Point de situation du 28 octobre
De l'été à l'hiver, sans transition !
Rien de nouveau côté ministériel pour la sécheresse ! On reprend les mêmes arguments, les mêmes annonces, parfois contradictoires suivant les médias ; D'un côté activation du calcul des calamités ou d'un autre, une avance sur les calamités, sans que l'on sache ce qui est réellement décidé. La procédure calamité est activée, c'est la seule chose nouvelle. On nous ressert les avances PAC et autres vieilles recettes ! Je reste convaincu qu'une intervention pour le retrait d'une partie des vaches vides serait nécessaire pour tenter de limiter les spéculations à la hausse du prix des aliments et à la baisse du prix des animaux ! J'y reviendrai.
Illusion humide
Cette semaine, j'ai semé 16 ha de céréales, du triticale, avec l'espoir d'une levée rapide qui pourrait être possible uniquement avec les pluies annoncées ce week-end si elles ne font pas faux bond comme la dernière fois, il y a 15 jours.... Samedi, la pluie annoncée n'est pas venue ; 3 malheureux mm seulement, on avait entendu le terme de "dépression très active" prononcé par nos prévisionnistes télévisuelles... Autre problème, je ne peux pas retourner les prairies qu'il faut renouveler, donc il me manque 6 ou 7 ha de céréales d'automne. Il est déjà tard pour semer et je pense que je ne vais tenter de semer qu'une parcelle de 2 ha. Je devrais attendre le printemps pour l'autre parcelle en semant alors de l'orge...
Je ne me souviens pas d'avoir semé des céréales dans un terrain aussi sec ! Cette fin octobre, la terre est devenue de la cendre. Je n'ai pas labouré, je crois que cela aurait été inutile. J'ai fait un passage de chisel dans la plaine, la même chose sur les parcelles du haut doublé d'un passage de cower-crop. Nous avons travaillé dans un nuage permanent de poussière. Impressionnant ! Auparavant, j'avais épandu compost ou fumier décomposé comme fumure. Au départ, c'était prévu sur des parcelles de prairie. Avec la sécheresse, j'ai du y renoncer. Une fois épandu, sans pluie, sur une prairie, on ne peut plus faire pâturer. J'ai ainsi pu assurer la fumure des céréales, avec juste un achat d'engrais pour les parties où l'épandage est interdit à cause le rivière. En fait, la dépense évitée servira à payer un substitut à la paille de litière que je vais utiliser pour la première fois. Pour les prairies, j'attendrai le printemps pour décider de la conduite à tenir.
Côté animaux, c'est statut quo. Je n'ai pas sevré de veaux. Je tente de faire des économies de paille. Je complémente beaucoup les veaux pour ne pas perdre de temps en croissance et qu'ils ne peinent pas. Avec ce temps sec, il n'y a pas de soucis avec leur confort dehors. Il nous faut absolument innover pour tenter de minimiser au mieux les effets de cette situation inédite, qui risque de se reproduire à l'avenir. Je crois que cela remet en cause toute une façon de raisonner l'élevage. Je trouve regrettable qu'une partie considérable d'éleveurs paie les pots cassés de choix qu'on leur a imposé ! J'espère que les jeunes sauront prendre du recul et s'adapter !