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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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11 janvier 2010

Pire que des banquiers ? no problem

On pourra peut être me reprocher ce qui va suivre. J'assume, il faut bien que certaines choses se disent pour qu' on retrouve un peu de morale. La régulation commence par chez nous.

En affaire, tous les coups sont permis. La grande mode consiste à imposer aux agriculteurs des prélèvements automatiques sur les comptes. Le baratin traditionnel fait croire à la simplicité de la chose, à la tranquillité d'esprit pour la gestion de la trésorerie, voir au pire au côté démodé du paiement par chèque... Tout cela se met en place avec la bienveillance de la banque qui va tirer  la ficelle par les 2 bouts, à commencer par automatiser toutes les opérations en les faisant payer : Une mine d'or ! Et...

Car il y a un détail tout de même qui a son importance : Pour prélever, il faut qu'il y ait des sous sur le compte. Un détail qui a toute son importance quand on connaît les vraies difficultés de la profession... Mais un banquier n'est jamais pris au dépourvu. "T'as plus de sous ? Pas de problèmes, on te fait un découvert ! Mais à condition que tu signes un engagement qui certifie que toutes les subventions arrivent bien sur le compte du découvert. " Pas bête ! On peut piquer des frais et agios maximum sur le dos du paysan coincé et on est sûr d'être payé puisqu'on prend l'argent des subventions dès qu'il tombe, sans se soucier de savoir si les autres créanciers ou la famille... Donc, en acceptant les prélèvements, j'accepte de fait que chacun puisse venir puiser sa trésorerie sur la mienne ! Comme cela, en cas de période un peu plus difficile, c'est toujours le même qui paye tout, pendant que les autres ne changent rien à leur façon de gérer sauf à prendre parfois un air condescendant, ce qui ne coûte pas grand chose. Par contre, à ce jeu là, certains fournisseurs se retrouvent banquiers de fait car la banque ne joue pas avec le feu et ne prend jamais de risques. Elle a coupé depuis longtemps les vivres à ceux qu'elle estime en danger et les pauvres surnagent en creusant des trous ailleurs. Le plus souvent ici, ce sont les véto et la coopérative qui trinquent.

Je peux même ajouter que le fameux milliard de prêts  du plan Sarkozy à l'agriculture est employé d'une drôle de façon par certains. Les très bons clients, sans aucuns risques et sans vrais besoins, se voient proposer des placements en regard de ces prêts consentis, non sans se faire délester de frais de dossiers qui rendent l'opération quasi neutre pour eux et tout bénéfice pour le banquier. Il va de soi que ceux qui devaient bénéficier de ces mesures, car en réelles difficultés, ont un peu de mal ( ou beaucoup de mal ) à obtenir ce qui devrait leur revenir. Je ne peux pas vous dire si le système est généralisé mais il se pratique. Comme cela, au final, les banquiers annonceront que toutes les enveloppes ont été utilisées... Mission accomplie !

Mais revenons aux fournisseurs classiques. La matière grise de certains n'est pas en reste. Vous avez compris que je suis farouchement opposé aux prélèvements et que je veux rester maître de ma gestion ! Face à mon intransigeance, certains n'hésitent pas à employer de grands moyens, sans doute très limites en terme de régularité juridique, mais qui n'ose rien... J'ai reçu ceci aujourd'hui :

relance_isagri

Il s'agit de la maintenance de mon programme de comptabilité pour 2010 ! Quand je me suis retrouvé chez eux, de force car ils avaient racheté la boite du logiciel précédent que j'utilisais, ils m'ont imposé celui-ci. Au début, il y a une quinzaine d'années, on payait la maintenance en fin d'année. Puis au fil du temps, on a payé de plus en plus tôt. Par moitié au départ, on se retrouve avec la totalité maintenant en début d'année. La facture arrive même le 2 décembre. Ils sont ennuyés maintenant, il est difficile de demander l'argent un an plus tôt que l'année concernée... Il va de soi qu'ils fixent les tarifs sans me demander mon avis, ni même me prévenir quelques semaines avant. C'est devenu une rente de situation sur laquelle je n'ai plus aucune prise. la somme de 316.64 € n' est justifiée par rien. Cela pourrait être 200 ou 400 ! Il y a 2 ans, la boite devait avoir besoin d'argent. Comme le prix du blé avait augmenté, ils ont suivi carrément... Cette année,  non seulement ils n'ont pas baissé mais au contraire augmenté de 5 % le HT. C'est " tu paies ." . Il est impossible de changer puisque les enregistrements chevauchent les années et qu'on clôture à la fin du premier trimestre au mieux ! Pire, ils n'ont pas envoyé de mise à jour et je ne peux pas utiliser le programme sous windows 7 ! On peut donc dire que le boulot n'est pas fait. Mais la facture est là. La hot line ? Je l'ai appelé 3 minutes cette année pour savoir ce que renvoyait le programme espion qui se connectait à Internet, rien d'après la réponse ???

