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  • Paysan retraité, ancien éleveur de charolaises, qui regarde l'agriculture,les événements et la société depuis sa cour de ferme. Ma devise : " Prendre ce que la nature veut bien me donner. Vivre avec ce que les hommes me laissent !"
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23 mai 2020

Jardin à la française ou jardin anglais ?

 

Tout le jardin est une explosion de couleurs en ce moment ! C’est la plus belle saison ici, entre les verts de la nature et les couleurs chatoyantes des fleurs pour attirer les insectes pollinisateurs. Dommage que mon drone soit en panne !

DSC03414

Il est une des rares choses où je préfère l’anglais au français : le jardin ! Bien sûr, j’aime la mise en perspective des jardins à la française ! On peut passer des heures à Villandry à se promener, c'est magnifique !

Villandry 2Villandry 4

Mais, je ne suis pas fan du côté trop découpé au cordeau des jardins à la française, avec les buis pour délimiter les carrés ou rectangles même si on arrondit les coins…

 

Villandry              Villandry 3

Je préfère de très loin, le flou de la limite entre le sauvage naturel et l’ordonnancement trop strict que l’homme impose à la nature ! Le subtil anglais est de faire croire au naturel tout en intervenant pour le contenir voire l’orienter ! Rien n'est comparable entre ces beaux jardins et ce que l'on peut faire chez soi, sauf de savoir s'extasier devant son tout petit bout de nature personnel. Ainsi, dans la cour, autour du bassin, j’ai amassé des pierres ramassées dans les champs. L’idée est de monter des murets à l’avenir. Impossible de broyer ou tondre, du coup, la nature colonise ! Je suis juste intervenu avec le rotofil pour couper les ronces. Du coup, j’ai privilégié les coquelicots et leurs couleurs si attirantes. Le gros problème est qu'on n'est jamais sûr du résultat.

DSC03404

Je rassure mes collègues, je n'ai pas viré de bord avec "les coquelicots", contenue, c'est une jolie fleur ! On peut l'admirer avec en toile de fond un jardin plus structuré, qui lorsque on les met en perspective, se complétent :

DSC03405

 

