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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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7 avril 2021

Gel encore et encore. ..

La nuit va être longue encore chez les viticulteurs, arboriculteurs, maraichers et même céréaliers... Hier matin, les températures sont descendues à -3°C officiellement ! Ce matin c'était -4°C. Les prévisions étaient au-dessus, -2°C ou -3°C, donc celles de ce soir pour demain matin restent inquiétantes. Je précise que ces températures sont relevées à 2 mètres du sol et que la station de mon village est située sur le château d'eau donc il est difficile de savoir ce qu'il en est au niveau du sol, donc des plantes, ni dans le fond de la vallée de l'Arroux !

J'ai une pensée pour tous les paysans qui voient se jouer leur année de récolte ces quelques nuits ! Notre métier est fragile, on parle souvent de performances, de compétitivité comme si on pouvait tout contrôler. Malheureusement rien ne marche comme cela, les aléas sont trop nombreux. Ce soir, une nouvelle fois, il reste à souhaiter que dame nature soit moins sévère que ces deux derniers jours...

Prévisions 8 avril

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O
Le site meteociel donne les températures minimales enregistrées dans les dernières 24h. On a frôlé les -5 dans le dijonnais. La météo prévoit 18 degrés en journée demain, gelées et neige en début de semaine prochaine. Le printemps est chaotique dans nos plaines. Dans mon village, il y a eu abondance de cerises en 2020 et 2019, et aucune les deux années précédentes. Je suis très pessimiste pour cette année concernant les cerises, prunes et pêches. Déjà que les abeilles étaient rares dans les arbres fruitiers en fleurs même lors du record de chaleur d'il y a une semaine...<br /> <br /> Il y a toujours eu des années catastrophiques, me rappelle le paysan de 98 ans avec qui je discutais souvent avant que l'épidémie de CoVID me pousse à garder mes distances (on cumule...). Il se rappelle d'un mois de mai ou toutes les cultures ont gelé. Il n'y a pas eu de récolte. Il se rappelle de deux années consécutives presque sans récolte pour cause de gel et de pluies incessantes, à une époque où il y avait une récolte d'avance dans les greniers des fermes et des économies cachées pour faire face au pire. Une époque bien différente de celle d'aujourd'hui, où beaucoup d'enfants mourraient avant d'atteindre l'âge adulte et où les gens étaient continuellement harassés de travail, soufraient souvent physiquement (carences, faim...), où des familles entières pouvaient être décimées par la tuberculose en une année. Et pourtant il semble regretter cette époque. Ce n'est pas mon cas. Je n'aurais pas souhaité vivre cela. Mais je crois que nous faisons une grave erreur en sacrifiant les petites exploitations agricoles qui ne peuvent plus survivre aux aléas dans une société de flux tendu qui n'a jamais été aussi nantie mais dont les hôpitaux sont saturés au point de bloquer toute l'économie et une partie des soins de toutes natures.
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