réchauffement climatique

Comme beaucoup de mes collègues, je sais que la nature est loin d'être domptée et qu'elle reste la plus forte. Je suis très méfiant vis à vis des discours catastrophiques sur l'avenir de la planète...Croire que tout est irréversible.. à part pour le nucléaire.... Bref, j'étais très sceptique sur un certain nombre de sujet dont le réchauffement climatique ! Sceptique ne veut pas dire manque de curiosité! Je suis donc allé à une conférence sur le sujet.

On dit qu'il n'y a que les c... qui ne changent pas d'avis, pour cette fois je ne vais pas l'être!

La présentation très scientifique de l'intervenant m'a profondément interrogé. Pas de parti prit écologiste façon vert politique, beaucoup de modestie, d'interrogations....et des graphes qui posent question! J'ai été ébranlé dans mes certitudes ! Bien sûr, tous les événements climatiques ne peuvent pas être imputés au réchauffement de la planète mais force est de constater qu'il se passe quelque chose! Ces fichues moyennes, même si elles sont sur des périodes très courtes à l'échelle du climat, ces fichues moyennes s'affolent quand même beaucoup ces derniers temps!

Alors oui, il faut se dire que quelque chose change et qu'il faudra changer nos façons de faire. Je fais confiance aux scientifiques pour nous dire ce qu'il faut faire. Mais je me dis que sur mon exploitation, il faut que j'intègre ce problème.

Pour élever des vaches, il faut de l'herbe sinon cela coûte trop cher. Pour avoir de l'herbe, il faut une pluviométrie la plus régulière possible pas forcément forte, mais régulière. Et puis, il ne faut pas ces canicules qui "brûlent" tout... sauf à semer de nouvelles variétés d'herbe résistantes. Or si je fais le bilan des 4 dernières années, 2002 déficit, 2003 fort déficit et canicule, 2004 bonne car forte pluviométrie en été et 2005 déficit ! Il est clair que si ce qui arrivait sur des fréquences décenales se produit tous les 2 ans, il va falloir changer !

Changer quoi? Voilà un sujet à reprendre sur un prochain commentaire. Quelques pistes toutefois:

• Revoir le nombre d'animaux de la ferme ( le chargement pour les initiés)
• Supprimer les cultures très gourmandes en eau ( le maîs ). On ne peut pas prendre le risque de semer une plante inadaptée au sol et au climat et demander à la solidarité professionnelle et nationale d'indemniser le manque de réussite inhérent à ce risque!
• Essayer de constituer un stock de précaution de fourrage beaucoup plus important. Dans l'économie moderne, tous les secteurs essayent de travailler en flux tendus c'est à dire sans stocks, l'agriculture n'y échappe pas . Cela évite de bloquer des sommes considérables d'argent dans des stocks, donc une meilleure rentabilité. En cas de pépin, on fait appel au marché pour acheter ce qui manque. Une fois tous les 25 ans, c'est possible! Tous les 2 ans, cela ne l'est plus ! Remarquez, les anciens disaient qu'il fallait toujours avoir un hiver ( le fourrage pour un hiver) d'avance. Pas fous nos vieux! Mais leur pratique est incompatible avec les stéréotypes de gestion techniques, financiers et fiscaux actuels... On y reviendra!
• Trouver des variétés d'herbe résistant mieux à la sécheresse.
• Avoir des pratiques de pâturage et de récolte adaptées à la nouvelle donne..
• Conduire le troupeau différement, vêlages à d'autres dates, changement de production...

Autant des sujets et d'autres sur lesquels il faudra revenir, autant de changements à intégrer, autant de recherche et de tâtonnements à avoir car il n'y a pas de modèles et ce seront les éleveurs qui devront, seuls, trouver l'équilibre de leur système....Quand je pense que certains croient notre métier simple et répétitif ...

Comments

[RdT]

vraiment, j'l'aime bien, ce blog... les débuts sont prometteurs... et cette fois, je le dis en public...
Et ça change tellement des blogs urbains...