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Commentaires
Y
Je rejoins Agriculteur85 sur le glyphosate.<br /> <br /> On en parle aujourd'hui comme de l'arsenic (!), mais on oublie qu'à l'origine, le glyphosate devait se dégrader naturellement dans les sols, donc que c'était un désherbant "bio".<br /> <br /> Pour résumer: <br /> <br /> 1) on applique. Il pénètre majoritairement par les feuilles et un peu par les racines.<br /> <br /> 2) il bloque le mécanisme de fabrication de fabrication de certains acides aminés chez la plante, mécanisme qui n'existe pas chez les mammifères. La plante meurt.<br /> <br /> 3) le glyphosate est utilisé par des bactéries du sol comme source d'énergie, donc dégradé. En théorie, 4semaines après son application il a disparu du sol.<br /> <br /> A priori cela fait de lui le désherbant idéal: <br /> <br /> - désherbant total<br /> <br /> - ne laisse aucun résidu dans le sol.<br /> <br /> <br /> <br /> Là où cette belle théorie a dérapé c'est qu'il a été montré qu'il pouvait échapper aux bactéries du sol et finir dans les nappes phréatiques. Et qu'il pouvait aussi contaminer la chaîne alimentaire. Enfin, sa vitesse de dégradation dépend beaucoup de la présence et de l'activité de certaines bactéries du sol: si dans des conditions optimales il peut être consommé en 3 jours, pour peu que les conditions soient mauvaises ou que le sol soit inadapté, cela peut prendre plus de 6mois!<br /> <br /> <br /> <br /> Exit le glyphosate donc.<br /> <br /> Mais l'idée de base était bonne: un herbicide total qui se dégrade rapidement sans résidus. Ne pourrait on pas relancer la recherche sur des molécules de ce type plutôt que de hurler au loup?<br /> <br /> <br /> <br /> Le glyphosate date de 1950... Nous avons aujourd'hui des connaissances sur le vivant et la chimie des sols bien supérieures. Nous pourrions par exemple créer une molécule spécifique au génome végétal et surtout se dégradant très rapidement quelque soit le sol. Avec des sécurités comme une molécule qui ne pourrait être absorbée que par les feuilles et non par les racines.<br /> <br /> Évidemment, ça demanderait de prendre en compte les spécificités de chaque parcelle (capacité à dégrader la molécule, présence d'une nappe phréatique) et du climat, mais je pense que ça en vaut la peine.<br /> <br /> Quitte à demander à ce que le traitement ne puisse être appliqué que par ou sous le contrôle de spécialistes encadrés par la loi. Après tout on a bien un ordre des vétérinaires pour soigner le bétail: pourquoi pas créer un ordre des "plantanaires" spécialistes des soins aux plantes?<br /> <br /> <br /> <br /> PS: puisqu'on cause de datura... bon exemple! La simple combustion de datura (par exemple en faisant brûler des mauvaises herbes) peut provoquer des émanations toxiques! Le bio est parfois mortel... :D Sur ce je retourne traiter mes rosiers au jus de chique... bio!
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O
Merci pour ces explications dont les paysans sont trop souvent avares. Beaucoup préfèrent utiliser les moqueries et termes insultants comme "bobos" à l'encontre de ceux qui s'inquiètent de la quantité de pesticides injectée dans les champs à l'allure -- comme le dit bien Cornus dans un commentaire précédent -- lunaire.<br /> <br /> <br /> <br /> J'achète mon huile et ma farine chez un paysan bio, Monsieur Mennegaux. Entre le jour du semis et celui de la récolte, aucun tracteur n'entre dans ses champs. Donc zéro traitement. Parfois il récolte quelque chose et parfois presque rien, mais il aura peu dépensé en produit et carburant. Il transforme lui-même le blé et seigle en farine et le colza et tournesol en huile, et je trouve le goût de son huile de tournesol exceptionnel. <br /> <br /> <br /> <br /> En colza, par exemple, son rendement l'année dernière a été de l'ordre de 3 quintaux à l'hectare. C'est 10 fois moins qu'en conventionnel. Ça représente environ (d'après les données que j'ai pu glâner sur le WEB) 180 litres d'huile à l'hectare, vendue 5 Euros le litre, disons 4 Euro en retirant les taxes et le prix de la bouteille. Environ 700 Euros de chiffre d'affaire à l'hectare, auquel il faut retirer le cout des graines, du travail du sol et de la moisson. Calculé comme ça je ne sais pas comment il s'en sort, mais pour moi c'est un héros et je suis prêt à lui acheter son huile 10 Euro le litre, parce que ce que j'achète, c'est la qualité de l'environnement dans lequel je vis, c'est le fait de ne pas avoir ce goût amer dans la bouche lorsque je pass à vélo au milieu des champs fraichement traités.<br /> <br /> <br /> <br /> J'observe, sur les réseaux sociaux, une sorte de "bio-bashing", des gens qui crient que le bio est mauvais, qu'il est dangereux, qu'il utilise beaucoup plus de pesticides que le conventionnel, etc etc. Ces gens veulent que j'aie peur d'acheter ma farine chez ce paysan. Mais ce paysan, lui, ne dénigre pas ses confrères qui font de l'intensif. Je crois que finalement, c'est le consommateur qui doit décider. Manger, c'est voter. Et le consommateur doit être informé. En particulier, je pense qu'on devrait avoir le droit de savoir ce qu'il y a dans l'air qu'on respire, ce que les paysans utilisent comme traitement et en quelle quantité. Plus on cache des choses aux gens et plus on entretient la peur.<br /> <br /> <br /> <br /> Le pire, c'est de dire aux gens "On est des pros, laissez nous faire, vous être vraiment incapables de comprendre." On les maintient dans l'ignorance. Il y a 10 jours, je circulais à vélo avec une copine et on voyait un tracteur au loin. Elle m'a dit, oh regarde, le nuage de pesticide derrière ce tracteur. Je luis ai dit "il est en train de semer, c'est juste de la poussière". Mais la plupart du temps j'ignore tout des produits injectés et je fais le pari que si je vais voir le paysans pour lui demander, je vais être très mal accueilli.