Observez bien ! J'aurais du envoyer mon chèque pour le 5 janvier ! Le 8, la première relance part avec déjà 30 cts d'agios de retard pour 3 jours. Je m'étais amusé à attendre un peu il y a 2 ans... Dans une semaine, je recevrais une relance avec un peu plus d'un euro d'agios, puis ainsi de suite, enfin j'imagine ! 30 cts pour 3 jours veulent dire 36 € sur l'année soit un taux de plus de 11 % ! Pas mal, non ? Donc je ferre le client en le mettant en situation de dépendance totale du produit. Ensuite j'applique les tarifs que je veux et s'il n'entre pas dans le moule du prélèvement, j'en profite un maximum pour en tirer un peu plus. Bien sûr, il n'a pas le droit de dire quelque chose. De plus, si je veux investir sur un autre projet, pas de problèmes : J'augmente le tarif sans rien dire et hop, le tour est joué ! J'ajoute que ces gens là se sont procurés mon numéro de portable et m'ont déjà appelé 2 ou 3 fois cette année pour me proposer d'autres programmes. Pourquoi s'arrêter en si bonne route ?

logo
Progrès ? On n'a pas tous la même définition !

Et pour que cela fasse sérieux, il y a même la signature d'un organisme certificateur...

                qualifi_e

Quand je vous dis que parfois, je me sens bien seul... Les servitudes ne disparaitront jamais.

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Commentaires
I
les voeux d'isag...reçu 4 fois le même message en 3 jours....ils tiennent à nous!
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R
Depuis que je lis PH, je suis plus attentive aux informations concernant le monde agricole. Dommage qu'on ne réalise pas davantage que c'est vous qui nous faites manger. Je pense à vous maintenant à chaque beefsteack acheté chez mon excellent boucher de quartier et à chaque verre de lait.<br /> Vous avez tout mon soutien.
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J
Pas de moyen, en formant une coopérative assez grande, de mutualiser les coûts d'une équipe de développement puis de support, pour développer un produit qui réponde à vos besoins (puisque vous rédigez le cahier des charges, qui soit votre propriété (vous avez le code, vous choisissez les standards).<br /> Je ne connais ni la taille ni le type de logiciels que vous utilisez, mais être pris en otage dans la situation présente semble peu enviable.
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T
pas moyen de sortir de ce programme ? pas de mutation possible sur un autre ? c est carrément du vol tout ça, surtout s il n y a pas de mise à jour, alors tu paies quoi ? d autant que j imagine que la hot line est aussi payante ? puff !!
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O
Je n'arrive pas à comprendre ce qui a conduit les agriculteurs, autrefois solidaires par nécessité,faute de moyens mécaniques,à oublier que l'union fait la force. Je rêve d'une agriculture plus solidaire, capable de faire face à son administration de tutelle, aux banques, aux prestataires de services incontournables, aux grandes surfaces. Est-ce à ce point impossible ?<br /> Le citadin qui, croyant bien faire, se rend dans une simple coopérative agricole, en repart généralement avec la ferme intention de ne jamais y remettre les pieds, car ni les prix, ni l'accueil ne l'incitent à revenir. Je ne connais rien à l'organisation de ces structures, par contre je suis convaincu qu'avec des compétences et la volonté de sauver l'agriculture il y a des choses extraordinaires à réaliser, pour le plus grand profit des agriculteurs et des hommes et des femmes qui vivent près de chez eux.<br /> PH, il faut nous éclairer sur les obstacles à la réalisation de ces "utopies".
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