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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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18 août 2011

9 jours d'hôpital... 1

Dans la salle de soins, tout s'enchaine très vite. On me désinfecte la tête tandis qu'une infirmière me pose une aiguille dans la veine. Je reste sur la planche sur un brancard mobile. Les pompiers restent en retrait et donnent des coups de main pour me déplacer. Une première injection intraveineuse est administrée, sans doute pour me soulager des douleurs. On me pose quelques questions sur la chute, mes risques d'allergie et on m'emmène à la radio. En réalité, j'arrive directement dans la salle du scanner ! La question est posée de savoir s'il faut me transférer de la planche sur la couche de l'appareil ! La manipulatrice radio hésite mais voyant mon état décide de me laisser sur la planche. C'est comme cela que je suis "scanné" des genoux au sommet du crâne !

En sortant, je demande si elle a vu quelque chose. Par prudence, elle me répond qu'il faut attendre l'interprétation du radiologue.  Je suis ramené dans une salle de soins ! On me perfuse et une femme médecin s'occupe de ma tête ! Elle me prévient de la douleur inévitable que va provoquer la pose d'agraffes pour suturer les plaies de la tête ! C'est effectivement une douleur aiguë que je ressens à chaque pose mais j'ai tellement mal partout que je n'appréhende même pas comme si je devenais capable de supporter tout ! J'ai droit ensuite à un énorme bandage pour protéger la tête ! La médecin repart pour s'occuper d'une autre urgence à côté, j'entends tout à travers la cloison ! Elle revient ensuite un moment après, s'excusant de cet abandon provisoire ! L'autre personne exigeait une intervention pressante, plus urgente que moi... Ainsi en va t'il de ces équilibristes de la médecine, surfant d'une situation extrême à l'autre, avec un calme impressionnant. Le résultat du scanner arrive : Pas de fractures, ni au bassin, ni à la colonne ! " Vous êtes sacrément costaud !" Moi je pense que j'ai eu une chance inouïe : mon ange gardien !!!! Qu'importe la douleur, elle passera...

Les pompiers réapparaissent, avec la médecin et un brancardier, ils me font passer délicatement de la planche au brancard ! La perfusion commence à faire effet ! La douleur, toujours vive, s'atténue un peu ! Mme PH s'approche. Elle commence d'être un peu rassurée. Ma cadette arrive un moment plus tard.  La chaleur de leur présence me touche même si à aucun moment je ne me suis apitoyé sur mon sort. La médecin revient et annonce ma montée dans un service : " Vous sortirez demain ! " Je suis transporté dans un service de médecine. Je suis incapable de me glisser du brancard au lit lorsque l'on me le demande. Je réalise alors que je suis complètement dépendant des autres, des infirmières et des aides soignantes. Je n'ai pas dîné mais je n'ai pas faim, l'effet des perfusions sans doute. On installe la sonnerie sur le triangle qui au dessus de ma tête sert à bouger grâce aux bras ! Pendant 4 jours, ce sera ma seule aide efficace pour me redresser ! La nuit tombe, on m'annonce l'arrivée d'un monsieur à côté de moi ! 

J'ai honte de mon état ! Au moment de l'accident, il pleuvait. Avant, j'avais roulé des bottes de paille jusqu'à l'arrivée du camion. Il faisait lourd et j'avais transpiré dans la poussière ! J'avais ensuite changé la pince de la fourche, adaptée uniquement aux bottes rondes, pour les nouvelles dents permettant de décharger les bottes rectangles sans qu'elles se "cassent" ! Avec les prises d'huile, j'avais les mains tâchées et l'imminence de l'arrivée du camion ne m'avait pas laissé le temps de me laver, ne serait ce que les mains ! J'avais le sentiment que mes chaussettes sentaient très fort ! Une horreur pour moi qui me douche facilement avant de rentrer dans la maison ! Cela me gêne terriblement vis à vis du personnel soignant qui s'occupe de moi ! Je n'ai aucune affaire personnelle, juste mon shorty et mes socquettes odorantes.

Je prend vite le rythme de l'hôpital, des équipes qui se relaient toutes les 8 heures ! La première nuit, je suis surveillé toutes les deux heures au moins, tension, température, changement de perfusion... Je ne dors quasi pas, sans cesse réveillé par les bruits, l'arrivée du voisin et les soins ! Je n'arrive pas à trouver la bonne position dans le lit pour ne pas avoir mal. Je suis obligé de sonner, après avoir hésiter trois quart d'heure afin de ne pas déranger, pour demander qu'on me trouve le bon réglage d'inclinaison du lit ! Je bouge juste de quelques centimètres en me suspendant au triangle ou en poussant sur les barres de protection du lit ! A 5 H 30, l'équipe de nuit passe pour une dernière vérification générale avant de passer le relais ! A 6 h, la nouvelle équipe prend la température ! A 7 heures, c'est la tension ! A 8 heures le petit déjeuner ! Entre 7  et 8, l'infirmière distribue les médicaments du matin ou change les perfusions. Je découvre cette organisation qui accapare le personnel soignant, nuits et jours, et qui n'a que peu de répit entre deux tâches !

...

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Commentaires
D
Comme je te comprend .. cela doit vraiment etre très desagréable de se sentir ... sentir ! :) .. mais tout le monde a raison .. il doit y avoir pire :)
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B
On se préoccupe toujours de son apparence , les urgentistes ne voient que l'urgence ! J'espère que les douleurs s'atténuent .
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E
J'espère que tu ne souffres pas trop et que tu deviens de plus en plus autonome pour certaines actions du quotidien... <br /> Je pense bien à toi, aux tiens, à ta ferme et à tous ceux qui t'aident.<br /> Bises d'Ep'
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E
toujours intéressant de lire votre récit , pouvez vous vous déplacer correctement ??? souffrez vous ???
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D
Il est rare, je pense, que ceux qui arrivent aux urgences pendant leurs horaires de travail aient eu le temps de passer par leur salle de bains pour faire un brin de toilette... Je ne crois pas que les urgentistes te tiendront rigueur de tes socquettes parfumées...<br /> Bonne journée!
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