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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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4 janvier 2020

Retraite, pour comprendre ce que je ressens...

Je crois que je suis en train de comprendre ce qui m'arrive, cette part de vide...

Hier, j'ai passé ma journée à déboucher les égouts de la stabulation. Une bonne partie des eaux pluviales des bâtiments se sont retrouvées bloquées et ont débordé dans la fosse bateau au bout de la stabulation du bas. Cela la rendait inutilisable ! J'étais le seul à savoir où passent les canalisations. J'ai, avec mon successeurs, creusé pour dégager des regards et remonter ainsi jusqu'à la zone du soucis. Ce matin, nous avons pu terminer avec une tonne à lisier, tout est revenu à la normale.

C'était la première fois, depuis le 11 novembre, que j'étais OBLIGE de travailler comme cela. Le retraite, ce n'est pas ne rien faire, mais pouvoir faire ce que l'on doit quand on le veut. La motivation est compliquée à trouver puisqu'on peut repousser. Pourquoi ?

Pendant 40 ans, la surveillance et les soins aux animaux, m'ont occupé jour et nuit, avec plus ou moins de pression suivant les saisons. Même en période de pâturage, il faut rester disponible. Le risque d'animaux malades ou se promenant en dehors des parcelles qui leur sont allouées est constant. Il était même courant d'être appelé pour des divagations d'animaux sur la route à plusieurs kilomètres. Certains travaux des champs ont la même exigence ! J'ai donc vécu pendant toute ma carrière avec cette pression permanente. Pression qui ne se relâchait qu'en vacances, dès qu'il y avait 100 km entre ma ferme et moi. Toute ma vie était réglée sur cette pression. Toute ma motivation également. Toutes les autres obligations passaient en second rideau, je le faisais avec conviction et intérêt certes, mais plus sous contrainte du temps (engagements, réunions, réseaux sociaux…). Comment dire ? Je le faisais « entre deux exigences » de la ferme.

Outre le contact avec la nature, cette permanence de vouloir mes animaux le mieux possible, occupait toute la place de ma vie professionnelle. Seule la vie familiale pouvait primer, et encore, en dehors des vêlages ou autres urgences… Depuis un mois, je n’ai plus cette contrainte, je l’ai bien perçu hier et ce matin, quand j’ai été dans la patouille, non pas par plaisir mais pour le bien-être des animaux de la stabulation.

J’ai fait 4000 km depuis la saint Martin, parce que c’est en voyage, chez les enfants, avec Mme PH que je me trouve bien, comme avant pour mes rares vacances. Dans cette prise de conscience, je me rends compte que je vais devoir me discipliner et transformer en obligation de nouvelles activités, pour remplacer ce qui m’a motivé pendant toutes ces décennies. Sans que je puisse repousser la tâche, comme cela est possible maintenant.  Voilà, la chalenge est posé !!!

Témoigner d’une vie professionnelle, animer un groupe sur Internet, continuer d’essayer d’expliquer comment je perçois la filière viande, imaginer le métier dans 10 ans…

coucher de soleil hiver

 

 

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Commentaires
P
Un énorme merci très en retard... Et des voeux même si les dates...<br /> <br /> Je pense que je vais m'adapter, mais il me faut un peu de temps...<br /> <br /> Nous sommes très surpris de la résilience de la nature cette fin d'année. Certaines espèces végétales vont disparaître mais une majorité semble s'adapter. Ainsi, j'ai cru certains arbres morts, les feuilles tombaient. Mais avec la pluie, ils ont reverdis et ont même eu un feuillage qui a tenu très longtemps en saison. Sont ils capables de se mettre en hibernation en pleine canicule pour se protéger et de repartir à fond dès que eau et fraîcheur reviennent ? Cela mérite d'être observé, analysé, étudié ...<br /> <br /> Bonne soirée
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J
Tout d'abord, tous mes meilleurs vœux 2020, un beau compte rond pour prendre sa retraite...Bonne retraite donc…<br /> <br /> J'ai remarqué une chose, ce sont ceux qui ont bossé le plus dans leur vie qui se font le mieux à leur nouveau statut...Mon mari qui bossait 7j/7, prenait seulement 2 semaines de vacances par an, jamais, on aurait pensé qu'il s'y serait fait aussi bien. Et bien si. Faut dire qu'il avait un cerveau qui s'adaptait très vite...A peine fermé la boutique, quand nous prenions nos rares vacances à l'extérieur, qu'il ne pensait plus au boulot. Comme vous le dites aussi, à 100km, il ne pensait plus à rien, qu'à se vider le cerveau et à se reposer…Mais, il fallait absolument qu'il s'éloigne..<br /> <br /> Je suppose que les occupations ne vont pas vous manquer, surtout si vous restez dans le circuit, mais sans les soucis journaliers..<br /> <br /> Il y a 8 jours, il faisait très beau, nous sommes allés dans le Morvan...Je ne me rappelais plus comme la campagne était belle du côté de Chiddes, aux portes du Morvan...C'était si vert, contrairement à l'été dernier. La nature a de la ressource et sait s'adapter...
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P
Merci Isa. je te souhaite une magnifique année 2020, pleine de santé , de joies... Ainsi qu'aux tiens. <br /> <br /> Oui, tu as raison, on doit rester paysan ! J'ai beaucoup de choses à raconter ! J'espère que nous irons en Isère, peut être en camping-car, si vous pouvez nous recevoir...
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I
belle et heureuse retraite..<br /> <br /> un ex-métier..non je ne pense pas :) on reste toujours paysan quoi qu'il en soit..avec plus de distance mais toujours le même attachement sans doute; Je lirai avec plaisir les analyses que tu nous donneras encore j'espère! et si jamais tu passes en Isère! c'est pas loin...
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A
Je vous souhaite une bonne année 2020 et je pense qu'elle le sera après la lecture des deux billets précédents.<br /> <br /> Comme je vous comprend dans vos propos et pour cause...Parfois,quand ça va de travers sur ma ferme,je pense"vivement la retraite",mais pas avant quelques années encore(je suis dans ma cinquante cinquième année).<br /> <br /> Je connais un agriculteur qui a arrêté l'élevage bovin à la suite de problèmes de santé mais qui a gardé quand même ses cultures.Un jour il ma dit:"au début après le départ de mes bêtes,j'avais presque l'impression d'être en vacances tellement c'était prenant avant".<br /> <br /> Personnellement, si la retraite se présente bien,j'ai quelques idées d'occupation:<br /> <br /> Pour rester dans l'ambiance "travail utile"il y a beaucoup a faire de "remise en ordre"et entretien divers sur le site historique de la ferme dans le village mais je pense me séparer de l'autre que j'ai construit a l'extérieur du bourg.<br /> <br /> Pour la partie loisir et détente,j'envisage de passer deux permis:<br /> <br /> Celui de chasse pour rester au contact de la nature et de l'agriculture mais aussi pour agir contre deux nuisibles que sont les ragondins et les sangliers qui posent de gros dégâts avec en plus des problèmes sanitaires.<br /> <br /> Mais aussi pour la partie "plus ludique"le permis moto pour pratiquer de la randonné sympa a la belle saison en "père peinard" bien entendu avec une harley davidson si possible ancienne avec un son mythique et reconnaissable entre tous.<br /> <br /> Les trois broutards,ne seraient ils pas les trois petits derniers nés au pré ce printemps sur les deux vidéos un peu nostalgiques?Après leurs départ, la page sera définitivement tournée.
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