Pansement ou coffrage ? C’est selon son métier !

Mme PH m’a fait sourire ; « il y a un oiseau posé sur ton pansement ». En regardant je lui dis qu’il s’agit d’un plastique. « Comme j’ai coupé le bidon en deux, même avec les cornières qui me permettent de rapprocher les deux côtés, je suis obligé de mettre deux plastiques pour que le coffrage soit étanche ».

Faut-il parler de coffrage ou de pansement ? Un peu des deux en fait. Coffrage pour retenir le béton. Pansement car l’objectif est de réparer le poteau porteur. Mon père a bâti ce hangar il y a 50 ans. C’était le temps où la débrouillardise paysanne était encore possible, bien avant les permis de construire. Lors de la dépose de la ligne électrique qui allait au « Benchot » le long du bois, il avait récupéré les poteaux. Il s’en est servi pour supporter la charpente. On appelait ce bâtiment le hangar à paille. C’est là qu’on a stocké la paille du Cher 1976 par exemple. Il a reçu l’année suivante des bottes rondes pour la première fois . En 2003, j’y ai logé les bottes carrés de paille venant de Picardie. Puis a servi au stockage de fourrages jusqu’à la construction du grand hangar. Depuis, j’y logeais du matériel. Bref, un hangar simple, polyvalent et très utile depuis sa construction…

Il y a 10 ans, j’ai fait remplacer les tôles ondulées sur la face cour par des tôles laquées rouges. Il y a deux ans, j’ai fait enlever la toiture d’une ferme pour dégager un passage vers les stabulations et créer un accès pour les animaux sans passer devant l’autre hangar à matériel. L’idée était de doubler en accès permanent la stabulation avec les parcelles sous l’étang au printemps ou à l’automne. Mais j’ai manqué de temps pour le faire. Je le réalise maintenant pour terminer la séparation entre la cour de ma maison et le reste de la ferme.

Le défaut des poteaux électriques utilisés comme cela est qu’on effrite le béton à chaque fois qu’on touche, même légèrement, avec un outil. Cela arrive tout le temps avec nos engins de plus en plus larges. La ferme mesure 3,20 m, taille de travail de la plupart des outils actuels ici. Il fallait donc solidifier les bases. Le coffrage est compliqué à faire car il doit être rond pour réduire au maximum l’emprise sur la largeur de la ferme. Donc le bidon est pratique mais présente un inconvénient. Pratique car je le démonte à chaque hauteur de coulée pour le rehausser. Inconvénient, la tôle est assez fine et se déforme à chaque utilisation. J’ai vite compris que je ne pourrais pas avoir un résultat lisse, régulier et droit de haut en bas. Il faudrait un coffrage lourd, plus long, qui soit plus large pour le régler. Je pensais m’arrêter à 1m mais je me suis dit que ce serait plus sympa de monter…  J’ai donc pris le parti de dévier de la verticale à chaque coulée. Cela donne un effet original. Je me suis souvenu d’Astérix et Cléopâtre. Mais l’avantage est que c’est du béton et qu’il est armé au centre, l’effondrement n’est pas pour demain.

Version couleur murs

                                                                                                                           couleur toit grange

Pas facile d’évoquer ce genre d’originalité sur un permis de construire, heureusement inutile dans ce cas. J’ai donc envie de parler de customisation du hangar. Je réfléchis maintenant à la suite. J’ai envie de peindre le béton. Que faut-il faire ? Utiliser des peintures de façade et faire croire à une colonne ancienne qui aurait subi les assauts du temps ? Jouer sur les formes de bidons pour les peindre de différentes couleurs ? Faire du street-art avec des bombes ? Comment sortir des sentiers battus et donner une touche sympa au poteau, en sachant que les deux autres faces du hangar, à l’arrière et sur le côté, seront bardées en planches de bois ?

Choix de deux ou trois couleurs déjà présentent dans la cour !

Vos suggestions seront les bienvenues. Quant au choix des mots entre pansement coffrage ou coffrage pansement, je vous laisse libre. Chaque métier déteint sur les mots employés, Larousse ou Robert admettent souvent les images…

Comments

[Jacques]

Marrant le destin de ces poteaux électriques.

Dans mon enfance dans le marais vendéen, ils étaient souvent récupérés pour faire des "ponts" entre deux champs (le marais fait que les champs sont entourés de fossés, non de haies).

[Youpi]

Vous avez des petits enfants, je crois?

Qu'en pensez vous de leur laisser la possibilité de peindre le poteau, ou au moins de faire les dessins (charge à vous de faire l’exécution)?

Vous allez prendre votre retraite si ce n'est déjà fait (j'ai oublié...). Il pourront dire: "c'est nous qui avons peint le poteau de grand-père". Et vous sentirez leur présence chaque fois que vous passerez à coté du poteau.



Ca ferait une belle continuité d'ailleurs:

Poteau récupéré par votre père, solidifié par vous, mis en couleur par les petits-enfants.

Peut être juste faire la base dans une teinte uniforme (sur leur suggestion) ou la laisser nue puisque les engins sont susceptibles de l'abîmer.

[Cornus]

Je propose de choisir deux couleurs de peinture bien tranchées et d'alterner de haut en bas à chaque hauteur de seau-coffrage. ou alors crépir le béton de amnière assez grossière avec un béton coloré couleur pierre et enduit (gris ocré).