Baisse de moral
Il y a des années où il faut s'accrocher...
Sans changer de vaches, sans nouveaux taureaux, alors que mes 3 dernières années se sont plutôt bien passées, cette année est galère !!! De quoi décourager n'importe quel passionné !
Je cumule tous les cas de vêlages difficiles...
En année normale, j'ai 1 ou 2 sièges, cette année j'en suis à 5 ou 6 ... Deux fois avec la seule queue pour toute présentation... Inutile de vous dire que j'appelle au secours le véto, qui au prix d'une énorme suée parvient à tout remettre dans l'ordre sauf que 2 fois , le cordon s'est rompu, veau à l'intérieur du ventre, et celui-ci a bu et est donc né mort....
En année normale, ou plutôt ,une année sur deux, j'ai une présentation avec une seule patte au lieu des 2 réglementaires...Et j'en suis à 4 ou 5, avec pour certaines fois,un veau qui s'engage quand même et reste bloqué, ou un veau qui boit lorsque je le repousse pour ramener la patte, ou mon ouvrier qui déchire la matrice et la vulve en tirant sans précautions...
Ensuite, il y a de temps en temps les accidents, une vache qui marche sur son veau en se levant, une fois tous les 5 ans; 2 fois cette année. Il y a les veaux trop gros donc cardiaques qui n'arrivent pas à se relever ( 1 ou 2, je ne sais plus!) . Il y a ceux qui font un abcès au bout d'un mois sans que rien ne le laisse présager, soit linguinal, soit à la caillette... Aux premiers symptômes, je fais venir le véto...Qui ne peut que constater l'impossibilité de soigner....
Je n'ai aucun reproche à leur faire, ils sont disponibles 7 jours sur 7 , 24 heures sur 24....On n'attend pas, on fait vite, mais quand cela ne veut pas aller !!!
Je précise qu'il n'y a que des vétos exerçant en libéral ! Nous n'avons pas de sécurité sociale, pas de remboursement ni des frais ni des médicaments... On paie les visites et les prescriptions puisqu'ils sont seuls dépositaires des médicaments vétérinaires ! Cette année, la note sera sévère, entre 2000 et 3000 euros si il n'y a pas de catastrophes épidémiques...
Les subventions font couler beaucoup d'encre... En élevage extensif au brésil ou en argentine, on accepte plus facilement les pertes, donc on ne soigne pas sauf si c'est épidémique....Certains ici, se posent la question ...Accepter les pertes et ne plus intervenir pour tous les problèmes courants...Laisser faire la nature en quelque sorte, la sélection faisant le reste... Cela se pratique pour les moutons, l'intervention étant plus chère que la brebis....Moi, tant que je pourrais , je soignerai ! Mais si on continu de nous baisser comme en ce moment les cours et que l'on nous érode encore de 7 ou 8 % les aides comme en 2006, il faudra faire des choix !
Seul mot optimiste : J'ai dis hier à mon véto que je lui donnais le troupeau et que je reviendrai dans 2 mois..." Nous ne ferions pas mieux que vous! la guigne reste la guigne pour tout le monde ! Vos diagnostiques sont bons, ce n'est pas une épidémie, c'est l'essentiel ! " Bon, si je suis aussi bon qu'eux ...sourire... un peu jaune !
Je vous expliquerai demain comment j'essaye de compenser ... N'empêche, surveiller toutes les 4 heures le troupeau et ne pas mieux réussir !!! Heureusement que je fais cela depuis plus de 25 ans, sinon ...