Meilleure année 2021 à vous tous et à vos proches…
La vaccination s’annonce comme un printemps où nous pourrons nous redécouvrir après un long hiver sanitaire débuté fin février 2020 où l’on s’est mis en quarantaine en se protégeant… Notre famille espère pouvoir organiser une méga fête cet été, loin des soucis actuels, une fois que chacun aura pu recevoir les deux précieuses doses…
Mais on ne peut tourner la page 2020 sans faire un petit bilan, ne serait-ce que pour garder une trace de cette année si particulière !
Qui aurait pu prédire, il y a un an jour pour jour, qu’un des plus petits organismes vivants connu sèmerait une telle pagaille et mettrait à mal l’organisation de notre société ? Il faudra bien un jour analyser les erreurs et les manquements majeurs qui ont amplifié le chaos et en tirer des leçons !
Mais aujourd’hui, je voudrais commencer par rendre hommage à tous ceux qui ont tenu notre pays et ce ne sont pas ceux que nous avons vu régulièrement à la télé. J’ai vécu mes derniers mois de mandat municipal, prolongé, en découvrant la vraie nature des personnes de la commune. Il est risqué d’en citer mais je ne peux oublier quelques moments forts de 2020 !
D’abord il y a eu l’angoisse des soignants que je côtoie au quotidien ou qui font tourner notre EHPAD, ou le cabinet médical, ou qui nous transportent vers les hôpitaux et spécialistes que nos ARS ont chassés de nos contrées… Ils ont dû faire face aux pénuries de protections minimales. Ils partaient chaque matin assumer le fonctionnement des structures ou les urgences dans des conditions plus que précaires, la boule au ventre ! Le système D et une immense solidarité gratuite a fonctionné dans nos campagnes ! Dès le départ, le bon sens sanitaire a suppléé aux carences administratives, sans attendre les directives des hautes autorités ! J’ai du mal à pardonner à nos dirigeants nationaux, à l’administration régionale qui les représente, préfets et ARS par exemple, dont l’orgueil et l’arrogance, encore aujourd’hui, ont prévalu et prévalent dans les discours ou les communiqués presse ! Et qui nient encore ces pénuries. Bien planqués dans leurs bureaux, ils ont envoyé les bons soldats au front, leur faisant prendre un maximum de risques, ce qui a coûté la vie à beaucoup par manque de prévoyance ! J’en veux aux discours incroyablement naïfs sur les masques par exemple. Un mea culpa aurait été un minimum. Reconnaitre ses fautes,face à une situation inédite, aurait sans aucun doute évité la défiance actuelle face à la vaccination. Rien n’a changé, les mêmes sont en place. On renforce ces structures inefficaces au lieu de renforcer les effectifs actifs sur le terrain !
Ensuite il y a eu le courage de tous ceux qui ont continué de travailler avec là encore un manque de moyens de protection désespérant. Qui se souvient des films plastiques tirés sur des baguettes scotchées aux comptoirs des magasins pour des commerçants ou caissières terrorisés par l’exposition aux risques ? Je n’oublie pas les menaces de clients qui ne voulaient pas respecter le quota de clients par magasin, insultant ceux qui rappelaient les règles simples de bon sens. Ne pas oublier les pénuries de pâtes ou de papier toilette, créées par des comportements individualistes… Qui a noté le mépris vis-à-vis des chauffeurs routiers, vitaux pour la logistique du pays, qui ont été abandonnés lors des deux confinements pendant 10 jours au moins ? Réduits à la gamelle dans les cabines de camions, aux toilettes et douches fermées, ce sont les grands oubliés des remerciements présidentiels d’hier, comme d’autres il est vrai ! Les leçons n’ont pas servi et cela a recommencé avec la fermeture de la frontière anglaise pendant qu’on festoyait pour le réveillon de Noël ! Mais ce qui m’a le plus marqué dans mon village, c’est le courage de ceux qui ont continué leurs activités professionnelles tant bien que mal pendant que d’autres se planquaient pour des motifs futiles profitant du prétendu principe de précaution tout en touchant la totalité de leur paie ! Tandis que d’autres encore, auraient voulu travailler mais ne pouvaient le faire et touchaient un chômage partiel, donc des revenus partiels…
Enfin, il y a eu ceux qui travaillent quoiqu’il advienne. Je pense aux agriculteurs et à tous ceux qui les entourent. Les vétos ont continué de soigner, même de nuit. Les fournisseurs ont fourni, tant qu’ils arrivaient à s’approvisionner, aux réparateurs... Je repense aux pompiers qui ont dû intervenir sur un feu majeur sur notre commune en plein confinement et qui ont assumé sans état d’âme. Je pense aux gendarmes qui essayaient de ne pas simplement verbaliser bêtement mais d’éduquer, avec des récalcitrants inconscients des dangers qu’ils faisaient courir aux autres… Pardon à tous ceux que j’oublie !
Mais je retiendrais de cette année que la solidarité et la bienveillance ont pallié à tous les manquements administratifs. Je pense aux voisins qui portaient une attention particulière aux plus faibles, dont les enfants étaient interdits de séjour donc de leur venir en aide. Je pense aux couturières spontanées qui ont remis en marche les machines pour coudre des masques et des blouses avec les moyens du bord. Je suis amer qu’on les ait ensuite écrasé de mépris lorsqu’enfin la chaine de logistique d’approvisionnement a pu être rétablie à grands frais. C’était par pur mercantilisme des grandes surfaces et du commerce en ligne, mais il faut admettre qu’ils sont bien plus efficaces que nos administrations !
