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enfin terminé
Je ne peux pas dire que je sois parti en vacances l'esprit tranquille. Disons que j'ai besoin de faire le vide et une vraie rupture par rapport avec la ferme ! Cette année très particulière est fatiguante en terme de disponibilité... Un hiver éprouvant pour un éleveur avec des soucis inhabituels, un mois d'avril laissant craindre le pire et ensuite, le climat irlandais...
Les animaux sont magnifiques et ne souffrent pas d'avoir toujours de l'herbe fraîche et bien tendre à disposition... Leur état est extraordinairement beau et bon ! La seule inconnue reste le taux de fécondité des vaches, je ne les vois plus bouger à part une ou deux et je pense qu'elles sont toutes « pleines ».
Côté travaux, c'est éreintant ! Il faut rester prêt à démarrer au quart de tour ou plutôt au quart de prévisions météo favorables ! Dès l'annonce de 3 jours de beau temps, nous fauchions tous à fond ... Les quantités de foin étaient telles que nous devions faner 2 ou 3 fois au lieu de la fois unique habituelle... De plus, il fallait très souvent 3 jours pour faire sécher car le premier jour sans pluie était toujours un jour peu ensoleillé, le sol restait très humide... Ensuite, la température montait un peu, mais le taux d'humidité de l'air était tel que le risque d'orages allait croissant, nous stressant pour sauver ce qui était coupé et interrompant la fauche le lendemain du début... Je suis assez fier de ne pas avoir fait mouiller une botte de foin, je sais lire les bulletins météo du NET, mais je vous avoue que nous ne décolérons pas du vendredi de fin juillet où nous avions coupé des grandeurs à l'annonce d'un week-end beau jusqu'au dimanche après midi, et du changement brutal à 22 heures pour le lendemain matin ! Dans une société privée, sur une erreur aussi manifeste, les responsables auraient sauté... A météo France, pas de soucis même pas un mot d'excuse....
Jusqu'au bout, à ma grande surprise, nous avons fait des foins de très bonne qualité. Comme nous ne mettons pas ici de sur-doses d'engrais azotés, la pousse est conditionnée avant tout par la pluie. L'augmentation du carbone dans l'air, responsable du réchauffement climatique, joue sans doute en notre faveur en augmentant la photosynthèse. L'herbe est donc dopée. D'ailleurs est ce par ces phénomène que la nature tente de corriger les erreurs humaines, en vain dans ce cas ?
Dès le 14 juillet, j'ai adopté une stratégie plus complexe. Les moissons étaient plus urgentes que les foins. Le premier jour sans pluie, je fauchais de l'herbe. Le lendemain, je fauchais beaucoup moins. Ensuite je donnais priorité au pressage du foin sec, mais en sautant du round baller à la moissonneuse dans le même après midi, jusqu'à la nuit ! Et je terminais en pressant de nuit la paille de la moisson.... Objectif, ne rien laisser sur le terrain qui ne soit pas récolté . Plusieurs fois, j'ai ainsi rentré en catastrophe la moissonneuse et terminé la paille à la lueur des éclairs ! Travailler dans ces conditions était hyper stressant et usant. J'ai empilé facilement des journées de 12 à 14 heures de conduite, parfois gelé sur le tracteur parfois dans la fournaise de cabines non climatisées par 35° extérieurs !
De plus, une année comme cela, la notion de dimanche ou de jour férié n'a plus aucun sens... Ce qui m'aurait posé des problèmes insurmontables avec des ouvriers. C'est ce qui explique le retard des grosses exploitations : Ne pas pouvoir dépasser 8 heures journalières, ni travailler les dimanches....Est complètement incompatible avec les exigences de dame nature qui se moque pas mal des petits soucis de notre organisation policée. De quoi méditer sur la pérennité de notre société qui veut s'affranchir de toute règles naturelles tout en s'y référant en permanence....
La moisson a été très très décevante, le coup de chaud d'avril a fait beaucoup de dégâts, l'excès d'eau ensuite a achevé les choses par le développement d'adventis et de maladies....
Maladies !!! Dame nature nous surprend encore ! Alors que la nourriture est assurée pour le troupeau, celui-ci est mis en danger par des problèmes sanitaires inattendus....
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