L’extrémisme féminin, réquisitoire contre réquisitoire…
C’est ma fille cadette qui m’a fait toucher du doigt, il y a 6 mois, ce qui transparait aujourd’hui dans le débat politique. J’ai cru comprendre que lors de soirées entre filles, elle défendait son père d’éleveur. Face aux questions de personnes pour qui consommer de la viande est le mal absolu, tant en termes de bien-être animal que de réchauffement climatique, je suis certain qu’elle savait expliquer. Elle et son frère sont sensibles aux idées « écolo » mais en se rendant bien compte des limites et des problèmes que poseraient des solutions trop radicales. Sans doute en souvenir de voir leur père trimer sur sa ferme ? Mais aussi du bonheur simple de l’accompagner dans la tournée des animaux en C15 ou dans les stabulations… C’est elle qui m’a dit que mon premier petit fils avait beaucoup de chance d’avoir accompagné son grand père sur la ferme et que cela manquerait aux suivants qui ne connaîtront pas cette expérience qui permet de comprendre ce qu’est la Nature et d’avoir ce lien privilégié avec elle.
« Tu sais, j’ai des amies qui tiennent des propos qui me dérangent de plus en plus. Pour elles, le féminisme est un vrai combat qui semblent ne pas avoir de limites ! Cela me gêne de plus en plus car je perçois une sorte de volonté de revanche sur les Hommes. J’ai recherché une émission sur France Culture où un sociologue l’expliquait très bien. Quand je vois l’évolution entre ce qu’a vécu maman au niveau professionnel et ce qui vit ma sœur maintenant aux blocs opératoires, je crois qu’atteindre l’égalité est le vrai et seul but. Je n’ai pas envie de venger les générations de femmes précédentes sur mon chéri ou mes collègues… »
Je cherchais la définition de l’homme déconstruit de Mme Rousseau. Grâce à ma fille, j’ai donc compris. L’homme déconstruit, ce sera l’esclave des femmes qu’il côtoiera ! Nous sommes bien dans le domaine de la vengeance. Ce mouvement considère que les mâles sont responsables de tous les maux sur terre et qu’il faut les soumettre. Tout est bon pour y parvenir. Si je ne partage pas les idées politiques de Mr Bayou, l’assassinat politique sur un plateau télé, sans éléments probants justiciables de l’aveu même de cette dame, est ignoble. Son premier tort est d’être un homme et c’est pratique quand il faut éliminer un concurrent politique. Tous les moyens sont bons même les plus sordides en évoquant systématiquement le « patriarcat » pour se justifier. Déjà, il y a deux mois, elle a tenté de faire interdire un compte parodique sur tweeter. Pour elle, si les idées religieuses peuvent être caricaturées au nom de la laïcité, les causes qu’elle défend ne peuvent souffrir d’aucune critique !!! Je note que beaucoup d’internautes sont glacés par ses petits sourires méprisants de satisfaction lors de ces réquisitoires médiatiques.
Si mes enfants me passent l’enregistrement des quelques mots que j’ai improvisé pour le pot de départ en retraite de Mme PH, je le mettrai peut-être en ligne ? J’avoue être admiratif de sa réussite professionnelle dans un milieu que je n’aurais pas cru aussi Macho il y a 40 ans ! Je laisse à chacun le soin de définir qui porte la culotte à la maison (bien malin qui le pourra). Je n’ai pas l’impression d’être déconstruit, pourtant je pense avoir accepté que ma femme réussisse et j’en suis très fier ! Chacun s’est accompli dans ses domaines de prédilection, sans que cela nuise à l’autre. J’essaye d’être tolérant à la différence. J’ai toujours pensé et je le pense toujours, que montrer l’exemple est le premier pilier de l’éducation ! Et accepter la contradiction et le progrès le second…
Donc je ne supporte pas ces extrémistes qui croient qu’ils détiennent la seule vérité, en détruisant les autres. Pour nous agriculteurs, nous nous disons entre nous qu’il sera plus facile de nous défendre face à quelqu’un qui se marginalise avec ses positions jusqu’au-boutiste, ses mensonges, ses contradictions avec le voile et autres... De plus, le mouvement EEVL, qui n’a de cesse de nous démolir, s’autodétruit de la sorte. On serait gagnant à court terme, mais il y a un danger à cela. La place médiatique démesurée donnée aux ultra-minoritaires laisse forcément des traces dans l'opinion et une perte de contrôle est toujours possible si des personnes comme cela arrive à avoir un brin de pouvoir ! L’agriculture est sortie du patriarcat avec la révolution verte des années 60. Elle pourrait vite être détruite par un matriarcat parisien de salon. Ce serait une insulte à une profession qui se féminise de plus en plus ce qui la fait évoluer très vite dans le bon sens.
Pourquoi évoquer ce sujet aujourd’hui ? Pour souligner la nullité du débat politique dans notre pays. Je crois que cela ne sert personne. L’avenir ne se construira pas par des guerres permanentes entre générations, entre sexes, entre classes sociales, entre idéologies… mais dans un projet commun pour tous. Faute de projets fédérateurs, aucun responsable n’incarne une société apaisée et heureuse. C’est une catastrophe. On peut critiquer les réseaux sociaux ou les chaînes d’infos en continu, s’ils n’avaient pas d’audience, ils feraient plus de place aux scientifiques qu’aux shows tragi-comiques de personnes comme Mme Rousseau. Je suis convaincu qu’une grande majorité de citoyens ne sont pas dupes.
Ces shows, nous les regardons comme une pièce de théatre, avec amusement. Pourtant ils nous détournent de l’importance de la gestion de la cité, de vrais débats et de l’engagement responsable de chacun. Molière aurait 400 ans cette année. Sans doute écrirait il « Tartufette » ces jours-ci et bien d’autres pièces sur notre société ! Ne soyons pas des « Orgons » (des deux sexes) soumis et ne nous laissons pas abuser !
NB : Il faudra que j'écrive sur le patriarcat en agriculture !