Car je crois que la grande leçon à retenir est que l’état, dit providence, en voulant tout contrôler, a montré ses limites et d’énormes carences ! Face aux décisions contradictoires de la politique jupitérienne, aux propos hors sol de directeurs nationaux cherchant à masquer les lacunes de leurs décisions antérieures, d’administratifs locaux qui ont joué aux adjudants de caserne pour endosser un costume qui les dépassait, la plupart des ruraux ont gardé la part de bon sens qui a corrigé les errements de notre bureaucratie envahissante. Mais ce faisant, la perte de crédibilité de l'appareil d'état les a poussé dans les bras des contradictions des prétendus spécialistes qui inondaient les chaines télé ou les analyses d’éditorialistes se croyant détenir la vérité absolue alors que le virus est bien plus malin qu’eux.
Tentative d'organigramme de la santé en France (ARS au lieu de ARH, la grande réforme pour prendre la main sur toute la santé et pas seulement l'hôpital). Il faut ajouter le haut comité scientifique, Mr vaccin...
Ce bon sens est à la fois réconfortant et inquiétant. Réconfortant car en cas de crise majeur, on a la certitude en campagne d’arriver à faire face quoiqu’il advienne. Inquiétant car la bureaucratie continue d’accentuer sa pression pour le brider. Les réactions d’exaspération s’amplifient. Au lieu d’y répondre positivement, de tenir compte des spécificités locales, un sentiment de répression progresse. Par exemple, 1 km en forêt ou dans le bocage n’a pas le même sens qu’un kilomètre en centre-ville. Le nombre de personnes croisées, donc le vrai risque sanitaire, n’est pas le même ! Mais au nom d’un prétendu égalitarisme on n’a pas fait de différences. Un pompon a été atteint avec les commerces essentiels et non essentiels, puis les rayons essentiels et non essentiels… Mais on n’avait pas encore touché le fond. Le pire a été atteint quand nos préfets ont interdit la pêche dans le kilomètre mais autorisé les battues, pas la chasse à l’affut, hors périmètre ! Pour qui connait les trois pratiques, c’était un contre-sens absolu en terme de risque sanitaire, mais il ne faut pas déplaire à Jupiter, le nouveau patron des chasseurs !
Pourquoi écrire cela au risque de passer pour un opposant politique ?
J’ai voté Macron, je ne m’en suis pas caché. Je pensais qu’il ferait rempart aux extrêmes. Je pense que c’est un échec. La réforme des réformes dont notre pays a besoin, c’est une réforme profonde de notre haute administration. J’espérais une autoréforme intelligente. Elle n’arrivera pas. L’épisode des masques, puis l’échec total de la stratégie test-isolement, l'absence de stratégie efficace des tests, l’incapacité à monter en puissance médicale pour la seconde vague pourtant si prévisible, l’arrivée quasi-certaine sans doute plus violente avec le variant anglais d’une troisième sans que rien ne change sont à désespérer. Les gesticulations médiatiques du ministre de la santé ressemblent à un moulin à paroles dont on aurait perdu le contrôle. Le monsieur « vaccin », sans doute un spécialiste incontestable de l’ARN je crois, parait complétement dépassé par les événements. Au lieu de vite corriger le tir, le pouvoir s’enferme dans une logique infernale de croire qu’il a raison contre tous. Il n’y a plus aucun débat constructif tout se décide dans une cellule de crise restreinte, secrète, digne d’un régime totalitaire. Cette réforme n’arrivant pas, alors que tous les citoyens ont conscience de sa nécessité, je crains le pire. Au mieux on attendra les élections au pire ce sera une révolte très violente ! Et au final, nous pourrions nous retrouver avec des dirigeants issus des extrêmes dont on voit la difficulté ensuite à se débarrasser comme aux USA. La gouvernance d’un pays par élimination d’une opposition crédible et par sondage, avec comme seul objectif la réélection, à tous les niveaux, est mortifère pour les démocraties. Il faut arrêter de rejeter la faute sur les autres au plus haut niveau et se remettre en cause. Mais il faut du courage, couper les branches mortes pour redonner un espoir et une direction au pays. Les auto-tests et la vaccination sont des opportunités extraordinaires pour le faire. Encore faut il choisir les bonnes personnes aux bons postes, sans calcul politique en acceptant même d’être en retrait. Les citoyens restent des gens responsables, il n'y pas eu de débordements généralisés cette nuit de saint Sylvestre. Non pas parce qu'il y avait des policiers dans les rues mais parce que, globalement, comme autour de moi, les gens étaient conscients des enjeux. Il reste un peu plus d’un an pour réussir, moins si on considère que la période électorale est une période stérile !
Nous sommes à un moment de bascule, où un simple petit virus peut redonner un sens commun à notre société ou au contraire nous plonger dans le chaos. Nous avons la chance de vivre à une époque où les progrès scientifiques peuvent apporter des réponses rapides aux défis qui sont devant nous. La covid peut être maintenant vaincue dans un délai rapproché. Le réchauffement climatique peut être limité à condition d’être pragmatique et non pas défaitiste ou idéologique !
Oui, en 2021, nous pouvons croire en l’avenir et réussir ! ou sombrer !
PS du 2 janvier : Ce billet est mieux écrit que le mien, il est très complet et surtout propose des solutions