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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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6 juillet 2007

Lecture 1

Je ne sais pas si il est prudent de livrer ce qui va suivre ici !

Je le publierai ou non, en fonction des commentaires du post de ce matin... Mais quand la tête résonne encore et encore de mille choses, le besoin de se livrer devient essentiel. C'est à cela que je mesure le décalage. Tout le monde hier y a vu un exercice auquel je serai soi-disant rompu... Qui a compris, mesuré ce qu'il représentait pour moi ?

Sont ce les circonstances de la vie ? Est ce parce que depuis deux ans, je ne connais pratiquement aucune nuit qui ne soit pas hantée par quelques cauchemars ? Qu'importe le pourquoi, sans doute une accumulation profonde de souffrances qui mettent à fleur de peau la sensibilité du bonhomme ... Cacher ou laisser transpirer ? Une femme sait mieux jouer sur les deux tableaux ; montrer ses sentiments ou les cacher au plus profond d'elle même... Un homme est plus secret en apparence et plus vulnérable en même temps, j'ai appris à le lire dans le comportement...

Bien sûr, j'ai été rompu à l'exercice du public ! Souvent mauvais, parfois meilleur, j'ai bien appris quelques trucs pour m'en sortir, jusqu'au petit mot d'humour lorsqu'on est perdu... Mais hier, rien de tout cela ! Je devais , je voulais faire passer avant tout une émotion ! Aucun artifice ne le permet !

Dès l'appel téléphonique, un poids est tombé sur mes épaules, je sens la pieuvre qui me prend. " Mais ce n'est pas mon rôle !" Les arguments , bien préparés de mon ami ne laissaient aucune place au refus ! " Je ne peux pas le faire !" Quand un paysan de sa trempe vous dit cela, il n'y a pas à revenir. Il vient de se livrer beaucoup plus qu'il ne l'a jamais fait . Connaissant la situation personnelle, me défiler n'est pas envisageable ! Malgré ce poids que je ne veux porter, je finis par répondre : " je le ferai" !

Dès lors tout mon esprit est accaparé par cela . Aucun répit, je suis comme pris en otage. Je fais le tour des vaches, déjà, la trame se construit dans ma tête, les idées s'articulent. Lorsque je prends le clavier, je me rend compte que je n'ai pas de méthode, j'écris comme j'écris un post.... Pas de plan écrit, pas d'idées sur une feuille, directement des phrases sur Word ! Mais je sais à 80 % ce que je vais dire. Le reste viendra plus tard en corrigeant. A la moitié, je m'arrête et file sur mon tracteur. Il faut que j'évacue, que je commence de me concentrer sur mon rendez vous de midi, hyper passionnant pour moi, je vous l'écrirai. Mais, elle est là la pieuvre monopolisant mon esprit ! Sur le tracteur, sur la route ensuite, même pendant le repas, elle me tient, bien serré ; sans texte sous les yeux, je corrige , j'écris dans ma mémoire la suite, avec l'impression au moment de reprendre la clavier en milieu de journée de ne rien avoir retenu ! Mais les phrases s'alignent, lentement, les unes après les autres....

Une fois l'exercice accomplit, après deux heures de travail, j'envoie deux copies par mail. Une au demandeur, une à un autre ami en qui j'ai toute confiance. Je me suis trop investi dans ce texte, j'ai besoin de savoir si je suis dans le vrai, dans le juste... Je me suis livré plus que de raison, mais justement, n'est pas ce que qui m'était demandé ? Un rapide appel téléphonique pour les avertir... Je pars en tracteur pour me détendre.... La pieuvre est toujours là, je sais que le gros de la trame ne bougera plus sauf si ils me disent que j'ai tout faux, auquel cas, je referai à partir de zéro. J'ai le temps ! A chaque fois que j'ai calé par le passé, je sais qu'entre 5 et 7 heures du matin, je suis en meilleure forme pour écrire... Je ne le montre pas, je suis impatient ! Impatient de connaître leur réaction et leur avis ... Je regarde mon portable, il reste bien silencieux... Alors l'inquiétude monte, la pieuvre me tient de plus en plus !

Le premier m'appelle enfin ! Le second le fera plus tard... Je ne retoucherai pas grand chose à mes écrits, en fait, je me suis tellement livré que c'est moi qui change les mots ou les tournures... La nuit sera agitée, la pieuvre toujours... Mais je ne touche à rien le lendemain, j'ai trop investit dans mon texte, je ne le sens pas abouti comme je le voudrais, mais en même temps, je sens que je ne peux plus le changer ! Mentalement, je le sais presque par coeur... Une relecture le matin, je pars en tracteur jusqu'à l'heure de la douche, de la voiture puis du car... La pieuvre est toujours là, me nouant l'estomac ! De plus en plus... Mon second ami, hier soir, ne m'a t'il pas dit : " Un texte comme cela est fait pour être lu ! Tout se jouera à ce moment là !"

à suivre...

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Commentaires
V
L'émotion est le sentiment qui comme toi m'est difficile à maitriser, dans les bons moments comme dans les mauvais. Je n'ai jamais eu à être à ta place ou du moins je ne pourrais pas l'être et déjà en te lisant une boule s'est formée au fond de ma gorge et je pense à toi que je ne connais que par tes écrits, mais ce que j'en connais c'est ta sensibilité, j'oserai même dire presque celle d'une femme. C'est pour ça que tes amis se sont tournés vers toi et je sais qu'ils ne seront pas décus mais tout simplement émus.<br /> Amitiés à toi et Mme PH.
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L
Livrer ses sentiments et ses émotions en public est parfois très dur, les gens sont suspendus aux lèvres du "lecteur", cela n'est toujours pas bien compris par certains, mais le plus important ce sont les mots d'amour qui sont prononcés lors de ces moments très durs. Rien n'est facile dans cette vie, il faut savoir se libérer quand le moment arrive...
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D
Comme je comprends tes tourments, la peur de trop se livrer soi-même, la peur que tes mots soient mal compris, la peur de jugements. J'ai été à ta place 3 fois, 1 fois pour une disparition voulue, 1 fois pour un décés d'un ami jeune et très proche, et une fois pour un moment heureux, un mariage, à la demande des Mariés, enfant de mes amis... Chaque fois j'ai eu l'impression de me mettre nue... Ce sont trois moments gravés, qui font partie de ma conscience profonse...
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