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Une semaine complète de 6 heures à 23 heures...
Samedi, vers 16 h 30, j'ai garé la machine dans la cour... À ce moment là, des orages éclataient au loin, je crois qu'il y a eu quelques dégâts à Chalon-sur-Saône et à Louhans. Je n'étais pas vraiment inquiet puisqu'il est très rare qu'ils reviennent ainsi par l'Est. Mais j'avais envie de terminer, aussi ai-je laissé la machine telle que pour aller presser le reste de la paille...
À ce moment là la tension d'une très longue semaine pourrait retomber. Mais il n'en est rien, il faut terminer ! Comment vous expliquer ? Les événements se sont précipités au retour d'un week-end extraordinaire dans je vous reparlerai. Lundi matin, j'ai fait une brève apparition à une réunion de conseil d'administration de la coopérative... J'avais hâte de monter sur la machine, j'avais remarqué à notre retour de Paris que beaucoup de mes collègues coupaient. Toujours ce sentiment de culpabilité... À 14 heures, je commençais. Mais à 18 h 30, j'étais déjà en panne : une minuscule clavette d'une chaîne d'élévateur avait sauté et la chaîne était tombée dans la gaine. Pour ne pas perdre de temps, je suis immédiatement reparti presser jusqu'à la nuit. J'ai déchargé ensuite la remorque de grains. Le lendemain matin, j'ai passé une heure à réparer avec le mécanicien. J'ai ensuite enchaîné tous les jours de cette façon. J'avais une réunion très importante mardi après-midi, je suis descendu de la machine, je me suis douché et j'ai filé sans manger. Au retour vers 17 h 30, j'ai moissonné jusqu'à la nuit puis j'ai déchargé la remorque à la lumière des phares. Il en a été ainsi jusqu'à vendredi soir... Mon objectif était simple, couper pendant les moments de grande chaleur, c'est là que l'on fait le meilleur travail en me réservant toujours une heure pour décharger la remorque une fois la nuit tombée. De toute façon l'humilité revenait très tôt, pas un soir je n'ai pu couper à la lumière des phares. Je sais que c'est difficile à comprendre, il y a toujours un moment où la fraîcheur du sol l'emporte sur la touffeur de l'air. Certaines années, le phénomène peut se produire à deux ou trois heures du matin. On peut alors couper jusqu'à ce moment là. Le phénomène survient toujours brutalement. On remonte une coupe, tout va bien et d'un seul coup, l'humidité de la paille la rend très dure. La machine a du mal à battre le grain, on sent qu'elle peine. En cinq minutes, tout devient galère ! Bien sûr on peut forcer mais on ne travaille pas comme il faut pas. Je préfère m'arrêter...
Vendredi soir, le ciel menaçait. Je décidait alors de mettre la paille à l'abri en bottes plutôt que de tenter de terminer la récolte du grain de la parcelle. Il faut dire que j'avais ramassé les parcelles versées par l'orage du début du mois. Celle-ci ne risquait rien sauf si la grêle...Mais cela ne ressemblait pas du tout à cela.... Une petite ondée tomba la nuit. J'ai crains un moment de devoir attendre pour terminer la moisson. Mais , elle ne fut que légère et s'apparentait plutôt à une rosée matinale améliorée. Ainsi samedi, j'ai pu terminer vers 16 h 30. Et deux heures plus tard, la paille étant pressée, le chantier était clos. Enfin presque, parce que j'ai ensuite mis un point d'honneur à poser la coupe pour mettre la partie importante à l'abri : C'est ensuite seulement, que j'ai admis la fin !
En vérité, tout n'est pas terminé, il reste toutes les bottes à empiler, mais il n'y a plus l'urgence stressante de réussir la récolte. Heureux ? OUI, parce que toutes les cellules sont .. :
J'y reviendrais car les marges de manoeuvre pour cet hiver sont à nouveau larges ! Cela faisait 4 ans que je n'avais pas pu les remplir de la sorte ! Depuis la sécheresse de 2003 ! Heureux, mais en même temps un peu tristounet car maintenant les jours déclinent. La récolte terminée, c'est déjà la deuxième moitié de l'année... Mais il reste les vacances... Je me disais tout à l'heure en remarquant mes dégradés de bronzage sur le buste, nées de mes nouvelles tenues, que je devrais peut être porter le béret pour avoir des dégradés conformes au pays où nous irons ! Et oui, c'est le couvre chef officiel de la région océane où nous allons ! Vivement...
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