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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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24 septembre 2022

Précautions d’hiver…

Je rentre un maximum de bois… J’ai attendu la fin des grosses chaleurs pour le faire. Le bois, on peut en parler. C’est un vrai exercice physique. Beaucoup de villageois en faisaient auparavant… Puis, par facilité, cela s’est perdu. Je ne peux pas m’équiper à titre individuel pour acheter du matériel perfectionné, cela coûterait plus cher que l’électricité ou le fioul du chauffage. Donc, il reste l’huile de coude ! Ce n’est pas marrant, mais il n’y a pas d’autre solution.

 En sciant et empilant ces derniers jours, j’ai eu l’occasion de méditer. Pourquoi l’habitude de faire son bois a quasi disparue ces 30 dernières années ? D’abord, il y a la facilité. Il n’y a pas photo quand on compare le branchement d’un radiateur électrique ou faire remplir sa cuve à fioul, à passer des journées d’hiver à couper du bois. J’ai été le premier à le faire. Ensuite, il faut de la patience comme toujours avec dame nature. Pour avoir un bon bois de chauffage, il faut qu’il sèche un minimum de 2 ans. Mais plus d’années ne fait pas de mal. J’insiste sur cette notion qui fait qu’il faut prévoir et s’inscrire dans un temps long ! Aujourd’hui, on gère tout au jour le jour. Puis au bout de deux ans, il faut le couper et le rentrer à l’abri car on ne peut pas mettre dans une chaudière ou un poêle du bois mouillé extérieurement par une pluie. Un boulot dur car il faut scier puis empiler dans un endroit pas toujours accessible… Et surtout, il faut un local pour stocker ce qui n’est pas prévu dans les constructions récentes…

 Les freins sont donc de diverses natures. On ne peut passer sous silence les choix de l’état pour lequel la taxation de l’énergie est une manne financière énorme. Il y a aussi le jeu des contraintes administratives indirectes qui freinent ou interdisent des constructions légères pour stocker en obligeant à passer par les permis de construire. Il y a les contraintes imposées par des normes qui peuvent conduire à interdire certaines remorques ou tracteurs pour rouler le bois… Enfin, il y a les gênes diverses au voisinage comme le bruit d’une scie ou le tas sur le trottoir le temps de rentrer le bois dans la cave. Bref, rien n’est fait pour favoriser ce combustible.

Mais il y a aussi un frein psychologique ou sociétale, je ne sais comment le définir. L’air du temps conduit plus à aller à la salle de sport que de pratiquer une activité physique productive contraignante ! Les jardins potagers ont été transformés en pelouses (il suffit de regarder les cartes postales anciennes de nos communes), faire du bois est trop pénible car il faut y aller par temps de gel ou de chaleur… J’ai lu cette semaine des articles où chacun se plaint de la flambée du prix du bois et surtout des pellets et pleure la facilité perdue. On préfère quémander une aide de l’état que de prendre une tronçonneuse ou charger une remorque ! Comme il est plus facile de critiquer ceux qui bossent alors qu’on rechigne devant des activités trop pénibles. On a pris l’habitude du tout pas cher sans se rendre compte, ni prendre en compte la pénibilité du travail nécessaire pour produire ! Plus je suais cette semaine, plus je pensais à cette idée aberrante de certains politiques qui prônent une société de la paresse. Facile quand on exploite et profite du travail des autres, les agriculteurs en savent quelque chose.

Je reconnais que pour les citadins, c’est compliqué. Dans nos communes rurales, il y avait une possibilité d’affouage. Faute de candidats, cela a été perdu. Mais ce n’est peut-être pas irréversible. Je constate que les messages de nos grands dirigeants passent bien dans nos campagnes. Chacun essaye d’anticiper les coupures d’électricité dont on sait qu’on sera en première ligne. Il est plus facile de couper à Toulon sur Arroux que dans un quartier de Paris ! Les répercutions médiatiques ne seront pas les mêmes. Il sera alors plus facile de revendiquer la maîtrise politique de la situation par de ces mêmes dirigeants, grâce au boulot caché des petites mains. Tout comme les ruraux essayent de limiter l’effet inflation du chauffage, en silence. Ainsi, tout autour de chez moi, je suis surpris du nombre de personnes qui ont acheté ou fait du bois.

Après l’expérience du confinement, voici l’expérience inflation où la ruralité pourrait à nouveau présenter des avantages majeurs en permettant une certaine autonomie ! Au grand dan du ministère du logement, et sans doute plus haut, où la doctrine de la concentration urbaine maximale règne en maître ! Et en parfaite contradiction avec les lois du bien-être animal où la taille de l’espace de vie est considérée comme majeure !

