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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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15 août 2007

fièvres 2

Depuis la semaine dernière, la température des craintes est remontée d'un cran ! Un cas de fièvre aphteuse est apparu en Grande Bretagne. Comme pour toutes ces grandes maladies animales, les mesures de protection des troupeaux sont mises en place.

On distingue pour un certain nombre de maladies répertoriées, des zones propres ( indemnes) et des zones « sales ». On n'estime pas la présence d'une maladie dans un espace par sa seule expression clinique. La simple présence d'anti-corps chez un animal atteste qu'il a été en présence du virus ou de la bactérie et classe de facto la zone est en « sale ».

Pour nous débarrasser de ces maladies, nous avons dans le passé vacciné le troupeau. La maladie s'est ainsi éteinte en France. Mais les animaux ont fabriqués des anti-corps pour se protéger, et à l'analyse, on ne peut pas faire la différence entre anti-corps liés au vaccin et ceux liés à un contact direct avec la maladie... D'où la mesure suprême et délicate d'arrêter à un moment la vaccination. Sans réservoir, la maladie n'est pas réapparue et nous a  permis d'acquérir le statut de zone propre. Une fois les derniers animaux positifs disparus. Nous, les éleveurs, sommes alors les premiers gagnants ! Nos animaux peuvent s'exporter vers d'autres zones propres et qui plus est vers les zones sales. Alors que des animaux en zones sales ne peuvent aller vers des zones propres , quelque soit leur état sanitaire réel, même sans anti-corps ... Mais le principal avantage réside dans l'économie de vaccins qui ne sont plus à pratiquer... Je ne suis pas encore très vieux ( juste un peu )  mais je peux vous dire que les prophylaxies obligatoires se sont vraiment allégées et les coûts liés avec....

La protection de cette zone propre est donc un défi permanent. La surveillance est notre affaire à tous, car nous sommes totalement interdépendants Lorsqu'un cas apparaît, la même mesure se met en place immédiatement : On élimine les animaux ou le troupeau positif, puis on met un périmètre autour du foyer dans lequel toute circulation et échange d'animaux est interdit. La surveillance y est extrême ! Le but est de stopper la progression de la maladie. Mais ceci est complexe, il suffit d'animaux sauvages,  de souillures sur les chaussures ou les voitures , tout simplement du vent... pour véhiculer l'agent contaminant. Et si cela est mis en place trop tard comme en 2001 en Angleterre, on se retrouve avec des millions d'animaux à détruire ! Nous nous en étions offusqué et depuis les règles ont un peu évolué....

Les laboratoires pharmaceutiques sont maintenant capables de marquer le vaccin permettant ainsi de reconnaître les anti-corps issus du vaccin de  ceux d'un contact direct avec la maladie. En cas de forte contamination ou de progression trop rapide de la maladie, on vaccinera les animaux sur un périmètre plus important. Ils serviront de bouclier et ne seront pas vecteurs. On ne sera plus obligé de détruire ces animaux ensuite et ils rentreront, selon des règles stricts dans des circuits de consommation normaux. Car, j'insiste, cette procédure s'applique aux maladies spécifiques à une espèce ou au pire à un groupe d'espèces, en aucun cas transmissibles à l'homme. Dans ce dernier cas, les animaux sont euthanasiés et incinérés comme pour l'ESB ou la tuberculose...

Dans le cas anglais actuel, même si il y a 2 cas, tant que cela reste dans le périmètre de protection et ne s'étend pas, la vaccination n'est pas mise en place. Par contre, si.... En même temps, en Europe, tous les pays ont stoppé au maximum les mouvements et les rassemblements d'animaux. La raison en est simple, il faut recenser le bétail qui aurait pu venir de la zone infectée pour le contrôler et éviter toute propagation éventuelle... Donc les transports d'animaux vivants sont interdits pour la durée théorique d'incubation plus une durée de sécurité sauf en direction des abattoirs. Si la maladie est circonscrite à l'Angleterre , les mouvements habituels reprendront entre pays européens sauf avec cette dernière qui ne retrouvera son statut de zone propre que 2 ans après le dernier cas déclaré... En réalité, il est probable que la zone concernée soit limitée à une petite région mise sous embargo de 2 ans , à condition que de nouveaux cas ne surgissent pas....

Reste l'essentiel : D'où provient la contamination ? La présence d'un laboratoire capable de fabriquer les vaccins sus-cités est troublante. Le truc des inondations me paraît une fantaisie dont les anglais ont le secret ! La maladie ne reste pas présente dans le sol pendant des années et il est difficile de croire à des eaux libérant un « réservoir » naturel. Sauf à ce que le labo ait été submergé... Sérieusement, les règles de sécurité sont extrêmes dans ces laboratoires, les virus manipulés sont parfois dangereux ou sensibles, il faut une défaillance technique majeure pour qu'il y ait eu une fuite... Par contre, une erreur humaine ou un acte de malveillance.... paraissent beaucoup plus probables ! C'est la première chose à laquelle j'ai pensé. Parce que 2001 leur a coûté tellement cher que je n'imagine pas les anglais prendre des risques. En 2001, des plateaux repas non consommés d'une compagnie aérienne provenant  d'un vol d'extrême orient ont été donnés à des porcs. Le virus ne résiste pas très longtemps sans vecteur ... La chaîne de contamination plausible avait pu être établie. Là, il s'agit de bovins, il a donc fallu une contamination plus locale et non alimentaire... Qui a libéré par accident, par erreur ou... la maladie ? A t'elle été transportée par le vent sur quelques kilomètres ? 

Je pense que tous les éleveurs européens se posent la question, et j'avoue que j'aimerais bien que l'on nous dise la vérité ... Imaginez l'utilisation d'une telle arme entre les mains de gens malveillants, cela s'appelle du bio terrorisme. J'espère que cela restera une pure fiction et qu'il s'agit d'un simple accident ! En attendant, les contrecoups économiques se font déjà sentir. Peu conséquents si on en reste là, ils seront très durs si la maladie se propage !

Vous comprendrez avec un autre exemple !

(Ecris il y a quelques jours, je ne tiens pas compte dans ce post des nouvelles suspicions de ce jour )

Rajout du 24 août :

"Les deux fermes très proches du Surrey, dans le sud-est de l'Angleterre, touchées par la fièvre aphteuse au début du mois, restent entourées d'un périmètre de surveillance de dix kilomètres. Les experts vétérinaires des Vingt-Sept ont décidé de maintenir cette zone sous embargo total. Pour le reste de la Grande-Bretagne, le commerce de bétail vivant et de produits animaux "sera possible, sous condition de contrôles stricts et d'une supervision vétérinaire"." lemonde.fr

Je trouve cela logique !!!

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Commentaires
P
Tu as lu , j'ai trouvé ...
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S
Ah bon ? Les commentaires ne sont pas enregistrés ou bien est-il carrément impossible d'y accéder ?
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P
Si tu le dis !!!<br /> Je n'arrive pas à commenter chez Toi, deux jours de suite, je suis bloqué !!!!
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S
Ah si, si ! Je trouve que tu expliques bien cette histoire de vaccin, un coup c'est obligatoire, un coup on n'a plus le droit... après t'avoir lu, on comprend mieux les tenants et les aboutissants de la chose, et surtout cette spirale infernale qui a conduit à ces buchers de bestiaux d'il y a 5 ou 6 ans en Angleterre.
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P
Sammy: clair ? A la relecture, c'est long et complexe
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