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A
Oubli dans mon commentaire précédent concernant le glyphosate.<br /> <br /> Cette année, après un automne et un hiver bien plus humide que la normal,beaucoup de parcelles prévues en céréales n'ont pas été emblavées et se sont énormément salies sans qu'on puisse intervenir sur ces mauvaises herbes.Au printemps,j'ai fait le choix de remettre tout cela en ordre de manière mécanique avec broyage ou déchaumage suivi d'un labour.Cela m'a passé énormément d'heures de tracteurs avec beaucoup de carburant consommé et donc du co2 produit.Mon voisin avec une surface beaucoup plus importante a fait le choix du glyphosate,il a été beaucoup plus vite que moi sans travailler de nuit comme moi sur son tracteur et au final je dirais que le résultat de ses semis de printemps est au moins aussi bon que les miens sinon meilleur et avec moins de charge car un tracteur au travail c'est 0,15€ par cheval vapeur et par heure sans compter le conducteur(au moins 4 fois moins de charge avec du glypho et sans user du matériel très cher).<br /> <br /> Moralité de l'histoire, qui est le perdant de nous deux,et bien c'est moi car ma récolte ne serra pas mieux payé et en théorie le bilan carbone est moins bon chez moi.<br /> <br /> Avant d'avancer des affirmations il faut être prudent ou argumenter au conditionnel,les solutions miracles n'existent pas et même en bio il faut beaucoup de carburant et chez certain énormément de gaz pour brûler les adventices.<br /> <br /> Dans ma commune,le coût du désherbage thermique au gaz est bien supérieur au glypho avec des zones à risque incendie qui ne sont plus entretenues convenablement et les première ronces qui font leurs retour sur les trottoirs...Cela fait très chouette...
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A
Je n'ai pas commenté plus tôt par manque de temps mais surtout pour avoir toutes les réactions sur les coquelicots.<br /> <br /> Pour un polyculteur éleveur conventionnel comme moi ou même en bio comme j'en connais,le coquelicot ou tout autre plante est une adventice a partir du moment ou sa présence dans une culture ou même une prairie nuit au rendement ou la qualité d'une récolte donc au revenu potentiel de l'agriculteur.Le coquelicot est une opiacé qui peut causer le déclassement quand sa présence est constaté par exemple dans un lot de céréales.Il y a aussi le datura qui commence a poser de sérieux problèmes pour tout types d'agriculture ainsi que l'ambroisie pour lesquelles les agriculteurs ont une obligation réglementaire de résultat pour la santé publique en les désherbant soit chimiquement ou mécaniquement ou même manuellement(pour cette dernière solution, les donneurs de leçons sont beaucoup moins forts).<br /> <br /> Sur ma ferme,mes champs ne sont pas toujours "nickel chrome"car parfois il n'est pas rentable de vouloir contrôler toute les adventices car les produits phytosanitaires sont loin d'être gratuit.Une culture doit quand même être un minimum "propre" pour pouvoir la récolter dans de bonnes conditions sans casser les moissonneuses qui ne sont pas des faucheuses d'herbes.<br /> <br /> Certaines entreprises de travaux agricoles refusent dans ma région de récolter des parcelles en bio trop"salles"a cause du risque de casse de matériel très chers.Autrefois ,on fauchait a la moissonneuse lieuse pour laisser sécher en gerbes le mélange herbe avec céréales avant de le battre mais ces temps sont révolu.<br /> <br /> Quand c'est possible je passe la bineuse dans mes cultures de mais et tournesol en remplacement ou en complément d'un désherbage chimique très léger a dose réduite.Je choisi des variétés de céréales résistantes au maladies pour diminuer le plus possible les traitements fongicides et même les supprimer quand c'est possible.<br /> <br /> Les plantes et les fleurs naturelles ont toutes leurs place sur ma ferme du moment qu'elles ne gênent pas le fragile équilibre économique de mon entreprise.<br /> <br /> Pour info,sachez quand même qu'il y a quelques années, deux exploitants proches ont arrêté leur activité après un relâchement du désherbage, ce fut le commencement du début de la fin.<br /> <br /> Ce qui me gêne,c'est que les avis non professionnels voudraient détenir la vérité(la leur)...Je laisse travailler tranquillement les métiers que je ne pratique pas.
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J
Cette année, quand nous avons eu droit à nos 100km, nous en avons profité pour aller dans la Nièvre. Je ne sais plus à quel endroit, peut-être Bourbon-Lancy, mais, sur les bas côtés, rien que des coquelicots à l'entrée de la commune. C'était magnifique. J'aurais voulu qu'on s'arrête, mais le mari, pas d'accord, lui trace sa route. Une fois lancé, impossible de l'arrêter, même quand des envies pressantes se font sentir. J'en ai déduis que les pesticides n'étaient pas passés par là, que la disparition du Roundup va faire du bien à la nature <br /> <br /> - ah, zut, je viens de lire ça, je croyais que le glyphosate était interdit pour tous..je vois qu'il n'en est rien**** Depuis le 1er janvier 2019, le glyphosate et autres pesticides de synthèse sont interdits en France aux particuliers, à la vente comme à l'utilisation. En revanche, les agriculteurs y ont encore accès****....Je suppose que les municipalités n'y ont plus droit non plus..à moins qu'on ne les considère comme des professionnels.<br /> <br /> J'aime tous les jardins, qu'ils soient tracés au cordeau ou fou-fou..du moment qu'il y a des fleurs sans pesticides, ça me va.
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