Ballade au coucher du soleil
Mercredi soir, j'ai essayé de saisir ce moment où le soleil quitte la vallée et éclaire les collines...Instant magique, où les couleurs de l'hiver ....Entre ombre et lumière !
D'abord, j'ai relâché ce jour là une partie des vaches que je vais passer samedi dans une parcelle où il reste beaucoup d'herbe à manger...Sensation de nombre due au hasard !
Ensuite , la route a pris ses quartiers d'hiver, ils ont broyé le côté de la haie le matin !
Déjà, le ferme du bas est plongée dans l'ombre !
Tandis que la colline reste éclairée:
Ou cet autre angle :
Le domaine du haut est complètement en pleine lumière, le blé dans la quasi nuit:
Il a laissé un commentaire qui fait réponse au ménage d'hiver de la nature évoqué suite à la tempête de la semaine dernière ! Je vous reproduis donc ces lignes,contraste des situations ...
"En ville
En ville ce matin, je remontais une rue légèrement pentue. De petits arbres plantés ici et là rendent le quartier agréable et rappellent aux urbanisés les saisons.
Je marchais et observais le cul d'un gros camion qui avançait lentement. Au bruit du moteur s'ajoutait celui des brosses rotatives placées sous le camion et qui tournaient inlassablement sur le sol. Un vacarme de ventilateur semblait dissuader toute corneille, pie ou pigeon de tenter un quelconque passage en rase motte. Un avion s'élevait rapidement dans le ciel: le pilote devait craindre une descente en vrille. Une femme s'immobilisait sur le trottoir et se maintenait sur ses talons hauts comme une bergère sur des échasses. Elle fixait des mains sur les genoux sa jupe. Dommage! Je regrettais le coup d'oeil perdu.
Vous l'avez deviné mes amis: c'était un engin magique des services de la voirie urbaine en pleine action. Devant, sur les trottoirs de gauche et de droite, deux hommes équipés de casques portaient en bandoulière un petit moteur de tondeuse à gazon munis d'un long tuyau. Cet appareil produisait un courant d'air puissant qui repoussait les feuilles mortes vers la rue, vers le camion-citerne à balais. Régulièrement, les deux souffleries produisaient un nuage de poussière. J'ai aperçu un homme qui faisait le tour de sa voiture parquée et qui levait les bras vers le ciel. Il invectiva les trois employés de la voirie qui poursuivaient leur tâche, imperturbables, indifférents.
Plus loin, sur la droite, le long d'un long mur qui abrite un petit parc privé, il y a quelques bancs publics. Le salon des personnes sans domicile. En hiver, elles récupèrent la chaleur des briques rouges, quand le soleil se heurte à l'enceinte du parc. Ce matin, la litière d'un homme sans abris que le bruit des moteurs ne réveillait pas. Au pied de son banc, un tas de feuilles à peine mortes. Une mort toute récente, qui datait du dernier coup de vent. Une mort encore toute dorée.
Je suis rentré dans mon petit monde, là haut, au dernier étage d'un immeuble quidam, mon antre de paix. J'ai ouvert la fenêtre toute grande sur la rue. La tempête technologique de la voire s'éloignait. Des effluves de gaz d'échappement -pur diesel- pénétraient mes narines. Sur un banc public, un homme assis s'étirait. A ses pieds, les feuille mortes avaient disparues.
En ville, aujourd'hui, l'Automne 2006 a été définitivement brossé et aspiré par un gros camion-citerne. La pluie ou la neige fondue s'écouleront tranquillement dans les rigoles.
Oh Paysan Heureux, oh Paysanne Heureuse, je dépose ces quelques mots, en catimini, dans la cour de votre ferme.
L'Automne rendra ses dernières couleurs chez vous.
Moi, maintenant, je vais me glisser sous ma couette. Je me fie aux rêves: ils me dessineront le visage de la bergère immobilisée sur ses échasses.
Ysemarre."
Merci, j'ai bien aimé ce dépot dans notre cour... Pas de blog ?