne peut admettre d’être prise ainsi en défaut. L’ego du préfet en a pris un « sacré » coup. C’est vrai que ce ne sont pas les discours préfectoraux, comme ministériels, qui nous mettent du baume au cœur, ni ceux des ARS. Le maire semble lui aussi vexé d’être pris en défaut de soutien actif au moral des lyonnais. Résultat, les deux portent plainte contre les contrevenants ! Il est vrai que la police n’a que cela à faire en ce moment, que la gestion des quartiers difficiles est exemplaire à Lyon, Villeurbanne et autres, que les samedis sont tranquilles dans les centres villes… « La république a été mise en danger » par la faute de ceux qui ont osé respecter le beau message de la fête des lumières, c'est à dire donner une étincelle d’espérance au terne monde COVID que nous réserve notre chère administration ! Moi, c’est ceux-là que je veux remercier. Et j’espère que les policiers sauront ne pas faire de zèle ni d’exploits pour retrouver les prétendus faux-coupables ! Sinon, ils n’auraient plus aucune excuse de laisser les black-bloks répéter chaque semaine leurs vraies dégradations mortifères, faute de les identifier …