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Commentaires
J
Pour réchauffer ces temps anxiogènes, une petite blague que j'adore..<br /> <br /> <br /> <br /> C'est un bûcheron, en Amérique, qui doit couper du bois en prévision de l'hiver. Il a déjà abattu quelques arbres. Ne sachant quelle quantité encore couper, il demande à un indien qui passe par là :<br /> <br /> - Comment va être l'hiver?<br /> <br /> - Oh, réponds l'indien, hiver rigoureux!<br /> <br /> Du coup le bûcheron tronçonne encore. Un peu plus tard, l'indien repasse par là :<br /> <br /> - Oh, oui, hiver très rigoureux!<br /> <br /> Et le bûcheron du coup coupe encore plus de bois. L'indien encore dans les parages :<br /> <br /> - Oh là là, oui, hiver très très rigoureux!<br /> <br /> Le bûcheron, étonné, demande à l'indien :<br /> <br /> - Mais comment vous arrivez à prévoir le froid qu'il va faire?<br /> <br /> - C'est simple, dit l'indien, il y a un dicton chez nous qui dit : "quand l'homme blanc coupe beaucoup de bois , hiver très rigoureux"..
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J
Ah oui, pour entreposer le bois, nous avions des granges bien ventilées, ce que n'ont pas les maisons modernes....Entreposer 30 ou 40 stères de bois, il en fallait de la place, on en mettait partout sur des hauteurs à faire pâlir d'envie les alpinistes, c'était acrobatique pour atteindre le haut de la grange...La personne qui a racheté notre maison familiale nivernaise a décidé de se chauffer exclusivement au bois....Mais, bon, nous ne lui avons pas vendu la scie électrique, j'aurais eu trop peur pour elle... m'étonnerait qu'elle fasse son bois elle-même d'ailleurs...Me demande ce qu'elle est devenue cette scie venue du fond des âges...
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J
Affouage, je ne me rappelais plus ce que cela voulait dire. Finalement, dans ma famille, on l'a pratiqué sans peut-être connaître ce mot. Nous, on disait "faire son bois"...Je me rappelle du bois qu'on faisait chez ma mère...Entre 30 et 40 stères. Je détestais ça, essayant d'y échapper. Non pas à cause de la dureté du boulot (quoique si, c'était du boulot)...Mais, je détestais voir mes frères scier le bois avec la vieille scie, une grande scie circulaire dont mon père se servait déjà. Je m'attendais toujours à voir un bras ou une main arrachée...Quand arrivait l'après-midi, après le bon repas où ceux qui avaient aidé étaient conviés, je priais le ciel pour que le bois soit coupé et rentré sans ennui On était bien une bonne dizaine à venir, de moins en moins les années passant...Ma mère a eu jusqu'à 3 poêle à bois, ensuite, 2, ensuite un les dernières années de sa vie.<br /> <br /> J'ai un frère qui faisait encore l'année dernière son bois, l'affouage comme vous dites...Il adorait ça. Et puis, il est tombé malade et a détruit sa cheminée, construite de ses mains, il a acheté un poêle à granulés. Ca a été un crève-coeur pour lui de ne plus faire son bois...Le poêle à granulés qui était un bon compromis, n'est plus aussi rentable que ça. L'année dernière les granulés valaient environ dans les 4 euros le sac de 15kg...Cette année, à Leclerc, ils valent plus de 9 euros...Je me demande quelle sera la source de chauffage la plus rentable dans 2 ou 3 ans...L'année dernière, nous avions un poêle à granulés. Cette année, on risque d'y sentir passer avec le tout gaz..
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Y
Le sport utile en vie citadine?<br /> <br /> Ben il y a le vélo, avec les inconvénients par temps de pluie! Évidemment, pas le vélo électrique!<br /> <br /> Je rêve de me bricoler un vélo d'appartement avec dynamo pour recharger mes batteries. Sur un appareil fixe, on peut même imaginer un autre mode de stockage de l'énergie: par exemple l'appareil permet de lever un poids, qui en re-descendant entraine une dynamo. Avis à tous ceux qui rêvent de "lever de la fonte" pour se faire une silhouette d'athlète.<br /> <br /> Pour les économies d'énergie, les trucs de nos grands parents: chauffer le lit sous l'édredon, pas la pièce entière. Au lieu de bassinoire, on trouve maintenant des chauffe matelas électriques.<br /> <br /> J'avais aussi pris dans mes années dures une habitude: je mettais mes pieds sur le transformateur de l'ordinateur ou de la box internet :) Autant de chaleur récupérée.
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C
Dans l'habitation autunoise campagnarde de mes parents, il y a toujours eu du chauffage au bois par bûches et de la ressource en bois sur la propriété. Actuellement, une vieille cuisinière d'un côté (bûches de 30 cm) et un vieux poêle (bûches de 50 cm) de l'autre. Au plus, ces chauffages n'étaient allumés que quelques semaines par an, mais quand mes parents y séjournaient un peu plus longtemps, on faisait notre bois nous-mêmes, avec une grosse aide cependant des amis et voisins (qui eux font toujours leur bois de diverses manières. En particulier, on bénéficiait de la remorque et du tracteur pour le transport et de la fendeuse, bien qu'on en ait fendu au merlin, à la masse et aux coins. La scie, jusqu'à il y a 3 ans, on utilisait une vieille scie électrique à papillon un peu sous-dimensionnée. Cette année, le voisin-ami est venu avec sa grosse scie moderne sur la prise de force du tracteur avec convoyeur à bande et en moins d'une heure et demi, on a coupé ce qui aurait pris une grosse journée. Au printemps, j'ai brulé les dernières bûches des chênes abattus en 2005 (on avait fait une belle réserve et entre temps, on avait brûlé du moins vieux. Cela se garde assez longtemps à condition bien sûr que les tas de bois (en 1 m ou 90 cm) soient bien abrité.<br /> <br /> Oui, moi aussi, je suis sidéré par la vie citadine et le sport. D'ailleurs, personnellement, je ne fais pas suffisamment de sport depuis trop d'années mais quand j'en fait, il est uniquement utilitariste (jardinage, fauchage, débroussaillage, bûcheronnage...). Bon, je vois bien que dans mon entourage, même les personnes qui vivent à la campagne, bien peu de personnes font cela de manière importante. Bon attention quand même, quand on n'a pas l'habitude, manier des engins peu faire mal (pas uniquement la dangerosité des engins, mais aussi le dos après une séance de lourde débroussailleuse par exemple, j'en sais quelqque chose). Bon, je suis bavard, je m'arrête.
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