"La vie secrète des arbres"...
Il y a des livres qui font réfléchir...
D'abord, je me dois de remercier ma belle-mère qui m'a prêté ce livre. La lecture m'a passionnée. Même si l'auteur va un peu loin parfois, j'ai trouvé son approche très très intéressante. D'abord, l'espace temps : J'ai souvent montré les grands chênes qui restent sur la ferme et qui ont été plantés par les moines. Malheureusement, ils arrivent en fin de vie et à la lecture du livre, ils sont sans doute beaucoup plus âgés que je ne l'avais imaginé...
J'ai appris beaucoup de choses à la lecture. Par exemple, les relations entre les arbres. J'ai apprécié l'inventaire des modes de reproduction. Toutefois, ces derniers posent des tas de questions, en particulier celle du remplacement de mes multicentenaires. Les règles de gestion de la période métayage ont laissé des traces. Il faut se remettre dans le contexte de l'époque qu'il ne faut pas juger. Le bois servait au chauffage des maisons et les fagots à la cuisson du pain. La règle voulait que les bois jeunes pouvaient être exploités à condition de ne pas détruire le tronc. Donc on étêtait les chênes pour qu'ils partent en multiples branches qui produisaient de gros volumes de bois de chauffage mais perdaient toute valeur pour la menuiserie. Le chêne à droite sur la photo a subi le traitement...
Donc ce sont des arbres amputés qui restent et le broyage de haies amplifie le problème... Comment replanter avec une chance de réussite ? Il n'y a pas que l'homme qui soit prédateur des arbres, les ruminants adorent les jeunes pousses. Si je peux protéger les jeunes pousses des vaches avec les clôtures, c'est plus difficile avec les chevreuils qui s'apparentent aux chèvres et sont capables d'attraper les jeunes pousses avec agilité. J'ai lu ce passage de la photo suivante, bien après avoir écrit le billet sur les sangliers. Mon analyse n'est donc pas si décalée que cela des réalités, puisque même en Allemagne...
Un autre passage m'a interrogé ! Celui du traitement des arbres dans les milieux urbains. J'y reviendrai en évoquant la lecture d'un autre livre... Disons, pour faire simple, que s'il est facile de faire croire que planter des milliers d'arbres en ville pour les refroidir en été, les choses ne seront pas aussi évidentes à moins de les renouveler sans cesse !
Cela me conforte dans une position prise pour m'opposer à la plantation d'un arbre au milieu d'une place en béton, bien avant cette lecture. Comme je m'interroge sur la gestion des déchets verts dans nos agglomérations. Alors que sur nos fermes, nous faisons très attention à un équilibre paille/fumier pour maintenir le taux de matière organique des sols, on exporte toute la matière organique des pelouses, taille de haies et ébranchages des jardins ou espaces publics.
Pour finir, le monde des arbres, comme partout dans la nature, n'est pas exempts d'une lutte féroce entre eux. Chaque année, à l'automne, je prends en photo ces deux arbres qui se livrent une concurrence incroyable pour accéder à la lumière... J'ai un ami syviculteur qui m'a parlé de changements de mode d'exploitation de la forêt. Je regrette de ne pas m'être opposé aux coupes à blanc de notre forêt communale lors du renouvellement du plan d'exploitation. Je serai vigilant lors de l'exploitation de mon tout petit bout de bois personnel.